Dans son discours, il a fait observer que pour de nombreux pays en Afrique, les ressources mobilisées à travers l’IDA représentent plus de 50 % du financement externe. Ces ressources sont affectées aux services sociaux de base, à la résilience climatique et, surtout, aux infrastructures.
Son Excellence Monsieur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a salué la création, dans le cadre de l’IDA21, du guichet d’opportunités mondiales et régionales (GROW) pour financer les infrastructures de connectivité régionale, avant d’insister sur la nécessité et l’urgence de renforcer le soutien à l’IDA qui reste un pilier fondamental dans les efforts pour soutenir la reconstruction économique, le renforcement des systèmes de santé et d’éducation ainsi que l’adaptation au changement climatique en Afrique.
Son excellence le Président de la République a réaffirmé, au nom de l’Union Africaine, son engagement à travailler main dans la main avec l’IDA et l’ensemble des parties prenantes pour assurer une reconstitution réussie de l’IDA21 à hauteur de 120 milliards de dollars.
Voici le texte intégral de ce discours :« Excellence, Monsieur Alassane Ouattara, Président de la République de Côte d’ivoire ;
Excellences Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement ;
Excellence Monsieur Moussa Mahamat Faki, Président de la Commission de l’Union Africaine ;
Monsieur Ajay Banga, Président du Groupe de la Banque mondiale ;
Monsieur Akinwumi Adesina, Président de la Banque Africaine de Développement ;
Mesdames et Messieurs les représentants des donateurs et des institutions partenaires de l’IDA ;
Mesdames et Messieurs.
Je voudrais, tout d’abord, remercier mon frère et ami Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara, Président de la République de Côte-D’Ivoire, et à travers lui, le gouvernement et le peuple ivoiriens frères, pour l’accueil chaleureux et l’hospitalité généreuse, tout comme je le félicite, pour la parfaite organisation de ce Sommet économique de haut niveau qui constitue un moment important dans le processus de la 21ième reconstitution des ressources de L’IDA.
Je tiens, également, à exprimer, mes sincères remerciements au Président du Groupe de la Banque Mondiale, M. Ajay Banga, et saluer son leadership et son engagement en faveur de l’Afrique.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
Pour faire face au besoin vital de relance de nos économies, après la pandémie de Covid-19, nous avons, ici même à Abidjan, en juillet 2021, plaidé, auprès de la communauté internationale, en faveur d’une reconstitution historique de l’IDA 20, tant étaient énormes les défis et les ressources à mobiliser en urgence.
Grace à cette reconstitution, l’IDA a soutenu plus de 74 pays à travers le monde, dont 39 en Afrique. 70% des fonds de L’IDA 20 ont été alloués à l’Afrique à travers des financements concessionnels pour des projets transformateurs.
Pour de nombreux pays en Afrique, les ressources mobilisées à travers l’IDA représentent plus de 50 % du financement externe. Ces ressources sont affectées aux services sociaux de base, à la résilience climatique et, surtout, aux infrastructures. A ce propos, je voudrais saluer la création, dans le cadre de l’IDA21, du guichet d’opportunités mondiales et régionales (GROW) pour financer les infrastructures de connectivité régionale et lui accorde mon total soutien.
Grâce à l’IDA, plus de 14 millions de personnes ont bénéficié d’un meilleur accès à l’eau potable entre 2017 et 2022, et plus de 16 millions de jeunes ont été formés pour l’emploi. Ce sont, là, des réalisations concrètes qui ont un impact direct et significatif sur le développement inclusif et la réduction de la pauvreté.
Malheureusement, les crises multiformes, économiques, sanitaires, sécuritaires et climatiques, que connait notre monde aujourd’hui, ne cessent d’exacerber les vulnérabilités de nos économies, hypothéquant nos chances d’atteindre les objectifs de développement durable et remettant en cause plusieurs décennies de progrès.
Il suffit pour s’en convaincre de voir l’inquiétante augmentation de 30 % du nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté en Afrique ou encore les estimations de la Banque Mondiale, selon lesquelles les effets du changement climatique risquent de causer le déplacement de 80 millions d’africains si les financements nécessaires à la mise en place des politiques efficaces d’adaptation au changement climatique ne sont pas mobilisés.
Ajoutons à cela les difficultés liées à l’emploi des jeunes qui ne cessent de s’approfondir constituant, aujourd’hui, un réel défi pour nos pays, surtout qu’actuellement plus de 2 millions de jeunes se présentent, chaque mois, au marché de l’emploi.
Tout indique, donc, qu’il est nécessaire et urgent, de renforcer le soutien à l’IDA qui reste un pilier fondamental dans les efforts pour soutenir la reconstruction économique, le renforcement des systèmes de santé et d’éducation ainsi que l’adaptation au changement climatique dans notre continent.
Aussi nos pays africains ont, en avril dernier, à Nairobi, unanimement plaidé en faveur d’une reconstitution ambitieuse à hauteur de 120 milliards de dollars pour l’IDA21.
Notre plaidoyer est motivé par l’ampleur des défis auxquels nous faisons face et par l’immensité des efforts nécessaires pour inscrire notre continent sur une trajectoire d’émergence et de développement.
En effet les financements IDA nous permettront de reprendre notre marche vers les Objectifs convergents des agenda 2030 et 2063 à travers le développement des infrastructures de soutien à la croissance et du capital humain ainsi que par la mise en place des nécessaires politiques d’adaptation aux changements climatiques sans pour autant compromettre nos efforts de lutte contre la pauvreté et les inégalités.
La reconstitution de l’IDA 21 ne doit pas être envisagée comme une opération de financement mais comme un acte de grande solidarité et de responsabilité pour la préservation d’un monde où les défis et menaces sont multiples et où les risques de déstabilisation et d’effondrement de certains pays sont réels.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
Autant, nous plaidons avec force en faveur d’une reconstitution de l’IDA 21 à hauteur des besoins et des attentes de nos populations autant nous nous engageons à redoubler d’efforts pour augmenter la mobilisation des ressources domestiques, en menant des réformes fiscales, en optimisant la gestion de nos ressources naturelles et en luttant plus efficacement contre la corruption.
Nous nous engageons, aussi, à encourager la participation du secteur privé au processus de développement à travers, entre autres, la mise en place de programmes de partenariat public-privé, particulièrement dans le cadre de la construction et de la gestion des d’infrastructures de soutien à la croissance.
En Afrique, nous sommes prêts à assumer toutes nos responsabilités, mais nous avons, plus que jamais, besoin de la solidarité de nos partenaires et de la communauté internationale pour faire face aux immenses défis que nous avons à relever.
Aussi, je voudrais ici, au nom de l’Union Africaine, réaffirmer notre engagement à travailler main dans la main avec l’IDA et l’ensemble des parties prenantes pour assurer une reconstitution réussie de l’IDA21 à hauteur de 120 milliards de dollars.
Comptant sur l’engagement, la solidarité et la générosité des donateurs, je souhaite plein succès et réussite au travaux de notre sommet.
Je vous remercie. »
La conférence, organisée sur la gestion des ressources naturelles, permettra de nombreux échanges entre les chefs d’État, les représentants d’institutions financières et les experts en développement afin de déterminer les engagements financiers des donateurs et des partenariats pour les projets futurs.
Pour rappel, l’Association internationale de développement (IDA) est la branche de la Banque mondiale qui accorde des dons, alloue des prêts à taux faible ou zéro et apporte des conseils stratégiques aux 75 pays les plus pauvres du monde. Depuis plus de 60 ans, l’IDA coopère avec ces pays et ses partenaires pour stimuler la croissance économique, renforcer la résilience et réduire la pauvreté.
AMI