Le président du Parti Sawab accuse le gouvernement de laxisme face à la propension de la corruption

Le président du parti d’opposition Sawab, Abdessalam Ould Horma, a déclaré que le gouvernement témoignait « soins et considérations » à ceux qu’il a qualifiés de « corrompus et de pillards », critiquant l’absence de sanctions dissuasives contre la corruption.

Ould Horma s’exprimait lors d’une séance de discussion sur les résultats de l’action gouvernementale, dimanche au Parlement mauritanien, en présence du Premier ministre Mokhtar Ould Diay et des membres de son gouvernement.

« L’État repose sur deux piliers », a déclaré le député et Vous savez combien les lois sont peu appliquées dans notre pays contre les personnes qui violent l’éthique et les règles de gestion.

Compte tenu de « la faiblesse des institutions face à la puissance et à l’influence des groupes de pression et des lobbies de la corruption et du crime, nous n’avons pas beaucoup remarqué dans votre programme ce que vous avez préparé pour réprimer ces comportements profondément et ce enracinés dans notre administration et dans notre pays ».

« Il n’y a pas non plus une seule mention dans votre programme d’une nouvelle approche, ni de caractéristiques à appliquer, pour lutter contre la corruption, un mal incurable qui s’étend verticalement et horizontalement ».

Ould Horma a déclaré : « nous voyons les nouveaux et les anciens corrompus vivre leur printemps en toute impunité alors que nous parviennent des états voisins leurs riches patrimoines accumulés dans l’immobilier, les banques et les entreprises ».

« Comment allez-vous rassurer les Mauritaniens que leurs richesses en minerais, poissons, gaz et pétrole ne sont pas en train de tomber dans les poches de nouvelles générations de spoliateurs et de pilleurs qui ont échappé auparavant mais aussi actuellement à toute sanction, sans conscience ni morale pour mettre fin à leurs actes honteux ?

Ould Horma a comparé les acteurs de ces comportements à un groupe de « bandits et de pirates », soulignant que « ce qui devrait s’appliquer à eux devrait s’appliquer à tous les criminels et meurtriers », soulignant qu’«ils sont maintenant nourris et choyés par votre gouvernement ».

Le député a sévèrement critiqué l’action du gouvernement dans le secteur de l’éducation, mettant l’accent sur la médiocrité des infrastructures éducatives et le « sureffectif » dans les écoles de Nouakchott.

Il a également vivement critiqué l’état du système judiciaire et l’absence du document de réforme de la justice dans les résultats et le programme de travail du gouvernement.

Il a également critiqué l’état de l’infrastructure sanitaire, affirmant qu’il s’agissait principalement de projets bloqués et incomplets, en l’absence de toute discussion sur la contrefaçon des médicaments et l’augmentation des maladies graves, selon ses propres termes.

Ould Horma a déclaré que le programme du gouvernement « ne répondait pas aux craintes des citoyens en matière de migration », étant donné qu’il est question de faire de la Mauritanie une « patrie alternative » pour les migrants en provenance ou en route vers l’Europe.

A propos des projets évoqués par le Premier ministre vendredi dernier, Ould Horma a reconnu leur importance pour le peuple mauritanien impatient de les voir achevés alors que seul l’un d’eux l’a été, le pont du quartier résidentiel, et les autres où trop en retard ou encore bloqués.
saharamedia