En marge de la 79e session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations unies à New York, S.E. le Président de la République, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, Président de l’Union africaine, a participé, à l’invitation de son homologue français, le Président Emmanuel Macron, à un déjeuner de travail organisé par l’Alliance du Pacte de Paris pour les peuples et la planète Terre.
Outre Son Excellence, plusieurs chefs d’État et de gouvernement ainsi que l’ancien Président sénégalais Macky Sall, qui exerce les fonctions d’envoyé spécial du Pacte, ont participé à ce déjeuner.
La réunion a été consacrée à l’examen des principales priorités de la Charte pour l’année à venir, aux meilleurs moyens de maximiser l’impact et les synergies entre des initiatives complémentaires, et à la manière de guider le leadership politique pour atteindre les principaux objectifs, y compris la présentation de solutions qui répondent à l’ambition et aux attentes des citoyens du monde entier.
S’exprimant à cette occasion, S.E. le Président de la République Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a expliqué que la communauté internationale ne doit pas laisser à l’Afrique le choix entre le sous-développement et la préservation de l’environnement, car le continent a besoin d’une approche qui allie la nécessité de promouvoir le développement et l’intérêt vital de préserver l’environnement ensemble et côte à côte ; cela exige que la communauté internationale aide l’Afrique en respectant ses engagements de financement et en cherchant à mettre en place une gouvernance financière et environnementale appropriée.
Voici, dans son intégralité, le discours du Président de la République :
« Excellences, Cher frère et ami William Ruto, Président de la République du Kenya,
Excellences Messieurs les Présidents,
Mesdames et Messieurs les chefs de délégation,
Honorables invités,
Mesdames et Messieurs,
Permettez-moi tout d’abord d’exprimer mes sincères salutations ainsi que la gratitude de mon pays pour l’initiative audacieuse de mon cher frère et ami, Président de la République du Kenya. Son engagement à réunir les États africains, autour d’un sujet d’une importance capitale – comme celui des changements climatiques – témoigne de son leadership. À quelques mois de la tenue de la COP29 en Azerbaïdjan, cette démarche de coordination et de concertation nous permettra de répondre à l’urgence d’une action collective renforcée à l’échelle du continent.
Dans cet esprit, je tiens également à le féliciter chaleureusement pour l’organisation du tout premier Sommet africain sur le Climat en septembre 2023. Ce sommet historique a permis l’adoption de la Déclaration de Nairobi des dirigeants sur les changements climatiques. Cette déclaration, Mesdames et Messieurs, a contribué de manière décisive à l’élaboration d’une position continentale claire et forte lors de la COP28 aux Émirats arabes unis. Grâce à cette unité et à cette vision commune, l’Afrique a pu faire entendre sa voix dans l’arène internationale.
Mesdames et Messieurs,
Le rôle qui incombe à notre Comité, et que nous acceptons avec responsabilité, est d’être le fer de lance de cette position africaine commune. Nous nous engageons à défendre nos intérêts et à veiller à ce que notre continent parle d’une seule voix dans les négociations internationales sur les changements climatiques. Notre action collective est notre force, et cette unité est plus que jamais nécessaire dans les mois à venir, alors que nous nous préparons à la COP29.
Un des enjeux majeurs de ces négociations sera la définition du nouvel Objectif Collectif Quantifié, qui viendra remplacer l’objectif des 100 milliards de dollars à l’horizon 2020. Cet objectif, crucial pour le financement des mesures d’atténuation et d’adaptation, exige une coordination étroite entre nos États. Il est impératif que l’Afrique, en tant que continent le plus vulnérable face aux conséquences du changement climatique, prenne toute sa part dans les discussions et obtienne des garanties pour un soutien financier durable et prévisible.
Mesdames et Messieurs,
Dans cette dynamique, permettez-moi également de souligner que la Mauritanie est fermement décidée à jouer un rôle de premier plan sur la scène mondiale en matière d’économie verte, notamment dans le domaine de l’hydrogène. Nous sommes engagés à mettre au service du Continent et de l’économie mondiale notre potentiel immense en énergies renouvelables. Notre littoral de plus de 750 km, longé par des vents quasi continus de plus de 9 mètres par seconde, offre une opportunité unique pour l’implantation de vastes parcs éoliens. De même, notre territoire bénéficie d’un ensoleillement exceptionnel, estimé entre 2000 et 2300 kWh par mètre carré par an. Ces ressources feront de la Mauritanie et – par ricochet de l’Afrique- un acteur incontournable dans la transition vers une économie bas-carbone et dans la production d’hydrogène vert. Nos efforts conjugués avec ceux de nos frères du Continent nous permettront, je suis persuadé, de contribuer de manière décisive à la réduction des émissions de gaz à effet de serre à l’échelle mondiale.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
Alors que nous avançons ensemble vers un avenir incertain mais porteur d’espoir, il est essentiel que l’Afrique continue de se tenir unie, résolue et ambitieuse. Le moment est venu de transformer nos ressources, nos opportunités et notre potentiel en actions concrètes, pour le bénéfice de nos peuples et des générations futures.
Je vous remercie de votre attention ».
Le Pacte de Paris pour les peuples et la planète est une nouvelle alliance qui vise à renouveler la structure de la finance internationale pour la rendre plus équitable et plus sensible aux besoins réels des pays en développement. Elle regroupe 60 pays de tous les continents et a choisi l’actuelle session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations unies pour réaffirmer ses engagements, coordonner et encourager la mise en œuvre de priorités communes.
Outre S.E. le Président de la République, la réunion s’est déroulée en présence de S.E. le Ministre chargé de la Présidence de la République, M. Nani Ould Chrougha, et du Représentant Permanent de notre pays auprès des Nations Unies, S.E. M. Sidi Ould Mohamed Laghdaf.
AMI