Savoir qu’un régime avec sur le dos un passif humanitaire puisse intégrer dans sa constitution un article fondamental venant d’un guinéen, me semblait curieux. En cherchant mieux, je découvre que l’article 38 ainsi libellé « Le Président de la République peut, sur toute question d'importance nationale, saisir le peuple par voie de référendum. », apparaît d’abord dans la constitution algérienne de 1973 à nos jours… (Article 91 alinéa 8)
Les constitutionnalistes guinéens de 1982 sont allés chez les algériens prendre tout un pavé à propos des pouvoirs du chef de l’état et ont reformulé quelques lignes.
L’honneur des nationalistes arabes est sauvé, ils ne doivent rien aux guinéens surtout pas cet article fondamental.
Les pères fondateurs de la constitution mauritanienne de 1991 ont donc pillé aux français 41 articles mot pour mot, ils en ont trafiqués certains réduisant à néant la cohérence de l’ensemble, le tout pour que Taya puisse dormir tranquille avec un article absolu sous la main en plus des pratiques décomplexées de l’époque en matière de bourrage d’urnes et autres trafics.
N’ayant pas trouvé chez les français un article royal, ils sont allés le prendre chez les algériens. L’Algérie ayant accompagné les premiers pas de la Mauritanie notamment celle de sa monnaie.
Voilà donc un article algérien qui crée la zizanie en Mauritanie car il a été greffé à un ensemble français sans que le bon sens et la cohérence suivent.
Voilà qui est dit. Nos juristes peuvent continuer à se quereller, les uns pour justifier une cohérence impossible, les autres pour assumer un article absolu parfaitement aberrant mais bien inscrit dans la constitution bancale, révisée avec autant de complicité pendant la « transition », dirigée par un colonel civilisé après 21 ans de bons et loyaux services à "l'ancien régime", qui a verrouillé les mandats par le serment islamique du chef de l’état en fermant les yeux sur l’article 38.
Plus tard, en 2012, personne n’a songé à faire comme les français en 2008 en verrouillant le tout, pour éviter un coup à la De Gaulle en permettant au conseil constitutionnel mauritanien d’avoir son mot à dire face à l’usage de l’article 38 tyrannique.
Plus tard, en 2012, personne n’a songé à faire comme les français en 2008 en verrouillant le tout, pour éviter un coup à la De Gaulle en permettant au conseil constitutionnel mauritanien d’avoir son mot à dire face à l’usage de l’article 38 tyrannique.
Au lieu d’un travail cohérent vu l’impact sur les fondements des institutions de la république, nos constitutionnalistes mauritaniens se sont contentés d’être des amateurs de copié-collé, bricolage constitutionnel, changeant un mot ici et imposant un article tyrannique là pour servir Taya sachant que tout le monde n’y verrait que du feu…
Comment aller voter pour une énième retouche de cette chinoiserie sans rien de prévu pour la guérir de l’incohérence générale ? 6 milliards jetés sachant que cette constitution est totalement bancale et doit être entièrement corrigée.
Quel juriste osera dire haut et fort ces points que nous soulevons sachant qu’un Lo Gourmo ose dire à la télé que les pères fondateurs ont été cohérents car ce sont ses amis qui ont pondu cette constitution tyrannique en toute connaissance de cause…
Si la constitution mauritanienne avait été pensée par eux à partir de rien sinon leur génie du terroir comme un Michel Debré, c’eût été pardonnable mais il s’agit d’un vulgaire montage fruit d’un pillage à l’étranger avec mille petits trafics sémantiques pour asseoir un outil constitutionnel de tyrannie, incohérent mais efficace car défendable…
Au lieu d’accuser les concepteurs, on tire sur ceux qui ont le droit d’en profiter…
Vlane