C’est assez gênant de voir comment l’UPR n’a aucun scrupule à jouer avec l’islam pour ses intérêts terrestres. Dans leur proposition de révision de la constitution, l’UPR commence par annoncer aux musulmans comme pour mieux les endormir, que l’UPR va inscrire dans la constitution « république islamique de Mauritanie » pour combler un déficit nominatif en la matière…
C’est le premier jeu de mauvaise foi de l’UPR car l’article premier de la constitution actuelle commence par « la Mauritanie est une république islamique… »
Article 2 : « l’islam est la religion du peuple et de l’Etat ».
Qu’apporte l’UPR en disant « Dans le titre premier: dispositions générales et principes constitutionnels, nous proposons dans l'article premier (1) d'inscrire le nom du pays ainsi qu'il suit: « le nom officiel du pays est : La République Islamique de Mauritanie ».
Et de poursuivre « Il s'agit d'une première, car cet aspect est absent des constitutions précédentes. »
Il s’agit là d’un mensonge pour berner le peuple ignorant qui entendra cela à la télévision en croyant que la constitution actuelle n’en fait pas mention or c’est faux. Quelle différence entre l’article premier actuel qui dit que la Mauritanie est une république islamique suivi de l’article 2 qui dit que l’islam est la religion du peuple et de l’état et ce que propose l’UPR ? Rien ! car à lire l’UPR on pourrait croire qu’il y a un vide constitutionnel à propos de l’islamité de la république.
Ce genre de manipulation pour berner le peuple n’est pas musulman, c’est un artifice de politiciens prêts à tout en se servant de la religion pour berner le peuple musulman et la suite des propositions le prouve...
L’article 29 nouveau de la constitution de la république islamique de Mauritanie est verrouillé au nom de Dieu en ces termes : " Le Président de la République nouvellement élu entre en fonction à l'expiration du mandat de son prédécesseur. Avant d'entrer en fonction, le Président de la République prête serment en ces termes : "
Je jure par Allah l'Unique de bien et fidèlement remplir mes fonctions, dans le respect de la constitution et des lois, de veiller à l'intérêt du peuple mauritanien, de sauvegarder l'indépendance et la souveraineté du pays, l'unité de la patrie et l'intégrité du territoire national.
Je jure par Allah l'Unique de ne point prendre ni soutenir directement ou indirectement, une initiative qui pourrait conduire à la révision des dispositions constitutionnelles relatives aux conditions de la durée et du renouvellement du mandat du Président de la République, prévues aux articles 26 et 28 de la présente constitution. "
Le serment est prêté devant le Conseil Constitutionnel, en présence du Bureau de l'Assemblée Nationale, du Bureau du Sénat, du Président de la Cour Suprême et du Président du Haut Conseil Islamique. "
Le porte-parole engageant le premier ministre et tout le gouvernement, sans parler de l’UPR, se permet de dire que tout peut être discuté pendant le dialogue cautionné par le présence du chef de l’Etat qui a prêté serment au nom de Dieu. Le porte-parole, comme avant lui d’autres ministres, a estimé que l’article verrouillé par un serment au nom de Dieu pouvait être discuté.
Jamais le chef de l’état n’a donné tort à ses ministres ni son premier ministre. Au contraire, son silence coupable qui soutient au minimum indirectement son premier ministre et ses ministres engagés pour le parjure par la voix répétée du porte-parole, permet aujourd’hui à l’UPR de proposer une révision permettant au chef de l’état de soumettre au peuple toutes les propositions qu’il souhaitera car l’UPR retire de l’article 38 actuel la mention « sur toute question d’importance nationale ». Désormais il pourra proposer un référendum même sur les questions qui ne sont pas d’importance nationale mais privée par conséquent même son mandat.
Et pour lever le doute sur les intentions diaboliques de l’UPR, tout en hypocrisie sans jamais oser parler du verrouillage fait au nom de Dieu, l’UPR écrit « En ce qui concerne le titre relatif à la révision de la Constitution, nous proposons l’introduction d’un paragraphe qui permet au Président de la République de présenter le projet de révision relatif à n’importe quelle disposition de la Constitution ou sa soumission au referendum directement.
Ce qui mettra fin à l’opacité de l’article 38 qui a suscité plusieurs interprétations divergentes. Pour ce faire, nous proposons ce qui suit :
« Le Président de la République peut directement soumettre au référendum l’initiative de révision de la Constitution. » »
Moralité : Alors que le chef de l’état a juré au nom de dieu que non seulement il ne se représentera pas à un autre mandat, et surtout qu’il ne soutiendra pas ni directement ni indirectement toute initiative en ce sens voilà qu’après le porte-parole qui engage son gouvernement, après des ministres qui sont allés dans le sens du parjure, voilà que le président cautionne par sa présence un dialogue où le parti de la majorité présidentielle fait des propositions contraires au serment du président.
Quand on commence ses propositions par louer l’identité islamique de la république et qu’on se présente comme ceux qui font de propositions pour l’inscrire nommément dans la constitution, rien n’est moins musulman que de faire les propositions dont nous venons de parler.
Pour l’instant ces propositions anti-islamiques, invitant au parjure avec le ricanement du porte-parole n’engagent que leurs auteurs désormais nombreux puisqu’il s’agit du plus grand parti de la république et des membres du gouvernement dont aucun n’a pris ses distances islamiques face aux propos des amis du parjure.
Le chef de l’état, en laissant son porte-parole ricaner de l’étendue des propositions possibles à tous les sujets pendant le dialogue jusqu’aux propositions allant dans le sens du parjure, le chef de l’état n’est pour l’instant que caution indirecte de tout cela car il n’a rien fait ne serait-ce pour s’éloigner des propos du porte-parole de son gouvernement et c’est déjà contraire à son serment.
Plus grave est le silence des oulémas pro-pouvoir qui ne cherchent même pas à trouver des arguments pour laver l’UPR et le gouvernement de la tentation satanique, le mot n’est pas faible puisqu’il s’agit d’une volonté délibérée d’inviter le chef de l’état au parjure et de s’engager tous pour impliquer le peuple mauritanien dans cette aventure contre nature islamique.
Le risque de ce silence comme des arguments allant dans le sens du parjure est d’ôter tout crédit aux oulémas pro-pouvoir face au peuple musulman qui sait au moins le sens d’un serment de cette nature, ce qui ne fera que renforcer le discours des islamistes radicaux selon lesquels tout ce beau monde serait hypocrite au sens islamique du terme.
N’est-il pas écrit dans le coran sourate 9 verset 97 : « Les Bédouins sont plus endurcis dans leur impiété et dans leur hypocrisie, et les plus enclins à méconnaître les préceptes qu’Allah a révélés à Son messager. Et Allah est Omniscient et Sage. »
Pour ma part : ma position a toujours été claire car si rien n’empêche le peuple mauritanien de déverrouiller la constitution, Aziz, au nom de son serment prenant Dieu à témoin, ne peut pas être le président qui cautionnera cela ni directement ni indirectement. C’est aux oulémas de bonne foi de trouver une issue surtout qu’Aziz a fait son serment devant le président du haut conseil islamique...
Le coran dit sourate 5, verset 89 : « Dieu ne s’en prend pas à vous pour la frivolité de vos serments, mais Il s’en prend à vous pour les serments que vous contractez délibérément. L’expiation en sera de nourrir dix pauvres, de ce dont vous nourrissez normalement vos familles, ou de les habiller, ou de libérer un esclave. Et pour quiconque ne le peut, alors, trois jours de jeûne. Voilà l’expiation de vos serments lorsque vous avez juré. Mais tenez vos serments ! »