En marge de la 6ème Réunion du Partenariat de Ouagadougou, ouverte au Sheraton Grand Conakry le 12 décembre 2017 pour trois jours, les membres de la délégation mauritanienne, conduite par le Coordinateur du Programme national de santé de la reproduction (PNSR), M.Sidi Mohamed Ould Abdel Aziz se sont exprimés. Cette délégation est composée en plus du PNSR, des représentants des ministères de la Santé, des Affaires Sociales, de la Jeunesse et du Budget, en plus des membres de la Coalition des organisations de la société civile pour le repositionnement de la PF.
Dr.Sidi Mohamed Ould Abdel Aziz, Coordinateur du PNSR en Mauritanie
«Nous nous sentons isolés au sein du Partenariat, à cause du peu d’intérêt des investisseurs»
mam Abdoulaye Sarr, membre du groupe des religieux de la société civile en Mauritanie
«Les objectifs du PO qui visent le bien-être de la femme, cadrent bien avec les enseignements de l’Islam»
«Ce que j’ai remarqué au cours de cette 6ème réunion du PO, c’est qu’il y a de plus en plus d’engagement. Entre religieux, nous sommes convenus que toutes les religions révélées oeuvrent pour le bien-être de la personne humaine, en particulier de la femme. C’est dans ce cadre que nous accompagnons le partenariat de Ouagadougou et les religieux sont engagés selon ce qu’ils ont compris des textes pour valoriser la femme. Les religieux ne font que répéter ce que les textes sacrés ont soutenu, à savoir que Dieu qui a créé l’être humain, l’a fait pour assurer son bien-être. Et nous, on soutient cette thèse. Tout ce qui est conforme aux textes islamiques, nous le valorisons. Nous considérons que l’Islam est la religion qui a donné plus de droits aux femmes dans tous les domaines et ce, dès l’aube de son apparition».
Alioune Diop, président de la Coalition de la société civile pour le repositionnement de la PF en Mauritanie
«Pour booster la PF chez nous, il faudra passer par la santé communautaire de base »
«J’ai remarqué au cours de cette rencontre de Conakry, que la phase d’accélération de la PF se met en route dans tous les pays du P.O. Nous avons remarqué que dans beaucoup de pays, il y a de notoires avancées pour le respect des engagements pris en juillet dernier à Londres. Beaucoup ont mis en place des lignes budgétaires pour l’achat des produits de la contraception. Toutes les parties prenantes se sont également engagées, d’où la diversité des acteurs présents aujourd’hui à Conakry. En Mauritanie, il y a une forte délégation de la société civile, du gouvernement représenté par le Coordinateur du PNSR, les religieux et les jeunes. Les départements ministériels sont aussi bien représentés ici, la Santé, les Affaires Sociales, la Jeunesse et le Budget. Pour dire le fort engagement de l’Etat mauritanien à faire du repositionnement de la PF une priorité comme levée du développement. Nous sommes à 18% de prévalence contraceptive, très loin de la révolution contraceptive des 60% requis, mais tout ce que nous avons vu ici, prouve que nous aussi, on peut y arriver. C’est heureux de noter la présence des leaders religieux, dans cette partie du monde où la donne religieuse est très forte. Je crois que la voie à suivre est celle de l’approche communautaire par le biais d’agents de santé communautaire bien formés ainsi que la délégation des tâches»
Zeynabou Taleb Moussa, de la Coalition de la société civile
«Nous étions en avance, mais aujourd’hui nous avons pris beaucoup de retard»
«Nous participons à cette réunion du PO à Conakry accompagnés d’une grande délégation mauritanienne constituée du gouvernement, de la société civile, en particulier les ONGs actives dans la santé sexuelle, les religieux et les jeunes. Par rapport à cette rencontre, nous sentons une certaine jalousie par rapport à des résultats importants réalisés par certains pays dans le cadre de leurs engagements. Beaucoup de pays, qui étaient derrière nous, nous ont dépassés et sont aujourd’hui très en avance. Ils sont en train de concrétiser leurs engagements à travers des plans d’action et stratégies bien réfléchies. Notre participation était très peu active à cause du retard que nous avons pris dans l’atteinte des objectifs de Londres. Je salue la présence du ministre de la santé guinéen et le ministre de la santé burkinabé, qui ont tous les deux fait des engagements forts au nom de leur pays. J’aurais souhaité que le ministre mauritanien de la Santé soit présent à cette rencontre, car personne parmi nous ne pouvait prendre d’engagement à sa place. Ce qui ne veut pas dire que la Mauritanie n’est pas engagée au plus haut sommet de l’Etat à atteindre les objectifs en matière de la PF sur la trame du président de la République qui avait engrangé la dynamique lors du Sommet de l’Union Africaine en janvier 2017 à Addis-Abeba. La réunion de Conakry n’est pas une petite affaire, et la présence du Ministre constituait une bonne opportunité pour montrer notre expérience tout en prouvant une fois de plus que le gouvernement mauritanien est fortement engagé dans l’autonomisation des femmes et la révolution contraceptive ».
Mlle Diedi Camara, présidente des jeunes ambassadeurs pour la SR/PF de Mauritanie
«Il faut que les autorités valorisent davantage le rôle central de la jeunesse dans la problématique de la SFR/PF »
«Nous sommes à la 6ème réunion du PO à Conakry sur le thème «autonomisation de la femme et révolution contraceptive. Un thème très important, car l’autonomisation de la femme lui garantit une plus grande autonomie et partant, un rôle plus actif dans le développement socioéconomique du pays. Parmi les leçons que nous avons apprises lors de cette rencontre, les efforts à déployer pour rattraper notre retard par rapport aux engagements pays et quand je dis nous, je veux parler particulièrement des jeunes, car c’est la frange la plus concernée par les problématiques développées autour du dividende démographique et de la PF. En tant que jeunes ambassadeurs, membres de la coalition de la société civile pour la SR/PF, nous nous félicitons de l’implication grandissante des jeunes dans tout ce qui est en train de se faire dans le domaine, même s’il y a là aussi des efforts à faire de la part des départements concernés, notamment les ministères Jeunesse, Affaires Sociales, Santé, en particulier ».
Propos recueillis à Conakry par
Cheikh Aidara
source aidara.mondoblog.org