Le ministre des Affaires étrangères participe à l’ouverture de la conférence des donateurs pour soutenir les réfugiés au Sahel et dans le bassin du lac Tchad

Le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Mauritaniens de l’étranger, M. Mohamed Salem Ould Merzoug, a participé, samedi à Djeddah, en Arabie saoudite, à l’ouverture des activités des donateurs pour soutenir les réfugiés au Sahel et dans le bassin du lac Tchad.

Dans son allocution à cette occasion, le Ministre a exprimé ses sincères remerciements et sa reconnaissance au Royaume d’Arabie saoudite pour l’accueil chaleureux et l’hospitalité, remerciant le Secrétariat général de l’OCI pour la bonne préparation et l’organisation de cet important événement. Il a indiqué que cette rencontre, en raison du niveau et de la qualité de ses participants, représente un cadre idéal pour unifier les efforts et renforcer la coopération internationale face aux défis croissants dans la région du Sahel et le bassin du lac Tchad, qui est un maillon central dans tout édifice stratégique pour la sécurité et la stabilité régionales et internationales.

Au nom du gouvernement mauritanien, il a salué cette initiative de l’Organisation de la coopération islamique et la bonne acceptation et le soutien total qu’elle a reçus du Royaume d’Arabie saoudite, qui a un rôle bien connu dans l’action humanitaire, sous la direction du Serviteur des Lieux saintes de l’Islam, Sa Majesté le Roi Salman bin Abdulaziz Al Saud et de Son Altesse Royale le Prince Mohamed bin Salman bin Abdulaziz Al Saud, Prince héritier et Premier ministre, exprimant sa gratitude pour l’implication de la Mauritanie dans cette importante réunion, compte tenu de sa position pivot dans la région du Sahel et de sa contribution continue à la préservation de la Stabilité et de la sécurité dans cet espace vital aux niveaux régional et international. Il a souligné que Son Excellence le Président de la République, Monsieur Mohamed Ould Cheikh Ghazouani, bien conscient des réalités et des dangers de la situation actuelle au Sahel, considère que la Mauritanie ne peut manquer à ses responsabilités vis-à-vis de cette région dont elle fait partie intégrante.

Il a passé en revue certains des efforts actuellement déployés par la République islamique de Mauritanie, en s’appuyant principalement sur ses propres ressources limitées, dans ce domaine, notamment : — L’accueil de plus de 250 000 réfugiés maliens dans le camp de M‘Beré (Wilaya du Hodh Charghi), mis en place en 2012 ; il y a plus d’un an, il a atteint sa capacité maximale, incitant de nouveaux réfugiés à se rendre dans d’autres villages de la wilaya déjà touchés par les effets du changement climatique ; • Élaborer un plan d’intervention humanitaire en étroite coopération avec le HCR, les Nations Unies et les partenaires, en s’appuyant sur l’expérience mauritanienne accumulée depuis 2012, en tenant compte des besoins urgents et en incluant des programmes de développement durable et une vision pour l’ensemble de la région ; Accueillir entre 350 000 et 400 000 jeunes migrants originaires des pays du Sahel répartis sur l’ensemble du territoire, soit environ 10 % de notre population totale ; • Consacrer une part importante des ressources des forces de sécurité mauritaniennes à la gestion des flux de réfugiés et de migrants, ce qui affecte directement la capacité à répondre à d’autres défis sécuritaires ; • Engagement à intégrer les réfugiés dans les systèmes nationaux de protection sociale et d’éducation, et à transformer le camp de M’Beré en une institution humanitaire intégrée et durable, conformément à l’Agenda de développement humain et dans le cadre des partenariats entre le gouvernement, le HCR et les acteurs bilatéraux et multilatéraux du développement opérant en Mauritanie. Il a souligné que cet effort constitue une pression énorme et croissante sur le budget de l’État, qui découle naturellement du choix conscient et de l’engagement de la Mauritanie à accueillir et à prendre en charge les réfugiés et à contribuer efficacement à la promotion de la paix et de la stabilité dans la région. Il a exprimé l’espoir que cette enceinte bénie appréciera cet effort, demandant que son rapport et sa déclaration incluent clairement une affirmation que la Mauritanie bénéficiera du mécanisme qui sera adopté, afin de fournir les ressources nécessaires pour améliorer les conditions de prise en charge des réfugiés et renforcer la réponse humanitaire et de développement aux défis existants.

Répondre à l’afflux de plus de 100 000 réfugiés maliens cette année nécessite un soutien fort de la communauté internationale sous la forme d’investissements sectoriels qui garantissent la qualité des services de base, l’égalité avec les citoyens locaux et le renforcement des capacités locales. Il a souligné que les objectifs qu’il espère atteindre à travers cette conférence ne se limitent pas à répondre aux besoins humanitaires immédiats, mais cherchent à établir des partenariats et à développer des cadres durables basés sur une vision multidimensionnelle et à long terme. Il a en outre noté l’importance du Fonds de l’OCI pour la réhabilitation et l’emploi des jeunes dans le Sahel et le bassin du lac Tchad, dont le statut a été adopté par la 50ème session du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Organisation de la coopération islamique tenue dans la capitale camerounaise Yaoundé à la fin du mois d’août dernier, en tant qu’organisation spécialisée accueillie par la République islamique de Mauritanie. Il a déclaré que ce fonds se veut un outil efficace pour construire et fortifier les sociétés, loin de l’abîme de l’extrémisme, de la violence et des tentations de la migration irrégulière. Cela passe par l’autonomisation économique des jeunes, leur qualification et leur formation, et leur ouvrir des perspectives d’emploi.

Il a exprimé l’espoir que le Fonds recevrait de la part des donateurs l’appui dont il a besoin pour atteindre les objectifs qu’il s’était fixés le plus rapidement possible.

Outre le ministre, le Commissaire aux droits de l’homme, à l’action humanitaire et aux relations avec la société civile, M. Sidi Ahmed Bannan, l’Ambassadeur chargé de mission au Cabinet du Ministre des Affaires étrangères, M. Hasni Lefquih, et le Représentant de la Mauritanie auprès de l’Organisation de la coopération islamique, M. Mohameden Aboud ont pris part à la réunion.
AMI