Le Calame : La CENI a fixé la date de la prochaine présidentielle en Juin 2024 et entamé les préparatifs du scrutin. Comment votre parti a-t-il accueilli cette annonce ?
Ahmed Jiddou Zeïne : Merci tout d’abord de m’offrir l’occasion d’éclairer l'opinion publique. Notre parti, l’INSAF, a fait de la préparation des élections présidentielles un titre de sa saison politique, lancée depuis près d'un mois sous la direction du frère président Mohamed Mélaïnine ould Eyih. Ces préparatifs ont commencé à s'étendre jusqu'à inclure, au cours de la semaine passée, toutes les wilayas et les moughataas de Nouakchott. Nous trouvons notre parti en bonne position, al hamdoulillah, pour être fin prêt et mener à bien la sensibilisation et la mobilisation au cours de la campagne présidentielle qui consacrera, sans nul doute, le plébiscite pour un second mandat, incha Allah, de Son Excellence le Président de la République Monsieur Mohamed ould Cheikh El-Ghazwani, grâce à une majorité confortable.
- Dans la perspective de cette échéance, votre parti a conçu un programme d’activés à mener par ses différentes structures. Pouvez-vous nous en donner un bref aperçu ? Où en êtes-vous avec le programme de redynamisation ou de refonde du parti depuis qu’il a été rebaptisé INSAF ?
- J’ai déjà répondu à une partie de cette question. Je la compléterai en rappelant la prise de mesures pratiques destinées à redynamiser et à activer les instances du parti depuis la tenue de son dernier congrès et l’élection du frère Mohamed Mélaïnine ould Eyih à sa direction ; avec, notamment, l’organisation de visites de terrain sur toute l’étendue du territoire national. L’INSAF est parvenu ainsi à aligner les rangs de ses partisans afin de couronner de succès toutes les visites de Son Excellence le Président de la République effectuées dans les wilayas de l'intérieur. Le bon bilan électoral obtenu par ailleurs par notre parti au cours des dernières législatives, régionales et municipales est le résultat d'un travail assidu entrepris par ses dirigeants.
- L’objectif de la majorité présidentielle avec à sa tête l’INSAF est d’amener le président Ghazwani à briguer un second mandat. Pouvez-vous nous donner les raisons ? Que pourrait-il apporter de plus au pays lors d’un second quinquennat ?
- Au sein de la Majorité, nous pensons que le peuple mauritanien se rallie à une écrasante majorité derrière Son Excellence le Président de la République, Monsieur Mohamed ould Cheikh El-Ghazwani, grâce aux acquis tangibles enregistrés au cours du premier mandat, notamment l’apaisement politique, la meilleure répartition des richesses, l’École Républicaine, l’assurance-maladie, la distribution des terrains, les infrastructures et autres réalisations importantes pour le grand public.
- Votre parti a signé un pacte républicain avec deux de l’opposition, le RFD et l’UFP pour ne pas les nommer. Que représente ce document pour l’INSAF et la Mauritanie ?
- Au sein de l’INSAF, nous estimons ce pacte nécessaire et important pour tous, dès lors qu’il jette les fondements d’une nouvelle vie politique caractérisée par la concertation, le respect des symboles sacrés et la reconnaissance de la culture de l'Autre, dans un souci de coexistence au sein d’une société plus solidaire, plus soudée et plus harmonieuse. C’est pourquoi demandons-nous à tous les partis de le signer et à y adhérer, au regard de ses nobles significations qui ne nous concernent pas nous seulement mais aussi tout le monde.
- Il y a quelques jours, certains responsables de l’UFP ont dénoncé une alliance anti-Pacte entre des segments de l’opposition et du pouvoir. Votre réaction ?
- Quels que soient les détails et les tiraillements internes à chaque parti, le Pacte reste un document important. Si nous dépassons les particularismes et les égoïsmes, tout le monde adhérera à cet accord et le signera. Il faut souligner aussi que ledit document fait parfois l’objet de supercheries de la part de certaines personnes dont je suis convaincu qu'elles n'ont pas pris suffisamment de temps pour le lire et l’évaluer, afin d'exprimer leur point de vue de manière objective et réaliste.
- Le pacte devrait proposer des solutions consensuelles à un certain nombre de problèmes dont la question de l’unité nationale, la bonne gouvernance, la transparence des élections…Pourquoi les signataires ne réussissent pas à y rallier les autres partis de l’opposition ?
- Comme je l’ai dit en d’autres circonstances, la concertation sur ce document a débuté avant les dernières élections législatives, régionales et municipales et s’est interrompue à l'approche des délais légaux de ces échéances avant de redémarrer après les consultations, avec la participation des trois partis : INSAF, RFD et UFP. Tout le monde était censé y adhérer mais l'attente est toujours maîtresse de la situation.
- Le Premier ministre a prononcé un discours-bilan le 7 Janvier devant les députés. Qu’en pensez-vous ?
- Le bilan du gouvernement de monsieur le Premier ministre et sa performance personnelle en tant que coordinateur de l’action du gouvernement ont été bons. Le bilan était riche en termes d’acquis réalisés, suscitant la satisfaction, le soutien et les félicitations de la majorité des députés.
- À l’occasion des débats, les députés de l’opposition ont unanimement accusé le gouvernement de mauvaise gestion des deniers publics, gabegie et de manque de respect des députés. Devant ces tirs groupés, les députés de la majorité ont presque brillé par leur silence. Une explication ?
- Cette perception ne correspond pas à la réalité. Nous pensons que la plupart des interventions des députés de l’opposition furent pour l’essentiel de la littérature, ne reposant pas sur des preuves irréfutables. Les députés de la majorité ont défendu leur gouvernement en toute objectivité et vous pouvez suivre la télévision parlementaire pour en être rassuré. En fait, il y a des surenchères. Tout le monde, députés et non, sont régis par la loi et il existe un règlement intérieur de l'Assemblée nationale adopté par les parlementaires eux-mêmes et appliqué à tous. Dans le cas où ce règlement n’est respecté, le bureau de l’Assemblée est tenu d’appliquer la loi. Quant à la manière, ce n’était qu’un spectacle destiné à la consommation externe. Il n’y a pas d’armée ou quoi que ce soit d’analogue.
- La lutte contre la gabegie est un engagement du président Ghazwani. Quelle mention donnez-vous à son action ? Ne pouvait-il pas mieux faire ?
- Je crois que la lutte contre la corruption est difficile. En tout cas le pouvoir actuel, notamment Son Excellence le Président de la République et monsieur le Premier ministre Mohamed Bilal, n'ont été, en dépit des tapages des opposants, cités dans aucune affaire de corruption. Une nouvelle stratégie de lutte contre celle-ci a été par ailleurs adoptée ces derniers temps. Elle pourrait s’avérer plus efficace.
Propos recueillis par Dalay Lam
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