Pr. Hamahoullah Sidi Elémine est un spécialiste en ophtalmologie passé par Lota de Bamako, Bordeaux et Tunis. Il est l’une des chevilles ouvrières de la Fondation Bouamatou ; il en fut directeur adjoint pendant 10 ans. En plus de ses charges de directeur des programmes depuis 2014, ce Pr assure les consultations et opère les nombreux patients de l’établissement.
Rappelons qu’avant de se spécialiser en ophtalmologie, il a exercé à l’hôpital de Rosso comme médecin traitant puis médecin chef de la Moughataa de Rosso.
Il faut signaler que le Pr. Hamahoullah est aussi en charge des Médecines générales à Constantine en Algérie.
Dans cet entretien avec Horizons, il parle des problèmes d’ophtalmologie et du travail que livre la Fondation Bouamatou pour traiter les pathologies de l’œil et éradiquer la cécité en Mauritanie.
-Horizons : L’hôpital d’ophtalmologie de la Fondation Bouamatou a repris après une pause de 2 mois. Comment faites-vous pour gérer le flot des patients qui arrivent de partout ?
-Pr Hamahoullah: La pandémie du Covid a entraîné la fermeture de l’hôpital pour éviter le risque de propagation du virus même après diminution des cas et ouverture des autres hôpitaux et établissements de santé. La fondation et sur ordre de son président est restée fermé jusqu’à la stabilisation totale de la situation.
Le président de la fondation disait qu’on ne peut se permettre de traiter quelqu’un de la cataracte et lui faire courir le risque d’attraper un SARS 19 parfois mortel.
Nous avons donc repris nos activités en octobre 2021 et le flux des malades était important mais nous avons prix les dispositions nécessaires pour bien gérer ce flux.
Nous avons recruté de nouveaux médecins ophtalmologues et nous avons créé de nouveaux box de consultation.
- Quelles sont les principales pathologies que vous recevez au niveau de l’établissement ?
- L’hôpital ophtalmologique de la FB est un Établissement de santé à vocation de santé publique mais aussi de niveau tertiaire.
Nous recevons tous types de pathologies oculaires à commencer par les conjonctivites bactériennes, vitales et allergiques, les cataractes, les glaucomes, les inflammations oculaires, la pathologie du segment postérieur et j’en passe.
D’ailleurs après la reprise nous avons mis en place une unité de chirurgie du segment postérieur pour la première fois en Mauritanie. Nous avons ainsi opéré des dizaines de cas dont des décollements de Rétine, des vitrectomies, des complications de la chirurgie de la cataracte (luxation de noyau du cristallin dans le vitre) ou d’un fragment de noyau, les luxations postérieures des implants.
De quels moyens humains et logistiques disposez-vous pour prendre en charge les patients ?
- L’hôpital ophtalmologique de la FB dispose de plus de 10 médecins ophtalmologues en plus de médecins Anesthésistes, des techniciens des infirmiers et du personnel de soutien.
Certains des médecins sont à temps plein d’autres sont des vacataires.
Le plateau technique comporte les équipements nécessaires pour la consultation et la chirurgie oculaire avec cette nouveauté que j’ai cité plus haut concernant l’acquisition des Équipements et du consommable chirurgical nécessaire à la chirurgie du segment postérieur de l’œil.
-Vos prestations sont toujours gratuites, n’est-ce pas ?
-Toutes les prestations sont gratuites comme elles l’étaient depuis l’ouverture de cet hôpital, il 21 ans.
-Comme tous les établissements, le vôtre a dû fermer pendant presque deux années de la COVID 19. Quelle a été la situation de votre personnel ? Était-il en chômage technique non rémunéré ?
-L’hôpital ophtalmologique de la fondation Nouakchott a continué à payer son personnel durant toute la période de fermeture des faits de la pandémie COVID 19.
L’hôpital Bouamatou est un établissement humanitaire. D’où tire-t-il les ressources qui lui permettent de faire face à ses nombreuses charges fixes?
- Il est entièrement financé par l’homme d’affaires Mohamed Bouamatou
-Vous êtes également président de la Société mauritanienne d'Ophtalmologie (SMO). Quel rôle joue cette organisation dans la prise en charge de cette pathologie?
-Effectivement je suis Président de la société Mauritanienne d’ophtalmologie pendant deux mandats. Mon deuxième mandat touche à sa fin, je dois passer la présidence à un des collègues au cours de notre prochain congrès que nous envisageons faire au premier trimestre de l’année prochaine.
La société Mauritanienne s’occupe de la formation continue de ses membres par l’organisation de journées scientifiques, de congrès. Elle constitue aussi un forum de concertation et d’échanges d’avis entre les professionnels.
A cette occasion nous rappelons aussi que c’est grâce au soutien financier de M. Bouamatou que la SMO a pu organiser la plupart de ses activités.
(Source Horizons)
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