La compagnie publique Qatar Airways veut acquérir environ 10% du capital d'American Airlines, un investissement surprise intervenant au moment où Doha est au centre d'une grave crise diplomatique dans la région du Golfe.
Le groupe qatari a l'intention d'acheter au moins pour 808 millions de dollars de titres American Airlines en circulation, a indiqué American Airlines dans un document adressé au gendarme de la Bourse américain. Au cours de clôture de l'action mercredi (48,43 dollars), ce montant représente 16,7 millions de titres American Airlines.
La compagnie publique va dans un premier temps acheter 4,75% du capital de la société privée américaine et accroîtra par la suite sa participation en cas de feu vert du conseil d'administration d'American Airlines, précise-t-elle, dans un communiqué distinct, tout en indiquant qu'elle sera un investisseur "passif".
A Wall Street, le titre American Airlines gagnait plus de 1% vers 15H25 GMT.
Cet intérêt qatari intervient au moment où le pays est au centre d'une grave crise diplomatique dans la région du Golfe. Le 5 juin, l'Arabie saoudite et plusieurs de ses alliés ont rompu leurs liens avec ce riche émirat, accusé de soutenir "le terrorisme" et de se rapprocher de l'Iran chiite, rival régional du royaume saoudien.
Ces pays du Golfe ont fermé leurs frontières terrestres et maritimes avec le petit mais richissime émirat gazier et lui ont imposé de sévères restrictions aériennes.
Après plusieurs semaines de flottement, les Etats-Unis affichent leur volonté de s'impliquer plus directement dans la recherche d'une issue à la crise diplomatique qui déchire le Golfe, poussant l'Arabie saoudite à ne pas perpétuer le blocage avec le Qatar.
- Déclarations 'déplacées' -
Jugeant ce blocus "illégal", Akbar al-Baker, le patron de Qatar Airways, a menacé de saisir les tribunaux internationaux pour obtenir une compensation car cette crise affecte, assure-t-il, 18 destinations desservies par la compagnie aérienne, soit 50 vols par jour.
Connu pour son franc-parler et son tempérament fougueux, il s'est également dit déçu par la Maison Blanche: "Les déclarations du président Trump concernant mon pays étaient déplacées", avait-il déclaré le 12 juin quand Donald Trump avait semblé dans un premier temps soutenir la décision de Ryad.
"Qatar Airways voit en American Airlines une bonne opportunité d'investissement", explique jeudi le groupe, assurant ne vouloir s'impliquer ni dans la gouvernance, ni dans le management ni dans la conduite des activités de l'entreprise.
American Airlines, qui compte comme actionnaire le milliardaire américain Warren Buffett, a tenu à préciser jeudi n'avoir pas sollicité cet investissement.
"La proposition d'investissement de Qatar Airways n'a pas été sollicitée par American Airlines et ne changerait dans aucun cas ni la composition du conseil d'administration, ni la gouvernance, ni le management ni l'orientation stratégique", écrit le groupe, qui promet d'y répondre comme il se doit.
Ce potentiel investissement n'aura pas d'impact non plus sur les accords de "ciel ouvert" conclus entre autres avec les Emirats arabes unis et le Qatar, assure encore la première compagnie aérienne mondiale.
Il ne devrait pas non plus influencer les demandes de mesures de protection faites aux autorités américaines par les groupes américains face aux subventions publiques supposées perçues par les compagnies du Golfe, ajoute American Airlines.
- Subventions -
"American Airlines continue de penser que le président (Donald Trump) et son administration vont s'opposer à des gouvernements étrangers pour mettre fin aux subventions massives accordées à leurs transporteurs, lesquelles menacent le secteur aérien américain et ses emplois", insiste-t-elle.
Une coalition de compagnies américaines parmi lesquelles American Airlines, Delta Air Lines et United, accuse Emirates, Etihad et Qatar Airways d'avoir reçu 42 milliards de dollars de subventions de leurs gouvernements de tutelle depuis 2004.
La législation américaine limite les droits de vote d'un actionnaire étranger à 24,9%, affirme encore American Airlines, sans toutefois préciser la part de droits de votes revenant à un investisseur détenant 10% du capital.
La compagnie américaine rappelle également que tout investisseur souhaitant acquérir plus de 4,75% de son capital doit recevoir au préalable le feu vert de son conseil d'administration.
"Qatar Airways ne dépassera pas le seuil de 4,75% du capital sans le consentement (...) d'American Airlines", s'est engagé le groupe qatari, qui s'est développé à un rythme effréné ces deux dernières décennies en prenant des participations dans des compagnies aériennes étrangères notamment.
Il est ainsi l'un des principaux actionnaires d'International Airlines Group (IAG), maison mère de British Airways, partenaire d'American Airlines.
Il détient 49% du capital de la deuxième compagnie italienne Meridiana et est au capital du transporteur sud-américain LATAM Airlines.
(©AFP / 22 juin 2017 18h04)
Le groupe qatari a l'intention d'acheter au moins pour 808 millions de dollars de titres American Airlines en circulation, a indiqué American Airlines dans un document adressé au gendarme de la Bourse américain. Au cours de clôture de l'action mercredi (48,43 dollars), ce montant représente 16,7 millions de titres American Airlines.
La compagnie publique va dans un premier temps acheter 4,75% du capital de la société privée américaine et accroîtra par la suite sa participation en cas de feu vert du conseil d'administration d'American Airlines, précise-t-elle, dans un communiqué distinct, tout en indiquant qu'elle sera un investisseur "passif".
A Wall Street, le titre American Airlines gagnait plus de 1% vers 15H25 GMT.
Cet intérêt qatari intervient au moment où le pays est au centre d'une grave crise diplomatique dans la région du Golfe. Le 5 juin, l'Arabie saoudite et plusieurs de ses alliés ont rompu leurs liens avec ce riche émirat, accusé de soutenir "le terrorisme" et de se rapprocher de l'Iran chiite, rival régional du royaume saoudien.
Ces pays du Golfe ont fermé leurs frontières terrestres et maritimes avec le petit mais richissime émirat gazier et lui ont imposé de sévères restrictions aériennes.
Après plusieurs semaines de flottement, les Etats-Unis affichent leur volonté de s'impliquer plus directement dans la recherche d'une issue à la crise diplomatique qui déchire le Golfe, poussant l'Arabie saoudite à ne pas perpétuer le blocage avec le Qatar.
- Déclarations 'déplacées' -
Jugeant ce blocus "illégal", Akbar al-Baker, le patron de Qatar Airways, a menacé de saisir les tribunaux internationaux pour obtenir une compensation car cette crise affecte, assure-t-il, 18 destinations desservies par la compagnie aérienne, soit 50 vols par jour.
Connu pour son franc-parler et son tempérament fougueux, il s'est également dit déçu par la Maison Blanche: "Les déclarations du président Trump concernant mon pays étaient déplacées", avait-il déclaré le 12 juin quand Donald Trump avait semblé dans un premier temps soutenir la décision de Ryad.
"Qatar Airways voit en American Airlines une bonne opportunité d'investissement", explique jeudi le groupe, assurant ne vouloir s'impliquer ni dans la gouvernance, ni dans le management ni dans la conduite des activités de l'entreprise.
American Airlines, qui compte comme actionnaire le milliardaire américain Warren Buffett, a tenu à préciser jeudi n'avoir pas sollicité cet investissement.
"La proposition d'investissement de Qatar Airways n'a pas été sollicitée par American Airlines et ne changerait dans aucun cas ni la composition du conseil d'administration, ni la gouvernance, ni le management ni l'orientation stratégique", écrit le groupe, qui promet d'y répondre comme il se doit.
Ce potentiel investissement n'aura pas d'impact non plus sur les accords de "ciel ouvert" conclus entre autres avec les Emirats arabes unis et le Qatar, assure encore la première compagnie aérienne mondiale.
Il ne devrait pas non plus influencer les demandes de mesures de protection faites aux autorités américaines par les groupes américains face aux subventions publiques supposées perçues par les compagnies du Golfe, ajoute American Airlines.
- Subventions -
"American Airlines continue de penser que le président (Donald Trump) et son administration vont s'opposer à des gouvernements étrangers pour mettre fin aux subventions massives accordées à leurs transporteurs, lesquelles menacent le secteur aérien américain et ses emplois", insiste-t-elle.
Une coalition de compagnies américaines parmi lesquelles American Airlines, Delta Air Lines et United, accuse Emirates, Etihad et Qatar Airways d'avoir reçu 42 milliards de dollars de subventions de leurs gouvernements de tutelle depuis 2004.
La législation américaine limite les droits de vote d'un actionnaire étranger à 24,9%, affirme encore American Airlines, sans toutefois préciser la part de droits de votes revenant à un investisseur détenant 10% du capital.
La compagnie américaine rappelle également que tout investisseur souhaitant acquérir plus de 4,75% de son capital doit recevoir au préalable le feu vert de son conseil d'administration.
"Qatar Airways ne dépassera pas le seuil de 4,75% du capital sans le consentement (...) d'American Airlines", s'est engagé le groupe qatari, qui s'est développé à un rythme effréné ces deux dernières décennies en prenant des participations dans des compagnies aériennes étrangères notamment.
Il est ainsi l'un des principaux actionnaires d'International Airlines Group (IAG), maison mère de British Airways, partenaire d'American Airlines.
Il détient 49% du capital de la deuxième compagnie italienne Meridiana et est au capital du transporteur sud-américain LATAM Airlines.
(©AFP / 22 juin 2017 18h04)