. chezvlane



un grain de sable pour secouer la poussière...

Les coulisses du procès Ould Mkheitir : enfin un Ould Moïne à la rescousse de son forgeron...

Mardi 26 Avril 2016 - 12:31

Les coulisses du procès Ould Mkheitir : enfin un Ould Moïne à la rescousse de son forgeron...
Les maures sont incroyables. Chez nous, on peut sur un coup de sang trucider quelqu’un puis lui pardonner l’instant d’après s’il se montre conciliant et qu’on estime que le coup a été un peu rude.  Dans cette affaire Ould Mkheitir qui va s’achever sous peu inchallah avec le verdict de la cour suprême, après le lynchage de toute la république, la terreur, le silence de l’intelligentsia, la démission de l’ordre national des avocats, l’implication du chef de l’état pour donner raison à la foule hystérique, voilà qu’on assiste à une sortie de crise bien de chez nous : l’accusation ne doit pas perdre la face et le repenti a assez payé.
 

 
D’abord, on a lu que parmi les avocats, il y aurait eu un français, c’est faux et ce n’est pas plus mal sinon on allait assister à un lever de pancartes contre l’ambassade France et les français en général. Les avocats étaient 4, tous arabisants même maître Fatima  M’Baye a plaidé dans un arabe classique parfait.

 
Un observateur italien, juge de son état, Nicolas, une avocate tunisienne Nedra Ben Hmaïda, un avocat tunisien Samir Lehzami, une avocate mauritanienne, chef d’équipe, la célèbre maître Fatima M’Baye et le fameux avocat mauritanien Mohamed Ould Moïne.

 

Je dis fameux pas à cause de son talent qu’on ne saurait juger n’y étant pas mais surtout car sa présence in extremis n’est pas fortuite quand on connaît les maures. Maître Ould Moïne est le frère de l’homme politique Yacoub Ould Moïne président du nouveau parti Alliance Nationale Démocratique. Ce sont des zouayas de la tribu de Tajakant et Ould Mkheitir a toujours dit et écrit qu’il s’attaque aux zouayas en général or les Moïne sont les chefs de la faction des Tajakant dont est issu le militant forgeron Ould Mkheitir donc dans la lecture néo-féodale, Ould Mkheitir est le forgeron de Ould Moïne et, par principe, le maître doit défendre tous les membres de sa tribu jusqu’aux forgerons et même les captifs car quoi qu’on dise même si les castes n’engagent plus à rien ou presque, on dit et on entend toujours, sur le ton de la plaisanterie,  que tel est le hartani, le griot ou l’esclave de vlane.

 
Alors voir un chef marabout de la faction de Ould Mkheitir venir à sa rescousse même après un silence de deux ans et trois mois, cela apaise l’atmosphère car cela fait sourire tout ce monde encore très empreint de ces choses d'un autre temps. De là qu’il fut le premier avocat de la défense à plaider face aux avocats de l’accusation. Il a donc eu droit à tous les coups et même sur internet, certains l’ont insulté, faisant des montages le présentant en cochon mais ce n’est pas allé plus loin  certainement car tout le monde a l’esprit plutôt à la ruée vers l’or…

 
En vérité, c'est clair que le pouvoir cherche une issue à cette affaire indéfendable en l’état car les textes du jeune forgeron sont connus du moins en français car en arabe ils ont disparu du moins pour le premier, raison pour laquelle beaucoup de mauritaniens pensent que le jeune militant forgeron a insulté  le prophète  psl alors que son crime consista à poser des questions à propos de faits  historiques supposés, ce qui devrait valoir à l'inconscient surtout l’accusation d’ignorance impertinente.

 

 
Inutile de revenir sur les détails de la procédure. Ce qu’il faut savoir c’est que depuis le début on lit que le jeune est accusé d’apostasie mais c’est faux car l’apostasie signifie renier sa religion or la première accusation est pire car Zendagha signifie que vous êtes un hypocrite aussi votre repentir ne peut être pris en compte car vous mentez de toute façon.

Cette fois la cour d’appel a requalifié l’accusation en mécréance ce qui permet à l’accusé de se repentir ce qui est inutile en cas de zendagha.

 
La cour d’appel donne donc tort  à la présidente de la commission nationale des droits de  l’homme dont la destitution a été exigée en vain par des associations de droits de l’homme suite à sa détestable  sortie hors des clous de sa fonction.

 

 
La cour d’appel donne aussi tort à Jemil Ould Mansour président du parti d’obédience islamiste tawasssoul, jusque-là considéré comme modéré, quand il a dit au premier verdict que Ould Mkheitir a eu  le sort qu’il mérite à savoir une condamnation à mort pour zendagha.

 

 
 
 
De même que la cour d’appel donne tort à l’accusation de l’association des oulémas à l’origine de la plainte à Nouadhibou. Ainsi la cour d’appel a de meilleures lunettes que ces gens-là car il ne s’agit pas d’une affaire ésotérique à sonder, il ne s’agit que deux textes clairs à parcourir.

 
Mais pour calmer les foules et ne pas faire perdre la face à l’association des oulémas, qui sont proches du pouvoir, toutes les télés et les médias arabisants disent désormais  juste que la cour d’appel confirme la peine de mort sans s’étaler sur la marche arrière qui consiste à requalifier les faits pour trouver une issue clémente à cette affaire.

 
Maintenant le peuple apprend que la cour suprême doit statuer à propos du repentir ce qui permet à tout le monde de ne pas perdre la face sauf ceux qui ont voulu de la rue faire justice. Ils auront toutefois réussi à briser la vie  jusqu’au ménage du jeune militant.

 
 
A part une association de forgerons qui, cette fois, a envoyé une délégation assister au procès, il faut noter que Ould Mkheitir a été défendu surtout par des gens de tous bords et de toutes nationalités n’ayant souvent aucun rapport avec les forgerons pendant qu’au début de l’affaire une délégation de forgerons a été reçue par Aziz et à la sortie de l'audience le chef, fin diplomate, n’a pas dit un  mot à propos de l'affaire Ould Mkheitir. Ensuite des nominations de « forgerons » ont vu le jour à de hautes fonctions jusqu’à l’armée. Aussi, on peut dire que l’affaire Ould Mkheitir a aidé quelques représentants de sa communauté à atteindre des fonctions inespérées jusque-là...
chezvlane

Dans la même rubrique :
< >

Dimanche 24 Novembre 2024 - 10:45 Yacoub Sidya : une success story made in Mauritanie

Chroniques VLANE | énergie / mines | politique | économie | affaires religieuses | interview | société | communiqué | droits de l'homme | Actualités de l'opposition | diplomatie / coopération | ONG / associations | justice | sécurité | international | sports | Syndicats / Patronat | TRIBUNE LIBRE | faits divers | vidéos | rumeurs | ndlr | culture / tourisme | pêche | Santé | medias | conseil des ministres | actu.g | TAAZOUR






Rubriques à la une

Recherche