Les fonctionnaires et agents de l’Etat, renvoyés de la fonction publique dont les arrêtés de régulation dorment dans les tiroirs des services du ministre délégué auprès du ministre de l’économie et des finances, chargé du budget, accusent le tonitruant ministre de l’économie et des finances, Moctar Ould Diay d’être à l’origine du blocage de leur dossiers. En effet, après moult démarches et rendez-vous auprès des services du budget, l’intervention personnelle du président du Haut Conseil de la Fatwa et des recours gracieux qui a interpellé le ministre délégué chargé du budget, des sources fiables auprès de ces deux départements nous ont appris que c’est bien Ould Diay qui refuse de donner le quitus en vue de l’alimentation du fonds et donc du paiement des victimes alors que les arrêtés ont été établis depuis novembre dernier. Ces victimes suspectent aujourd’hui Ould Diay qui fait la pluie et le beau temps au sein du gouvernement, d’être le « fossoyeur » de ce dossier dit passif humanitaire. D’ailleurs, toutes les démarches auprès de lui sont restées vaines, ajoute notre source.
Presque au bout du rouleau, l’un des délégués des victimes qui ne cesse d’arpenter, presque chaque jour que Dieu fait, les rues de la capitale et de visiter les services concernés, dit ne plus rien comprendre du comportement des responsables mauritaniens chargés de ce dossier. Comment des fonctionnaires subalternes, fussent-ils des ministres ou autres directeurs, puissent refuser d’exécuter les ordres d’un président de la République, puisqu’il ne s’agit que de ça. En effet, rappelle ce délégué, le gouvernement a ordonné, depuis 5 ans déjà, par circulaire N° 00019/2013, en date du 3/12/13 de régulariser la situation des fonctionnaires et agents de l’Etat victimes des évènements. Depuis cette date, peu de dossiers ont été libérés mais, précise notre interlocuteur, mêmes ceux-ci voient leurs pensions de retraites bloquées depuis novembre dernier à cause du problème d‘enrôlement parce que régularisés avec les anciennes pièces d’état civil et autres documents administratifs.
Le délégué n’épargne pas non plus le premier ministre, l’agence Tadaamoun et les députés qui ne se soucient, dans leur écrasante majorité, que de leurs émoluments. Il dit suspecter une certaine indifférence pour ne pas dire une complicité au haut sommet de l’Etat.
Trimballés comme un ballon entre différents structures de l’Etat, abandonnés par la société civile, les organisations de défense des droits de l’homme, presque tous insensibles à leur calvaire, ces fonctionnaires et agents de l’Etat victimes des évènements de 89/91 n’ont plus que leurs yeux pour pleurer. Jusqu’à quand ? Pourtant la Mauritanie ou le collectif des victimes de la répression (COVIRE) vient de célébrer, le 9e anniversaire de la journée de réconciliation nationale, le 25 mars.. Une journée décrétée par l’actuel président depuis la prière aux morts desdits évènements à Kaédi, en 2009 et qui devrait marquer le début du règlement définitif du dossier du passif humanitaire. Pendant que ces gens là fêtent, d’autres courent derrière leurs droits élémentaires !
source lecalame.info