Des travailleurs de la SOMELEC victimes des événements de 1989 demandent au directeur général de ladite société de formaliser la décision du Conseil d'administration en acte : réintégrer les employés de moins de 60 ans et faire valoir le droit à la retraite de ceux frappés par la limite d'âge, via un processus d’indemnisation appropriée.
Ce fut par lettre circulaire que l’État mauritanien décida, en 2013, d'indemniser vingt-six travailleurs victimes des événements de 1989. Les ministères des Finances et de l'Energie validèrent alors la décision du Conseil d’Administration de la SOMELEC : douze travailleurs devaient être réintégrés et seize appelés à faire valoir leurs droits à la retraite, avec date d'effet fixée au 01/01/2014. Mais le processus d’exécution ne fut jamais enclenché.
L’inapplication de la décision du CA est due à l’absence d’acte établi par le directeur général obligeant à l'exécuter. Tous les anciens directeurs généraux se sont contentés d'annoter les notes d'information soumises par leur directeur des ressources humaines (DRH). Des annotations remises en cause à chaque changement de DG. Les travailleurs de la SOMELEC victimes des événements de 1989 attirent l'attention de l’actuel DG sur les manipulations du DRH et dénoncent son manque de volonté à régler le contentieux. « Il est la source principale du blocage », pestent-ils.
La Commission nationale des droits de l'Homme et celle des Fatwas et recours gracieux ont pourtant exigé, par correspondances officielles, l'application des décisions du CA de la SOMELEC, afin que les victimes recouvrent leurs droits. Ces missives sont restées sans suite, suscitant l’incompréhension de celles-là. « Il y a pourtant une ferme volonté politique de nous rétablir dans nos droits. L'actuel DG fait preuve de bonne volonté pour régler la question. Nous souhaitons donc qu'il établisse un acte en ce sens. […] Sans cela, nous continuerons à vivre d’autant plus longtemps le même calvaire que perdure le manque de volonté du DRH à régler ce contentieux, à l’instar de tous ses prédécesseurs, via toutes sortes de manipulations pour empêcher d'exécuter la décision du CA ».
Thiam
lecalame.info