C’est semble-t-il un vrai malheur qui s’abat régulièrement et intensément sur l’ancien homme fort de Nouakchott Mohamed Ould Abdel Aziz, après avoir passé plus de10 ans à régner en maître absolu depuis son juteux et confortable fauteuil de président de la République.
L’ancien Chef d’Etat est passé en moins de deux ans, du profil d’ancien président appelé à jouir de tous les égards et de tous ses droits, à celui de détenu dangereux sur lequel sont braquées des caméras de surveillance, cloitré dans un mur en béton armé en perpétuelle réfection pour déjouer toute tentative d’évasion de l’homme qui serait arrivé aujourd’hui au bout de ses forces et épuisé toutes les cartes pour s’en sortir la tête levée et dignement.
Le collectif de défensif de l’ancien président multiplie les communiqués pour attirer l’attention sur ce triste sort réservé à son client, déplorant ce qu’il a appelé, la mise de “caméras de surveillance dans son lieu de détention exposant au grand jour son intimité, et dévoilant de la sorte les entretiens avec son conseil, dont le secret est pourtant un élément fondamental dans la relation entre l’avocat et son client”.
Pire semblent dire d’une même voix les avocats d’Aziz : “Des travaux de maçonnerie de grande envergure sont entrepris dans son lieu de détention, consistant en la construction d’un mur, et d’une tranchée tout autour de la cellule qu’il occupe, ces travaux, ayant manifestement comme seul objectif de troubler ses moments de repos, et de le priver de sommeil aux moments choisis”.
Des agissements qualifiés par le collectif d’immixtions inopinées dans son lieu d’incarcération, créé pour la circonstance, dans des conditions illégales et sur lesquelles les autorités judiciaires concernées avaient été interpellées en vain.
Ni le parquet, ni le pôle chargé de l’instruction, n’accordent un quelconque intérêt à nos requêtes, alors que la loi leur impose de rendre visite régulièrement aux détenus, selon une périodicité mensuelle, pour s’enquérir de leurs conditions de détention, ajoutent les avocats d’Aziz dans un récent communiqué, publié 48 heures après cette présumée lettre questionnaire adressée par le plus célébré prisonnier mauritanien, à “Monsieur le Président”, Ould Ghazouani, qu’on peut assimiler à un appel tacite “au secours” et “au pardon”.
Les avocats d’Aziz ont déploré aussi que le client soit l’unique sur les 313 prévenus dans le dossier de corruption de la décennie, à faire l’objet d’un tel durcissement pénitentiaire.
“Le comportement discriminatoire adopté à l’égard de notre client, le seul détenu parmi ses 313 co-accusés, et la violation de sa privée de cette manière , ainsi que de tous ses autres droits constitutionnels, prouvent de manière irréfutable que c’est un détenu politique, et que son dossier est géré loin de toute considération juridique, avec pour seul et unique objectif de le faire taire, et de l’humilier”, ajoute le collectif.
Dénonçant “toutes les violations que subit notre client”, les avocats de Ould Abdel Aziz ont demandé “la préservation, l’observation et le respect de tous ses droits , tels que consacrés par la Constitution, les lois de la république, et les conventions internationales”.
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