Le recul du tourisme dans bien des pays de par le monde, dont ceux du Sahel , du Maghreb et sa reprise récente en Mauritanie , en raison de la richesse de ses sites historiques, sa position géographique privilégiée et surtout la sécurité qui y règne face au terrorisme , offre présentement au pays , d’énormes opportunités , qu’il convient d’apprécier et exploiter.
A cet hôte, puissant moteur économique mondial, qui tape à sa porte, la Mauritanie, connue pour son hospitalité légendaire et son islam authentique , n’a pas mieux à offrir que l’application du Hadith prophétique :
D’après Abû Hurayra – رضي الله عنه -, l’Envoyé d’Allah – صلى الله عليه و سلم – a dit :
« Celui qui croit en Allah et au Jour Dernier qu’il dise une bonne chose ou qu’il se taise.
Celui qui croit en Allah et au Jour Dernier qu’il fasse du bien à son voisin.
Celui qui croit en Allah et au Jour Dernier qu’il soit hospitalier à l’égard de son hôte »
D’autant plus que ce visiteur de passage, ne menace pas l’intégrité morale ou religieuse de ses hébergeurs. Il leur apporte plutôt du bien.
Selon , en effet, le World Travel & Tourism Council, :
« La contribution « totale » du tourisme au PIB mondial est de 9,8 %. C’est plus que la contribution de l’industrie automobile, de l’industrie pétrolière ou de l’industrie agro-alimentaire. Par ailleurs, toujours d’après cet organisme, le tourisme contribue à hauteur de 9 % à l’emploi dans le monde, ce qui représente 274 millions d’emplois».
L’expérience récente du « tourisme responsable» en Adrar , pendant deux décennies, par voie de vols hebdomadaires entre Paris –Atar a prouvé son efficacité .
Des nouvelles possibilités d’emploi, un relèvement du niveau de vie local, une mise en valeur et conservation du patrimoine naturel et culturel local, une diversité de sources de financement en faveur de l’économie locale, sont constatés.
Cette expérience touristique en Adrar, profiterait,, en cette période favorable, aux autres régions du pays.
Les grands chantiers en perspective – s’ils sont engagés par le gouvernement- placeraient la Mauritanie en tête des pays dits « émergents » de la sous région continentale.
Premier chantier : La vulgarisation de la culture du tourisme parmi les populations.
Dans ce cadre, plusieurs institutions ont un rôle à jouer :
1. Le haut conseil de la Fatwa islamique se verrait exiger d’expliciter davantage, les relations des musulmans avec les non musulmans, sur la base des révélations du Coran. Telle, la sourate Al kafirine (les infidèles) :
« 1. Dis: ô vous les infidèles! 2. Je n’adore pas ce que vous adorez. 3. Et vous n’êtes pas adorateurs de ce que j’adore. 4. Je ne suis pas adorateur de ce que vous adorez. 5. Et vous n’êtes pas adorateurs de ce que j’adore. 6. A vous votre religion, et à moi ma religion ».
Et d’autres nombreux versets coraniques et Hadith prophétiques, afin d’entourer la pratique de l’Islam en Mauritanie de sa véritable forteresse protectrice, contre tout obscurantisme et fanatisme religieux, propice à l’expansion du terrorisme, haine et violence.
2. Les institutions juridiques et législatives élaboreront toutes les lois à mesure d’encourager le tourisme en terre mauritanienne (facilité d’investissements, protection des patrimoines culturels, économiques, historiques, fonds d’aide aux entreprises et acteurs de tourisme, implication des hommes d’affaires etc.)
3. Les établissements de formation professionnelle s’émuleront à favoriser davantage l’instruction des conservateurs de musées, sites historiques, bibliothécaires, guides touristiques, cuisiniers, maitres d’hôtels, chameliers, cavaliers, âniers etc.
4. Les médias et services de presse, se verront charger de sensibiliser les populations de la Mauritanie profonde sur l’amour de l’autre , l’acceptation de l’étranger, la propreté, le savoir vivre élémentaire . Ils auront également à inculquer aux citadins les vertus du tourisme intérieur entre régions du pays . Son utilité instructive, humaine, morale, physique etc.
Deuxième chantier : Repérage et aménagement des sites touristiques des autres régions
Avec la mise en service prochaine de l’aéroport international de Néma, l’achèvement de la route Bir Moghrein,–Atar- Tidjikja-Néma et le réseau routier qui quadrille toutes les régions du fleuve, il est loisible maintenant de répertorier et mettre en valeur tous les sites touristiques potentiels dans le pays.
Si du Tagant aux Hodhs , en passant par le Brakna et l’Assaba, se distinguent les sites d’anciennes villes historiques et paysages pittoresques de dunes et montagnes , dans la région du fleuve, s’offrent les lacs et parcs d’animaux sauvages, faune et flore dans ce qui reste de forets , la vie pastorale des peulhs ,les courses des pirogues , la navigabilité du fleuve, les champs de riz etc.
Sur la cote atlantique, en su du cap blanc, parc national du banc d’Argun, les potentialités de ports de plaisance, sport nautique etc. sont multiples.
La qualité globale de l’environnement, et l’accès de ces régions, étant entendu que les touristes préfèrent visiter des endroits attrayants, propres et non pollués, et à y accéder aisément, exige du gouvernement, de mobiliser des ressources importantes pour aménager et développer tous ces sites.
Troisième chantier : Faire connaitre la Mauritanie aux touristes,
Jusqu’ici, les touristes qui viennent en Mauritanie connaissent très peu, l’histoire, la musique, la vie sociale, les mentalités, les mœurs et habitudes dans le pays .
Dans ce cadre, des foires culturelles et folkloriques où seront exposés des conférences, films, théâtre, produits artisanaux et maraichers , chants et danses folkloriques de toutes les composantes sociales du pays, sont nécessaires.
Au stade où en sont les choses actuellement, les agences nationales spécialisées en matière d’organisation des cérémonies mondaines (tribunes, estrades portables, sonorisation, panneaux de protection etc.) .peuvent d’ores et déjà envisager organiser à Atar-ville, chaque samedi, veille de départ/arrivée de touristes ,une grandiose cérémonie festive, sur une grande place publique dans chaque quartier , par tour de rôle , à laquelle seront invités pour animation, les icones nationales en musique, les éminents conférenciers, poètes, humoristes etc.…
D’une pierre, deux coups : Ravir, d’une part, les touristes et améliorer, d’autre part, les conditions de vie de Ehel Atar en rendant à la ville son effervescence historique.
Ces trois chantiers, pris séparément ou ensemble, sont générateurs de nombreux emplois et constituent une valeur ajoutée considérable au développement économique du pays.
Vivement pour un ministère chargé uniquement du tourisme et loisirs en Mauritanie.
Ely Salem Khayar
source adrar-info.net