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M. Ghali Diallo, député à l’Assemblée nationale : ‘’Je suis à l’Assemblée pour faire entendre la voix des sans-voix’’

Samedi 30 Décembre 2023 - 19:39

M. Ghali Diallo, député à l’Assemblée nationale : ‘’Je suis à l’Assemblée pour faire entendre la voix des sans-voix’’

Le Calame : Le président de la République effectue des tournées dans les capitales régionales du pays. Que vous inspirent ces déplacements et les cortèges d’accueil ? Diriez-vous le Président est en précampagne pour un second mandat ?

Ghali Diallo : Les déplacements du Président, c'est du déjà-vu, je n’ai donc aucun commentaire là-dessus.

 

 - Vous êtes entré dans l’Hémicycle depuis quelques mois. Est-il facile d’être député de l’opposition dans une assemblée dominée par une majorité écrasante du pouvoir ? Vos critiques et vos propositions sont-elles écoutées ?

- C'est très difficile de participer à une assemblée où la majorité présidentielle est juste là pour le bon vouloir du pouvoir mais je suis très heureux d'y être pour y faire entendre la voix des sans-voix. L'Assemblée, c'est une tribune légale pour dire tout haut ce que beaucoup pensent très bas. Mais hélas, il n'y a pas de débat démocratique, l'opposition est muselée, la preuve en est que toutes nos questions orales restent systématiquement bloquées. Cela entrave et tue le débat démocratique.

 

Les Mauritaniens iront aux urnes à la fin du 1er semestre de l’année 2024 pour élire leur président de la République. Comment se prépare la coalition Espoir Mauritanie 2023 à laquelle vous appartenez ? Que reste-t-il de cette coalition depuis les élections passées ?

- Cette coalition n'a qu'une année d'existence, elle n’a vu le jour que le 22 Décembre 2022. Nous restons soudés et nous nous préparons prochainement, incha Allah. Le travail accompli à l'intérieur de l'hémicycle parle de lui-même et les Mauritaniens l’ont tous vu.

 

L’opposition était divisée, elle le demeure toujours. Pourrait-elle se retrouver pour affronter ensemble la présidentielle prochaine ?

- Rien n'est impossible, si chacun y met sa sincérité et sa volonté, on peut soulever des montagnes.

 

Votre coalition a déclaré que le pacte républicain signé entre l’INSAF et deux partis de l’opposition – le RFD et l’UFP – ne la concernait pas. Vous réclamez un dialogue piloté par l’Institution de l’opposition démocratique. Est-ce à dire que les positions sont figées ?

- Je préfère laisser les porte-paroles de notre coalition y répondre...

 

Á l’occasion de la célébration du 63ème anniversaire de l’Indépendance, vous avez pris part à une marche au cours de laquelle vous avez scandé : « jugez les criminels ! ». Est-ce réaliste dans la mesure où une loi d’amnistie couvre ces faits ?

- Oui, c'est réaliste car nous marquons notre soutien aux veuves et aux orphelins qui réclament toujours justice. La loi d'amnistie doit être abrogée, c'est mon avis.

 

Le président de la République a entrepris de trouver une solution consensuelle avec les organisations de victimes des évènements de 89-90. CCRM et CRM ont déclaré que le dossier est bloqué depuis qu’il a atterri au Commissariat des droits de l’Homme. Les élus que vous êtes ont-ils cherché à le faire avancer ?

- Les élus que nous sommes soutiennent toute forme de règlement définitif par la justice. Mais nous serons aussi là pour dénoncer toute mascarade liée à ce dossier qui concerne tous les Mauritaniens. Les démarches entreprises par les ayants droit nous représentent.

 

 - La lutte contre la corruption est une « priorité » du président de la République. Pourtant, la Cour des comptes ne cesse d’épingler les responsables des institutions publiques. Pourquoi ça coince, à votre avis ? Que faudrait-il faire pour dissuader les voleurs qui écument et gangrènent notre administration ?

- Pour moi, cela n'est absolument pas une volonté du président de la République car ceux qui ont été épinglés par la Cour des comptes circulent librement. De plus, le Président ferme les yeux sur des marchés de gré-à-gré mais également sur des nominations avec conflit d'intérêt dangereux pour la transparence. Alors il n'y a aucune volonté du pouvoir de lutter contre la corruption. Au contraire : il l'entretient à tous les niveaux.

 

Où en sont les dossiers de Soufi Cheïbani et Oumar Diop, pour lesquels vous étiez investi ?

- Les dossiers de Souvi, Oumar Diop mais aussi Mohamed Lemine Ould Samba sont tous devant la justice qui continue de se résigner et attendre des ordres. Sinon, pourquoi depuis que les avocats ont déposé les plaintes, rien ne bouge ? Nous sommes dans un État qui protège les présumés criminels et les nomme à de haut postes pour en faire des intouchables.

 

Propos recueillis par Dalay Lam

AMI

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