Bodiel est un grand monsieur. J’en suis désormais persuadé même si je n’adhère pas à son orientation politique. Ceux qui découvrent le monde politique que depuis une dizaine d’années, ne savent de Bodiel que ce qu’en rapporte la presse à dents de lait surtout francophone car on lui reproche de ne pas avoir renié sa carrière sous Taya.
Grâce à internet et surtout à bellawarmedia, j’ai pu suivre quelques émissions où il a dû affronter des journalistes et pas des moindres. Malheureusement, je ne retrouve plus le lien de cette émission très intéressante dirigée par Ahmed Elbou en hassania avec autour de lui d’autres journalistes.
On y voit un baron de la hartanité sans complexe ni d’infériorité ni de supériorité : un maure sûr de son identité et un politique fier de son engagement avec une rhétorique de sage et l’assurance d’un brillant avocat.
Aujourd’hui je viens de voir à l’instant, une interview avec le journaliste Ahmed Ould Wodia, celui-là même qui fit sortir Aziz de ses gongs en direct jusqu’à ce que le chef de l’état demande qu’on arrête la retransmission. C’est un journaliste d’obédience islamiste qui a l’avantage d’être un opposant clair.
On l’avait même coffré et nous l’avions soutenu
puis il a été viré par la porte et le voilà qui revient par la fenêtre.
La discussion est en hassania à propos du dialogue. Bodiel a réponse à tout avec diplomatie et humour tout en retenue. On apprend qu’il a été enfermé deux fois à l’époque pour son combat contre l’esclavage.
A propos du premier ministre, le journaliste lance à Bodiel une question sous forme de remarque de mauvaise foi en le présentant comme un hassade, c’est-à-dire qu’il refuse aux gens de l’Est d’avoir un premier ministre alors que Bodiel n’a jamais dit les choses en ces termes, il est juste contre le fait qu’on libanise la scène politique comme c’est le cas actuellement avec un président de l’assemblée forcément hartani, un premier ministre forcément de l’Est etc.
Bodiel s’explique.
Puis vient le moment où le journaliste ose poser la question de savoir pourquoi on ne le voit pas manifester avec les gens de l’opposition. Il répond que lorsqu’il devait en être il était en tête et qu’il n’a jamais fui lors de la répression quand d’autres ont fui. Bodiel précise qu’il a les photos des fuyards…
Le journaliste sentant la flèche et connaissant la preuve, demande à Bodiel qui sont les fuyards...
Bodiel répond qu’il a des photos montrant les fuyards et ajoute « tu en fais partie ! ».
Là le journaliste dit que cette photo est un montage de photoshop et Bodiel lui répond que c’est faux car il l’a vu de ses propres yeux car il était à côté de lui !
Le journaliste encaisse et passe à autre chose…
A voir à partir de la minute 39 et 30 secondes