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un grain de sable pour secouer la poussière...

Pour enterrer l'épisode Bouhoubény : maître Cheikh Ould Hindi s'écrase devant Aziz...

Mardi 26 Avril 2016 - 12:36

Décidément face au pouvoir, entre la crise de nerfs et cirer les pompes, l’ordre national des avocats passe d’un extrême à l’autre.  L’ancien bâtonnier, maître Bouhoubény, était un opposant déclaré au pouvoir. Il ne ratait aucune occasion pour le montrer et créer un clash dès que possible.  Il a fini par retirer sa robe d’avocat pour protester face à Aziz lors de la cérémonie d’ouverture de l’année judiciaire 2015.

 

« J'ôte et vous remets ma robe pour dénoncer l'état de la justice en Mauritanie, pour dénoncer l'absence d'une volonté politique tendant à améliorer ce secteur central dans une démocratie", a-t-il déclaré.

 

Me Bouhoubeiny a ensuite ôté sa robe d'avocat pour en couvrir le micro et a déposé un rapport écrit intitulé "Le calvaire de justice depuis 2008, contribution à l'ouverture de l'année judiciaire".


 


 

 

…comme il est parti le jour de la levée des couleurs en novembre 2013 estimant que le pouvoir ne respectait pas le protocole et marginalisait le bâtonnier de l’ordre.

 

 

Pour preuve de son orientation radicale, qui entraînait avec elle la responsabilité de l’ordre national des avocats et donc leur rapport avec le pouvoir, l’autorité de tutelle, maître Bouhoubény est désormais un homme politique d’opposition ayant même fait un tour à la tête du FNDU.

 

Après lui un homme a été élu, au deuxième tour, bâtonnier de l’ordre national des avocats.  Qui est-il ? Dans son CV, l’essentiel est d’avoir été au conseil constitutionnel pour valider l’élection au premier tour d’Aziz après avoir mis en veilleuse la constitution l’année précédente, ce qui emporta le premier président élu démocratiquement, ou militairement, au suffrage universel direct.

 

 

 


Maître Cheikh Ould Hindi n’est donc pas apolitique. Il semble être quelqu’un de bien qui sait juste face à quel régime implacable il a affaire et surtout comment survivre. C’est le réel qui l’intéresse, pas les incantations. C’est un collaborateur constructif, pas un révolutionnaire impuissant. L’affrontement ne l’intéresse pas, il préfère plier et recevoir  peut-être plutôt que les coups sur le bout des doigts accusateurs. C’est un avocat qui, le moins qu’on puisse dire, a flirté avec le pouvoir au plus haut niveau. C’est donc l’anti-Bouhoubény par excellence même  s’il n’est pas dit que Bouhoubény n’aille pas rejoindre les rangs du pouvoir tôt ou tard comme c’est la tradition du nomadisme politique chez nous.

 

Après tout Cheikh Ould Hindi a le droit d’avoir un penchant pour le pouvoir mais en tant que bâtonnier de l’ordre élu au second tour, il devrait respecter une bonne partie des avocats qui ne sont pas enclins à se déshabiller pour féliciter le chef de l’état comme le fit le  nouveau bâtonnier en retirant sa robe et en l’offrant au chef de l’état. Retirer pour protester ce n’est pas retirer pour féliciter Aziz.

 

Geste ridicule car le chef de l’état est le premier magistrat du pays.  Quel intérêt pour un général de recevoir les galons d’un capitaine sinon comme sanction ? En plus d’être ridicule, cela engage l’ordre national des avocats qui semble ainsi déposer le blason au pied du pouvoir militaire civilisé alors que le processus démocratique est toujours en cours...

 

 

Ridicule et lamentable quand on apprend, via l’agence mauritanienne d’information, que le bâtonnier de l’ordre  qui se déshabille pour féliciter le chef de l’état pour avoir fait voter les lois qu’attendaient les avocats, voilà que le bâtonnier énumère ce qui reste à faire et là, on tombe des nues !  S’il reste tout ça à faire dont le minimum serait d’exécuter les jugements, on se demande ce que fera l’année prochaine le bâtonnier si Aziz accomplit ses vœux. Après sa robe que lui restera-t-il à donner ? 

 

Le bâtonnier va jusqu’à demander des terrains et des privilèges, on comprend la frustration de ceux qui ont voté pour lui après avoir subi la diète du temps de Bouhoubény.

 

« Il a réaffirmé par ailleurs la nécessité :

 

1- d'exécuter les jugements en particulier ceux prononcés contre l’état et à mettre un terme à l'inexécution des verdicts émis contre des sociétés d'assurance

 

2-     demandant aussi de redynamiser l'assistance judiciaire, la mise en place d'instruments permettant leur entrée en vigueur sur le terrain dans les plus brefs délais possibles

 

3-     et l'application immédiate et obligatoire de la présence de l'avocat, au cours des instructions préliminaires

 

4-     l'obligation pour les autorités publiques de s'appuyer sur les prestations des avocats dans les contrats signés avec l’état

 

5-     l'attribution de terrains aux avocats ainsi que d'autres privilèges au même titre que les magistrats, les députés et les Professeurs universitaires.

Le bâtonnier de l'ordre a remis à la fin de son intervention, la robe de l'avocat au Président de la République en reconnaissance à ses efforts déployés pour promouvoir la profession d'avocat et impliquer ce corps dans les hautes fonctions de l’Etat. » 

 

 

 


En plus d’avoir donné de l'ordre, l'image d'auxiliaires du pouvoir de gré ou de force, le bâtonnier de l’ordre a menti de façon éhontée sur le dos des malheureux privés d’avocats.

 

« L'ordre a constamment défendu, même dans les contextes les plus durs traversés par le pays, la liberté d'opinion et d'expression, partant du fait qu'il se présente comme le recours final des victimes des injustices et des désespérés a-t-il ajouté.  »

 

 

Ainsi on se souvient que lorsque Ould Mkheitir a été arrêté, l’ordre national des avocats avec à sa tête maître Bouhoubény a fui. Où était maître Cheikh Ould Hindi ? Il a avalé sa robe comme les autres. Un seul avocat a osé vouloir défendre le militant forgeron, il a dû faire machine arrière quand sa famille a commencé à être agressée.

 

Ould Mkheitir a alors hérité d’avocats commis d’office qui sont arrivés au procès comme s’ils étaient des complices et que chaque mot sorti de leur bouche pourrait les condamner comme leur client. Les témoins présents se souviennent de leurs expressions et leur manque de combattivité. Il faut dire que dehors la rue attendait son verdict promis par la présidence quand Aziz est sorti enturbanné en commandeur des croyants. 


 

 

A l’époque l’Arabie Saoudite n’avait pas encore déclaré les frères musulmans terroristes et ici le pouvoir croyait pouvoir ménager et balader les tenants de l’islam politique radical.

 

 

Le procès de Ould Mkheitir  devant la cour suprême semble être pour bientôt, Ould Mkheitir ne peut être libéré que si son repentir avéré est pris en compte or cela ne l’a jamais été jusqu’à présent par la majorité des oulémas pro ou anti-pouvoir, on se demande donc comment la cour suprême va s’en sortir face à Dieu qui suffit comme témoin…

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