L’Assemblée nationale a consacré la plénière qu’elle a tenue mercredi sous la présidence de M. Mohamed Ould Boilil, son président à écouter les réponses du ministre des pêches et de l’économie maritime, M. Nany Ould Chrougha, à une question orale posée par le député Ahmed Ould Babe portant sur la réalité du secteur et la situation qu’il doit normalement vivre au regard de l’attention toute particulière qui lui est accordée par les pouvoirs publics.
Le député a relevé dans sa question que le secteur des pêches fait partie des priorités du Président de la République, Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz traduites dans le programme ambitieux du gouvernement priorités dont notamment le renouvellement de la flotte nationale ; la construction d’infrastructures de base pour la distribution et le développement des industries de pêche ; la promotion de l’emploi et une meilleure contribution à la sécurité alimentaire.
Le député a ajouté qu’à ces mesures ont été ajoutés le renforcement du contrôle et de la surveillance ainsi que la promotion de la formation dans les différents domaines afférents au secteur.
Il est clair, poursuit-il, que la plupart de ces objectifs n’ont pas été réalisés, demandant au ministre de préciser les obstacles qui handicapent leur réalisation et de montrer les étapes que suit le département pour transcender ces difficultés pour permettre à ce secteur de jouer pleinement le rôle qui lui est dévolu dans le développement.
Le ministre des pêches a, dans ses réponses, présenté un aperçu historique sur les différentes étapes d’évolution de ce secteur relevant qu’en 2009 et après l’élection du Président de la République, le pays a connu un bond en avant qui a englobé tous les domaines qu’il s’agisse du volume des captures, des montants des revenus qui en sont tirés ou du nombre personnes employées.
Il a ajouté que la première étape entreprise était de faire un diagnostic précis du secteur ayant permis de déterminer les insuffisances qui étaient présentes dans toutes ses articulations dont la rareté des infrastructures de débarquement qui étaient limitées à deux en plus de l’absence d’infrastructures de stockage et de traitement sur l’ensemble de notre façade maritime.
M. Nany Ould Chrougha a relevé que le diagnostic a montré également, entre autres, l’absence de pêcheurs professionnels en raison de l’appréhension par le citoyen des métiers liés à la pêche ; de l’incapacité du système de formation de l’absence d’outils de production sûrs appropriés car l’embarcation en bois dont l’usage prévalait manquait de sureté ; n’offrait pas non plus le repos nécessaire au pêcheur ; n’était pas adaptée aux spécificités de notre société et de sa culture sans compter la précarité et le caractère désuet de la flotte de production industrielle ; les limites du contrôle et de la surveillances maritimes ; le manque d’équipements en la matière ainsi que déséquilibre en notre défaveur des conventions de pêches conclues avec les parties étrangères.
Il a encore dit que le gouvernement, partant de ce diagnostic, a œuvré à trouver des solutions aux problèmes structurels les plus urgents à commencer par le plus important et mobilisé à cette fin les ressources et moyens nécessaires, notant que le domaine des infrastructures de base s’est arrogé la part du lion dans l’effort de réforme de l’Etat en raison de son rôle majeur dans le développement du secteur. Aussi les efforts se sont concentrés sur la réhabilitation des installations existantes aux côtés de la construction d’infrastructures toutes nouvelles.
Le ministre a rappelé, dans ce cadre, l’extension du Port autonome de Nouadhibou ; l’enlèvement des épaves de navires tout autour de ce port pour un coût global de 41 millions d’euros ; l’éclairage des passages d’entrée des navires vers le port ; l’acquisition d’un bateau de guidage ; l’extension du réseau des services du port de la baie de repos pour la pêche artisanale pour un coût de 11 millions d’euros ; la construction de quais, de ponts et terre- pleins ; l’édification d’un marché de poisson ; la réhabilitation de réseaux de services et de routes ; l’acquisition de d’équipement de sécurité et la création d’un point de santé en plus de la délimitation du domaine public maritime du port.
Il a attiré l’attention sur le fait que les réalisations dans le domaine ont englobé, en outre, la construction du Port de Tanit à 65 km au nord de Nouakchott pour un coût de 40 millions d’euros sur financement du budget de l’Etat ; la réhabilitation, l’extension et la restructuration du marché du poisson de Nouakchott qui est devenu un centre d’approvisionnement de tous les marchés nationaux ; l’exportation des produits frais vers des destinations étrangères diverses après avoir été soumis aux critères de la qualité en vigueur sur le plan international ; l’élaboration de l’étude du wharf de N’damech au km 114 ; la création d’un pôle de développement maritime à Avernana au km 28 ; le début de la réalisation du port multifonctions de N’Diago pour un coût de 352 millions de dollars US aux frais de l’Etat comprenant un port de pêche de 7 plateformes de lancement et un chantier de réparation de navires d’une capacité de 70 bateaux par an et un point de mise en eau des embarcations de la flotte artisanale équipées hors du port.
Les opérations du secteur de la pêche, lancées en 2009, y compris également le renouvellement de la flotte de la pêche artisanale et côtière », a indiqué le ministre des pêches et de l'économie maritime, soulignant le lancement du gouvernement en 2012, d’un ambitieux projet de construction d'un navire côtier mauritanien, spécialement conçu pour tenir compte des particularités culturelles et satisfaire aux critères de sécurité, de confort et de capacité.
« Ce projet exécuté par la société nationale de l'industrie navale, a permis jusqu’à présent, d’exploiter 21 navires et de disposer de 10 autres, prêts à être mis en service », a-t-il dit.
« Le gouvernement déploie des efforts considérables pour restructurer les activités de la pêche artisanale, qui offre plus de 80% environ des opportunités d’emploi du secteur, approvisionne le marché local en produits de la pêche, contribue de manière significative au mouvement d'exportation, pour hisser progressivement au niveau du secteur formel », a-t-il ajouté, soulignant l’organisation proche d’un recensement et de l’immatriculaion des embarcations de la pêche artisanale et l’établissement de documents professionnels sécurisés au profit des marins.
Le ministre a mis en exergue par ailleurs, l'importance de la recherche scientifique et du contrôle maritime, « qui constituent deux moyens vitaux, pour la gestion durable du potentiel halieutique ; puisque le premier fixe la période de capture, comment s’effectue et se déroule la pêche, et la quantité autorisée alors que le second permet de s’assurer du respect de règles de gestion, indiquées dans les données scientifiques, l'exercice de la souveraineté sur notre zone économique exclusive, dont les ressources abondantes suscitent l’appétit et le pillage des flottes pratiquant la pêche illégale », a-t-il dit.
« En matière de recherche scientifique, le secteur a œuvré pour renforcer les capacités des organismes chargés de cette mission, en particulier l'Institut mauritanien des recherches océanographiques et des pêches, la réunion périodique de groupes de travail scientifique sur l'évaluation des réserves, l’émission de recommandations relatives à gestion de la richesse, la validation et l’exécution des schémas d’aménagements des principales captures (le poulpe, le homard, crevettes, pêche traditionnelle et côtière), la révision du cadre législatif et institutionnel de manière à assurer la promotion d’un milieu favorable à l'exploitation durable des richesses marines et l’amélioration des conditions d'emploi des chercheurs, par l’adoption d’un nouveau statut », a-t-il ajouté.
« La mutation de la délégation de la surveillance maritime, la transformation de la délégation de la surveillance de la pêche et du contrôle maritime en gardes-côtières mauritaniennes, a permis d’assurer un meilleur contrôle de notre zone économique exclusive d’une part et d’un suivi précis des activités de pêche d’autre part », a-t-il dit, rappelant l’attention accordée par le gouvernement, à la redynamisation de cette force, à travers l’acquisition d'un navire de surveillance, long de 62 mètres, doté de tous les équipements ainsi que de vedettes et du matériel de contrôle côtier, de sauvetage maritime, d’élargissement de la couverture radar sur toute la côte, le renforcement du système de contrôle par satellite (VMS) et le recrutement de 300 nouveaux agents », a-t-il poursuivi.
« Le fait que la production de notre zone économique exclusive, destinée à l’exportation, dépasse 90%, a contraint l’Etat à renforcer les performances du bureau national du contrôle sanitaire des produits de pêche et de l’aquaculture qui ambitionne d’occuper une place stratégique en santé publique, sans laquelle notre production halieutique ne peut avoir une chance d’accès aux marchés internationaux », a dit le ministre, précisant que ces efforts ont permis à l’adoption du bureau comme autorité de contrôle conformément aux normes internationales de qualité ISO 17025 et ISO 17020, respectivement en 2014 et 2016 ; soit une certification unique en son genre dans la sous-région, ouvrant tous les marchés internationaux au produit national », a-t-il dit.
« Le gouvernement a révisé le système de marketing de la société mauritanienne sur le marché du poisson pour donner plus de transparence à la commercialisation des produits orientés vers l'exportation et répondre à un besoin pressant, longtemps exprimé par les producteurs exportateurs, à savoir, jouer un rôle prépondérant dans la détermination des prix de leurs produits », a indiqué le ministre, rappelant que cette révision a donné lieu à une décision portant création d’une nouvelle commission plénipotentiaire, dont les 2/3 sont des producteurs, chargé de fixer des prix de référence, transparents et précis des produits de pêche destinés à l'exportation.
« Suivant ces révisions générales du secteur et à la lumière du pertinent diagnostic précité, le gouvernement du Premier ministre, M. Yahya Ould Hademine, s’est penché, à la fin de 2014, sur la conception d’une nouvelle stratégie, suivant un processus concerté, participatif et autonome, couronné par l’adoption en Conseil des ministres de la stratégie nationale de gestion responsable pour un développement durable de la pêche et de l'économie maritime 2015 2016 », a-t-il ajouté, rappelant que cette stratégie vise trois objectifs fondamentaux, à savoir la protection des ressources marines, l’intégration du secteur dans le tissu de l'économie nationale et la répartition équitable des revenus générés par le secteur.
« Cette stratégie a énoncé un nouveau système d’accès à la ressource, caractérisé par la transparence et fondé sur le système de quotas, qui détermine les quantités autorisées, dans le cadre de l'exploitation durable, afin de préserver le droit des générations futures dans cette richesse, qui leur appartient, comme elle nous appartient aujourd’hui », a-t-il dit, soulignant par ailleurs, l’intérêt accordé par la stratégie à la valorisation de notre production maritime, en hissant sa valeur ajoutée et en promouvant la pêche continentale et l'aquaculture, en appui à la sécurité alimentaire et à l’amélioration de la gouvernance, en consacrant la gestion participative du secteur, grâce à la redynamisation du Conseil consultatif national d’aménagement et de développement des captures et la préparation pour entrer dans l'initiative de transparence dans le secteur de la pêche, lancée par Son Excellence le Président de la République, Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz en Janvier 2015, à Nouakchott, et dont notre pays a promis le soutien et le parrainage, jusqu’à devenir aujourd’hui une initiative internationale, vivement convoitée par les Etats tenant à y adhérer.
« Ces acquis ont eu des résultats positifs sur les indicateurs de la performance du secteur, puisque la Production nationale brute est passée de 90.000 T/an en 2009 à 773.000 T/an, en 2016, soit une augmentation de 759% », a-t-il souligné, affirmant l’augmentation des usines allant de 60 en 2009 à 135 en 2016, avec la certification de la qualité européenne, soit une augmentation de 125%.
« La main d’œuvre maritime directe a augmenté également, passant de 36.000 en 2009 à 60 000 en 2016, soit une augmentation de 66,7%, ainsi que l’effectif des marins bénéficiaires de l'assurance maladie, qui est passé de 0 en 2009 à 2.301 en 2016 », a-t-il ajouté.
« Le travail se poursuit, pour ce qui concerne les mesures d’intégration davantage de marins, en particulier dans le secteur de la pêche artisanale », a-t-il poursuivi.
« L’effectif des navires mauritaniens modernes est passé quant à lui de 0 en 2009 à 31 actuellement, au même titre que les quantités exportées qui sont passées de 3.000 T de poisson frais en 2009 à 26.269 T en 2016, soit une augmentation de 776%.
« Les exportations sont passées de 222 millions $ en 2009 à -689 millions $ en 2016, soit une augmentation de 221% ainsi que les revenus du secteur en devises, qui ont grimpé de 350 millions $ en 2009 à 835 millions $en 2016, soit une augmentation de 138%, sans compter l’augmentation des recettes du secteur pour le Trésor public qui sont passées de 40 milliards ouguiyas en 2009 à 70 milliards Ouguiyas 20 16, soit une augmentation de 75% », a affirmé le ministre.
« Le secteur des pêches et de l'économie maritime a connu, grâce à la vision éclairée de Son Excellence le Président de la République, Monsieur. Mohamed Ould Abdel Aziz, un bond qualitatif, l’ayant placé dans la bonne voie et lui ayant permis de jouer un rôle central dans le développement économique du pays », a-t-il, soulignant enfin, qu’en dépit de ses performances, le département est déterminé à relever les défis, afin de réaliser l'objectif stratégique ultime, consistant à tirer le maximum de revenus et de manière durable de notre potentiel halieutique.
Les députés ont loué dans leurs interventions, les réalisations tangibles et réelles faites au cours des dernières années, demandant à aller de l'avant dans cette direction afin d’engranger le plus grand rendement économique pour le pays de ce secteur économique renouvelable.
Ils ont appelé enfin à œuvrer pour assurer l’accès organisé et durable et à des prix abordables des citoyens, partout dans le pays, au poisson.
source AMI
Le député a relevé dans sa question que le secteur des pêches fait partie des priorités du Président de la République, Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz traduites dans le programme ambitieux du gouvernement priorités dont notamment le renouvellement de la flotte nationale ; la construction d’infrastructures de base pour la distribution et le développement des industries de pêche ; la promotion de l’emploi et une meilleure contribution à la sécurité alimentaire.
Le député a ajouté qu’à ces mesures ont été ajoutés le renforcement du contrôle et de la surveillance ainsi que la promotion de la formation dans les différents domaines afférents au secteur.
Il est clair, poursuit-il, que la plupart de ces objectifs n’ont pas été réalisés, demandant au ministre de préciser les obstacles qui handicapent leur réalisation et de montrer les étapes que suit le département pour transcender ces difficultés pour permettre à ce secteur de jouer pleinement le rôle qui lui est dévolu dans le développement.
Le ministre des pêches a, dans ses réponses, présenté un aperçu historique sur les différentes étapes d’évolution de ce secteur relevant qu’en 2009 et après l’élection du Président de la République, le pays a connu un bond en avant qui a englobé tous les domaines qu’il s’agisse du volume des captures, des montants des revenus qui en sont tirés ou du nombre personnes employées.
Il a ajouté que la première étape entreprise était de faire un diagnostic précis du secteur ayant permis de déterminer les insuffisances qui étaient présentes dans toutes ses articulations dont la rareté des infrastructures de débarquement qui étaient limitées à deux en plus de l’absence d’infrastructures de stockage et de traitement sur l’ensemble de notre façade maritime.
M. Nany Ould Chrougha a relevé que le diagnostic a montré également, entre autres, l’absence de pêcheurs professionnels en raison de l’appréhension par le citoyen des métiers liés à la pêche ; de l’incapacité du système de formation de l’absence d’outils de production sûrs appropriés car l’embarcation en bois dont l’usage prévalait manquait de sureté ; n’offrait pas non plus le repos nécessaire au pêcheur ; n’était pas adaptée aux spécificités de notre société et de sa culture sans compter la précarité et le caractère désuet de la flotte de production industrielle ; les limites du contrôle et de la surveillances maritimes ; le manque d’équipements en la matière ainsi que déséquilibre en notre défaveur des conventions de pêches conclues avec les parties étrangères.
Il a encore dit que le gouvernement, partant de ce diagnostic, a œuvré à trouver des solutions aux problèmes structurels les plus urgents à commencer par le plus important et mobilisé à cette fin les ressources et moyens nécessaires, notant que le domaine des infrastructures de base s’est arrogé la part du lion dans l’effort de réforme de l’Etat en raison de son rôle majeur dans le développement du secteur. Aussi les efforts se sont concentrés sur la réhabilitation des installations existantes aux côtés de la construction d’infrastructures toutes nouvelles.
Le ministre a rappelé, dans ce cadre, l’extension du Port autonome de Nouadhibou ; l’enlèvement des épaves de navires tout autour de ce port pour un coût global de 41 millions d’euros ; l’éclairage des passages d’entrée des navires vers le port ; l’acquisition d’un bateau de guidage ; l’extension du réseau des services du port de la baie de repos pour la pêche artisanale pour un coût de 11 millions d’euros ; la construction de quais, de ponts et terre- pleins ; l’édification d’un marché de poisson ; la réhabilitation de réseaux de services et de routes ; l’acquisition de d’équipement de sécurité et la création d’un point de santé en plus de la délimitation du domaine public maritime du port.
Il a attiré l’attention sur le fait que les réalisations dans le domaine ont englobé, en outre, la construction du Port de Tanit à 65 km au nord de Nouakchott pour un coût de 40 millions d’euros sur financement du budget de l’Etat ; la réhabilitation, l’extension et la restructuration du marché du poisson de Nouakchott qui est devenu un centre d’approvisionnement de tous les marchés nationaux ; l’exportation des produits frais vers des destinations étrangères diverses après avoir été soumis aux critères de la qualité en vigueur sur le plan international ; l’élaboration de l’étude du wharf de N’damech au km 114 ; la création d’un pôle de développement maritime à Avernana au km 28 ; le début de la réalisation du port multifonctions de N’Diago pour un coût de 352 millions de dollars US aux frais de l’Etat comprenant un port de pêche de 7 plateformes de lancement et un chantier de réparation de navires d’une capacité de 70 bateaux par an et un point de mise en eau des embarcations de la flotte artisanale équipées hors du port.
Les opérations du secteur de la pêche, lancées en 2009, y compris également le renouvellement de la flotte de la pêche artisanale et côtière », a indiqué le ministre des pêches et de l'économie maritime, soulignant le lancement du gouvernement en 2012, d’un ambitieux projet de construction d'un navire côtier mauritanien, spécialement conçu pour tenir compte des particularités culturelles et satisfaire aux critères de sécurité, de confort et de capacité.
« Ce projet exécuté par la société nationale de l'industrie navale, a permis jusqu’à présent, d’exploiter 21 navires et de disposer de 10 autres, prêts à être mis en service », a-t-il dit.
« Le gouvernement déploie des efforts considérables pour restructurer les activités de la pêche artisanale, qui offre plus de 80% environ des opportunités d’emploi du secteur, approvisionne le marché local en produits de la pêche, contribue de manière significative au mouvement d'exportation, pour hisser progressivement au niveau du secteur formel », a-t-il ajouté, soulignant l’organisation proche d’un recensement et de l’immatriculaion des embarcations de la pêche artisanale et l’établissement de documents professionnels sécurisés au profit des marins.
Le ministre a mis en exergue par ailleurs, l'importance de la recherche scientifique et du contrôle maritime, « qui constituent deux moyens vitaux, pour la gestion durable du potentiel halieutique ; puisque le premier fixe la période de capture, comment s’effectue et se déroule la pêche, et la quantité autorisée alors que le second permet de s’assurer du respect de règles de gestion, indiquées dans les données scientifiques, l'exercice de la souveraineté sur notre zone économique exclusive, dont les ressources abondantes suscitent l’appétit et le pillage des flottes pratiquant la pêche illégale », a-t-il dit.
« En matière de recherche scientifique, le secteur a œuvré pour renforcer les capacités des organismes chargés de cette mission, en particulier l'Institut mauritanien des recherches océanographiques et des pêches, la réunion périodique de groupes de travail scientifique sur l'évaluation des réserves, l’émission de recommandations relatives à gestion de la richesse, la validation et l’exécution des schémas d’aménagements des principales captures (le poulpe, le homard, crevettes, pêche traditionnelle et côtière), la révision du cadre législatif et institutionnel de manière à assurer la promotion d’un milieu favorable à l'exploitation durable des richesses marines et l’amélioration des conditions d'emploi des chercheurs, par l’adoption d’un nouveau statut », a-t-il ajouté.
« La mutation de la délégation de la surveillance maritime, la transformation de la délégation de la surveillance de la pêche et du contrôle maritime en gardes-côtières mauritaniennes, a permis d’assurer un meilleur contrôle de notre zone économique exclusive d’une part et d’un suivi précis des activités de pêche d’autre part », a-t-il dit, rappelant l’attention accordée par le gouvernement, à la redynamisation de cette force, à travers l’acquisition d'un navire de surveillance, long de 62 mètres, doté de tous les équipements ainsi que de vedettes et du matériel de contrôle côtier, de sauvetage maritime, d’élargissement de la couverture radar sur toute la côte, le renforcement du système de contrôle par satellite (VMS) et le recrutement de 300 nouveaux agents », a-t-il poursuivi.
« Le fait que la production de notre zone économique exclusive, destinée à l’exportation, dépasse 90%, a contraint l’Etat à renforcer les performances du bureau national du contrôle sanitaire des produits de pêche et de l’aquaculture qui ambitionne d’occuper une place stratégique en santé publique, sans laquelle notre production halieutique ne peut avoir une chance d’accès aux marchés internationaux », a dit le ministre, précisant que ces efforts ont permis à l’adoption du bureau comme autorité de contrôle conformément aux normes internationales de qualité ISO 17025 et ISO 17020, respectivement en 2014 et 2016 ; soit une certification unique en son genre dans la sous-région, ouvrant tous les marchés internationaux au produit national », a-t-il dit.
« Le gouvernement a révisé le système de marketing de la société mauritanienne sur le marché du poisson pour donner plus de transparence à la commercialisation des produits orientés vers l'exportation et répondre à un besoin pressant, longtemps exprimé par les producteurs exportateurs, à savoir, jouer un rôle prépondérant dans la détermination des prix de leurs produits », a indiqué le ministre, rappelant que cette révision a donné lieu à une décision portant création d’une nouvelle commission plénipotentiaire, dont les 2/3 sont des producteurs, chargé de fixer des prix de référence, transparents et précis des produits de pêche destinés à l'exportation.
« Suivant ces révisions générales du secteur et à la lumière du pertinent diagnostic précité, le gouvernement du Premier ministre, M. Yahya Ould Hademine, s’est penché, à la fin de 2014, sur la conception d’une nouvelle stratégie, suivant un processus concerté, participatif et autonome, couronné par l’adoption en Conseil des ministres de la stratégie nationale de gestion responsable pour un développement durable de la pêche et de l'économie maritime 2015 2016 », a-t-il ajouté, rappelant que cette stratégie vise trois objectifs fondamentaux, à savoir la protection des ressources marines, l’intégration du secteur dans le tissu de l'économie nationale et la répartition équitable des revenus générés par le secteur.
« Cette stratégie a énoncé un nouveau système d’accès à la ressource, caractérisé par la transparence et fondé sur le système de quotas, qui détermine les quantités autorisées, dans le cadre de l'exploitation durable, afin de préserver le droit des générations futures dans cette richesse, qui leur appartient, comme elle nous appartient aujourd’hui », a-t-il dit, soulignant par ailleurs, l’intérêt accordé par la stratégie à la valorisation de notre production maritime, en hissant sa valeur ajoutée et en promouvant la pêche continentale et l'aquaculture, en appui à la sécurité alimentaire et à l’amélioration de la gouvernance, en consacrant la gestion participative du secteur, grâce à la redynamisation du Conseil consultatif national d’aménagement et de développement des captures et la préparation pour entrer dans l'initiative de transparence dans le secteur de la pêche, lancée par Son Excellence le Président de la République, Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz en Janvier 2015, à Nouakchott, et dont notre pays a promis le soutien et le parrainage, jusqu’à devenir aujourd’hui une initiative internationale, vivement convoitée par les Etats tenant à y adhérer.
« Ces acquis ont eu des résultats positifs sur les indicateurs de la performance du secteur, puisque la Production nationale brute est passée de 90.000 T/an en 2009 à 773.000 T/an, en 2016, soit une augmentation de 759% », a-t-il souligné, affirmant l’augmentation des usines allant de 60 en 2009 à 135 en 2016, avec la certification de la qualité européenne, soit une augmentation de 125%.
« La main d’œuvre maritime directe a augmenté également, passant de 36.000 en 2009 à 60 000 en 2016, soit une augmentation de 66,7%, ainsi que l’effectif des marins bénéficiaires de l'assurance maladie, qui est passé de 0 en 2009 à 2.301 en 2016 », a-t-il ajouté.
« Le travail se poursuit, pour ce qui concerne les mesures d’intégration davantage de marins, en particulier dans le secteur de la pêche artisanale », a-t-il poursuivi.
« L’effectif des navires mauritaniens modernes est passé quant à lui de 0 en 2009 à 31 actuellement, au même titre que les quantités exportées qui sont passées de 3.000 T de poisson frais en 2009 à 26.269 T en 2016, soit une augmentation de 776%.
« Les exportations sont passées de 222 millions $ en 2009 à -689 millions $ en 2016, soit une augmentation de 221% ainsi que les revenus du secteur en devises, qui ont grimpé de 350 millions $ en 2009 à 835 millions $en 2016, soit une augmentation de 138%, sans compter l’augmentation des recettes du secteur pour le Trésor public qui sont passées de 40 milliards ouguiyas en 2009 à 70 milliards Ouguiyas 20 16, soit une augmentation de 75% », a affirmé le ministre.
« Le secteur des pêches et de l'économie maritime a connu, grâce à la vision éclairée de Son Excellence le Président de la République, Monsieur. Mohamed Ould Abdel Aziz, un bond qualitatif, l’ayant placé dans la bonne voie et lui ayant permis de jouer un rôle central dans le développement économique du pays », a-t-il, soulignant enfin, qu’en dépit de ses performances, le département est déterminé à relever les défis, afin de réaliser l'objectif stratégique ultime, consistant à tirer le maximum de revenus et de manière durable de notre potentiel halieutique.
Les députés ont loué dans leurs interventions, les réalisations tangibles et réelles faites au cours des dernières années, demandant à aller de l'avant dans cette direction afin d’engranger le plus grand rendement économique pour le pays de ce secteur économique renouvelable.
Ils ont appelé enfin à œuvrer pour assurer l’accès organisé et durable et à des prix abordables des citoyens, partout dans le pays, au poisson.
source AMI