Après la présidente la commission nationale des droits de l’homme qui a motivé la peine de mort contre Ould Mkheitir au point que des associations de droits de l’homme ont demandé son bannissement des scènes internationales du monde libre, voilà que le tout jeune mécanisme national de prévention de la torture se fait l’avocat du diable.
Alors que des condamnés à mort pour terrorisme sont en grève de la faim, dont certains dans le coma, pour réclamer un minimum de droits notamment quant à la qualité de la nourriture, le ministre porte-parole du gouvernement a fait une déclaration digne d’un tortionnaire motivant cela avec des arguments indignes d’un musulman.
Voici ses propos : « Ces prisonniers font l'objet de condamnations à mort et la vie est un des droits les plus élémentaires qu'il convient de préserver pour un individu. Dès lors que la justice lui a retiré ce droit, la réclamation d'autres droits ou revendications reste sans objet »
Comme nous l’avons rappelé dans un article précédent le ministre ne sait pas que le coran rappelle que la persécution est pire que le meurtre. Ces gens ont été condamnés à mort et non à la persécution. Si le pouvoir n’a pas le courage d’exécuter la peine et qu’il préfère les détenir en prison, au moins qu’il respecte leur droit à la nourriture correcte.
De toute façon, le pouvoir n’a qu’à faire ce qu’il veut, ça le regarde lui et Dieu au nom duquel la justice est rendue en république islamique de Mauritanie.
Mais est-ce au mécanisme de la prévention de la torture de bondir pour laver les dérapages du porte-parole du gouvernement car le pouvoir ne veut pas le recadrer, laissant croire qu’il n’a fait que son travail c’est-à-dire débiter la voix officielle du pouvoir comme il n’a jamais été recadré quand il s’est fait porte-parole du parjure ?
Le minimum à espérer de ce fameux mécanisme pour être digne de respect c’est d’abord un mot à propos du ministre pour lui rappeler que même condamnés à mort, les condamnés ont des droits garantis par l’islam des lumières qui refuse la persécution, garantis par toutes les lois nationales et internationales votées et ratifiées par le pouvoir mauritanien.
Ensuite seulement, le mécanisme pourrait se lâcher en faisant cet exercice lamentable qui consiste à se faire l’avocat du diable.
Pour le reste en parlant de loi, il faut rappeler au moins ceci pris au rapporteur de l’ONU Philip Alston :
« 76. Dans les cas qui concernent des accusations de terrorisme ou de crimes contre l’État, l’article 58 dispose que l’intéressé n’a pas accès à un conseil pendant toute la durée de la garde à vue, ce qui contredit l’article 46 de la loi de 2010 contre le terrorisme, révisée en 2015, d’après lequel nulle disposition de la loi ne devrait être interprétée d’une manière limitant ou réduisant les droits individuels garantis par la Constitution, y compris le droit à la défense »
VLANE
Voici la déclaration du mécanisme truffée de fautes d’orthographe :
« Tous les droits des détenus sont préservés sur l’ensemble du territoire national (mécanisme national de prévention de la torture)
Nouakchott, 01/06/2017 - Le mécanisme national de prévention de la torture (MNPT) a affirmé jeudi que tous les droits des détenus sont entièrement préservés sur l’ensemble du territoire mauritanien, en vertu des législations nationale et internationale, dans un communiqué de presse dont une copie est parvenue à l’AMI.
Voici le texte intégral du communiqué du MNPT :
‘’ Le mécanisme national de prévention de la torture suit depuis quelques jours avec intérêt la situation de certains détenus qui observent une grève de la faim au niveau de l’une des cellules de la prison centrale de Nouakchott.
Pour s’enquérir de prêt de leur situation et d’identifier la nature de leurs doléances, le MNPT a effectué une visite sur le terrain et poursuit actuellement ses contacts avec les parties compétentes.
Compte-tenu de l’incidence de cette affaire et des agissements et réactions qu’elle suscite chez l’opinion nationale, le MNPT attire l’attention sur ce qui suit :
- Notre pays est considéré pionnière en matière de préservation des tenus de manière générale y compris les auteurs des peines capitales et ceux objet de condamnations à mort non exécutées, car la Mauritanie était parmi les premiers pays à ratifier la convention sur la torture et autres traitements cruels, inhumains et dégradants.
-Il a adopté également le protocole facultatif annexe de cette convention et qui stipule dans son article 17 la création des mécanismes nationaux de prévention de la torture et des autres peines et traitements cruels, inhumains et dégradants. Cela était depuis 2012.
- Le pays a créé, pour la première fois dans la région, un mécanisme national de prévention de la torture et les autres peines et traitements cruels, inhumains et dégradants et ce en vertu de la loi N.034/2015 et il avait adopté auparavant la loi N.033/2015 pour la lutte contre la torture.
Dans ce contexte, le MNPT réaffirme que tous les droits des détenus sur l’ensemble du territoire national sont entièrement préservés, en vertu des législations nationale et internationale. C’est ce qui est à l’origine de la bonne réputation dont jouit la Mauritanie aux plans régional et international dans ce domaine vital des droits de l’Homme. Cela a été clairement attesté par la sous- commission pour la prévention de la torture dans son dernier rapport sur la Mauritanie et l’association pour la prévention de la torture (APT) à Genève. »