Tel habitant d’un quartier résidentiel remarque la rénovation d’appartements attenant à sa maison. Jusque-là, rien que de très normal, me direz-vous. Mais le voilà bientôt fort désagréablement surpris de voir leurs fosses septiques construites…juste devant chez lui ! Un autre subir l’érection d’un hôtel devant son domicile, lui bouchant la vue sans autorisation. Un autre encore une fenêtre de cuisine d’un immeuble attenant au sien s’ouvrir… sur celle de sa chambre à coucher !
Des villas à Tevragh Zeïna destinées à être louées quelques jours à des couples nouvellement mariés provoquent un véritable tintamarre, au grand dam du voisinage dont les plaintes auprès des autorités restent sans effet. Des espaces publics sont squattés à longueur de journée. On les clôture, on y entrepose du matériel et on y construit même des villas. Même la plage n’est pas épargnée. C’est le hideux spectacle qu’offre désormais Nouakchott, particulièrement à Tevragh Zeïna où les terrains se négocient à prix d’or. Et le ministère de l’Habitat et de l’urbanisme dans tout ça ? Il brille par sa présence… et son incompétence. Ses équipes sillonnent les rues, mettent des croix sur les maisons et les clôtures construites illégalement… mais n’ont jamais rien démoli. Devant tant d’incurie, les occupations illégales se sont multipliées.
Tevragh Zeïna est devenu une pagaille à ciel ouvert. Interrogée, il y a quelques années, sur les capacités d’un journaliste qui avait travaillé un moment sous ses ordres, feue Mariem Daddah avait eu ce trait, bientôt devenu célèbre : « C’est la carence par excellence ». Une formule sans peine applicable au ministère de l’Habitat depuis des décennies. Et que la formation du prochain gouvernement s’emploierait, enfin, à démentir ? Ha, Seigneur de la miséricorde et des sociétés heureuses, fasse qu’il en soit ainsi !
Ahmed ould Cheikh
lecalame