Des amis m’ont contacté pour m’indiquer une indélicatesse dans mon dernier article. Je suis peu au fait de qui fut ministre car les militaires ont vidé la fonction de son prestige soit en y nommant n’importe qui pour faire plaisir successivement à tel et tel clans soit en virant vite ceux qui avaient quelque mérite croyant occuper une fonction qui requiert une certaine dimension. De plus je suis très peu au fait des histoires de tribus ; je dois en connaître six ou sept, ce qui est un véritable handicap dans le milieu politico-médiatique pour ne pas dire dans tous les milieux mais cela a aussi l’avantage de regarder tout ça de l’extérieur.
Beaucoup sourient donc de me voir malmener tel journaliste ou tel ministre car ils seraient de Boutilimit ou du Trarza en général ou du Tagant. Je le dis comme je le pense, je n’appartiens à aucune tribu ni région tout simplement car je ne les connais pas et à 41 ans désormais, je n’ai jamais vu une tribu ou une région venir s’intéresser à ce que je pouvais bien devenir quand j’ai passé une année dans une chambre sans eau ni courant à défendre l’homme du 18 avant de réaliser que j’étais le dindon de la farce. J’estime que les tribus c’est un faire-valoir qui ne profite qu’à quelques-uns au nom de tous les autres et c’est valable pour tout le monde. C’est une escroquerie collective qui renaît de ses centres dès que l’un des membres devient quelqu’un, fait fortune ou obtient un poste juteux car le seul éternel esclave toutes tribus confondues c’est le pauvre quelle que soit sa naissance.
Aujourd’hui j’apprends que j’aurais un lien familial par alliance avec le Mohamed Ould Moïne via mon oncle maternel, un Moulaye Zeine de Guérou.
On m’a donc expliqué que sans le savoir, j’avais un peu diminué mon parent de tribalisme, en le présentant comme le frère de Yacoub le président de l’Alliance Nationale Démocratique car cela ne se fait pas chez nous de présenter le grand frère en référence au petit frère quels que soient les mérites inestimables du second surtout quand le grand frère en question n’est pas un inconnu du tout. On se souvient de son échange mémorable avec Hanevy de Taqadoumy dont les échos sulfureux sont arrivés jusqu’au monde francisant.
Je ne savais que c’était ce Mohamed Ould Moïne-là qui fut ministre de la communication d'Aziz après le coup d'état de 2008. En Mauritanie les noms n’indiquent pas grand-chose car on peut porter un nom sans avoir aucun rapport avec telle ou telle famille ou personnage si ce n’est tribu. Par exemple le journaliste Mohamed Vall Ould Oumeir n’a pas plus de rapport avec l’émir du même nom que je n’en ai moi-même avec les Soueid Ahmed d’Abderrahmane, le redoutable émir noir fils d’une captive affranchie et de l’illustre résistant Bakar mort les armes à la main.
Je pensais donc qu’il s’agissait d’un obscur ou d’un jeune avocat sorti d’où il a pu et qui aurait profité de l’affaire Ould Mkheitir pour se faire un nom. Pas du tout, cet avocat est pour l’essentiel une plume arabe et pas des moindres paraît-il et il est aussi écrivain reconnu.
Ainsi dans la Mauritanie que nous connaissons, ce ne fut pas évident pour cette personnalité, marabout proche de la famille Ould Mkheitir de venir le défendre alors que le jeune s’en est pris aux zouayas en général malgré le fait que sa famille ait des liens familiaux étroits et paisibles avec des zouayas surtout qu’il est le seul avocat bénévole dans cette affaire. Les autres recevant des "honoraires" d’organismes internationaux des droits de l’homme, soit l'ONG Ensemble Contre la Peine de Mort et "Amnesty international" pour les tunisiens et la Fédération Internationale des Droits de l’Homme pour maître Fatima M’Baye.
Voilà pour le rappel aux lecteurs non avertis.
Je tiens à dire ceci car j’ai été un peu désinformé par une source qui ne m’avait jamais menti jusque-là. Je fais confiance à peu de personnes car je reçois mille informations que je n’exploite jamais ne sachant pas le fond de l’affaire ni surtout à qui profite le crime, aussi je tiens à ce que mes sources restent parfaitement honnêtes sinon je me dois de révéler leur identité en cas de mensonges délibérés ou même par omission volontaire car ce n’est pas un signe de confiance.
Passons cette fois. Adieu cette source pourtant bien sympathique et dévouée au sort de Ould Mkheitir. Une pensée d’ailleurs à ces gens de l’ombre qui se sont battus jusqu’au bout, quel qu’il sera, l’exil ou la corde.
Je n’ai jamais trahi quiconque à ce jour, on ne connaît comme traducteur du second texte que mon cousin et ami Jemal Ould Yessa dont j’ignore tout de ses activités politiques privées, s’il en a toujours, même si nous pouvons à l’occasion combattre ensemble pour la bonne cause car c’est avec son autorisation que je l’ai cité.
Pour le premier texte, celui qui fit arrêter Ould Mkheitir, on le doit à des citoyens mauritaniens de la Mauritanie plurielle dont les fonctions les obligent à souhaiter l’anonymat. Sans eux, rien de cette affaire n’aurait pris cette tournure vu que la vérité à propos des textes de Ould Mkheitir a été sauvée par le net francophone comme quoi le français reste une gazra utile…