En Mauritanie, le secteur des mines a toujours constitué un levier important pour l’économie nationale.
Pourtant malgré la faible couverture du territoire national par les campagnes d’exploration, le pays dispose de plus de 2000 indices miniers.
En 2020 la Mauritanie a mis en œuvre pour la première fois de son histoire une stratégie minière dont l’objectif est de booster le secteur.
Les perspectives sont prometteuses et d’importants projets miniers sont en cours.
Pour discuter des tenants et aboutissants de la situation du secteur, nous avons interrogé le directeur général des Mines Mr Mohamed Lemine Moustapha, un cadre du secteur qui a suivi de prés son évolution au fil des ans.
-La Mauritanie est présentée comme un grand pas minier. Qu’en est-il réellement ?
Effectivement le potentiel minier est important et la Mauritanie recèle d’importantes potentialités minières avec près de 2000 indices miniers et minéraux répertoriés notamment pour le fer, le cuivre, l’or, l’Uranium, le phosphate, le quartz, le chrome, le manganèse, le vanadium, le plomb, le zinc, les éléments du groupe de platine, les terres rares, les sables noirs, les sables siliceux, les sels, les tourbes…etc.…, mais le Pays reste sous exploré. En effet, seule une petite portion du territoire national a pour le moment été couverte totalement par des campagnes d’exploration.
Les ressources minières prouvées dans certaines zones déjà explorées, font état de : des ressources en fer estimées à 14 milliards dont environ 6 milliards de tonnes de réserves confirmées et nous sommes le deuxième exportateur du minerai de fer en Afrique.
De grands projets en cours de développement dans ce domaine comme le projet El Aouj, une joint-venture entre la SNIM et la société Anglo-Suisse Glencore qui porte sur des ressources estimées à 4 milliards de T dont environ 1 milliard de tonnes déjà prouvé et le projet TEKAMOL, une joint-venture entre la société saoudienne Sabic et la SNIM. Il y a aussi le projet F’dérick de la SNIM en cours qui a pour objectif la production de 3 millions de T supplémentaires de minerai de fer riche. A noter aussi le projet Tazadit underground de (SNIM).
– plus de 25 millions d’onces Or;- Cuivre : environ 28 millions de tonnes ;- Phosphate : plus de 140 millions de tonnes ;- Uranium : plus de 60 millions de livres ;- Le quartz : plus de 11 millions de tonnes :- Le gypse : plus de 2 milliards de tonnes ;- Sable noir : 500 millions de tonnes ;
-Et qu’est-ce qui est fait pour améliorer la donne ?
Malgré le potentiel deja mis en évidence, il y a encore des efforts à faire. et nous avons beaucoup des ressources à découvrir encore à peine 20 à 25% de notre territoire est couvert par des campagnes de recherche.
Afin de répondre à cette situation, Le Département a pris l’initiative d’élaborer une stratégie minière, pour la première fois, pour avoir une vision du secteur minier à moyen et à long termes. Cette stratégie permettra d’améliorer davantage l’attractivité du secteur, à travers la révision de la loi minière, et d’augmenter la confiance des investisseurs dans celui-ci. Elle permettra également de l’intégrer dans l’économie nationale à même de contribué au développement de l’expertise au niveau national et apporter des retombées plus bénéfiques à notre pays.Cette stratégie s’articule autour des éléments suivants :
1. Renforcement de la confiance et la compétitivité dans le secteur grâce à un cadre juridique attractif ;2. Amélioration des impacts économiques des activités minières :3. Développement des infrastructures pour soutenir le secteur minier, la réalisation des cartes plus précises;4. Consécration de la contribution du secteur à la préservation de l’environnement et de la prospérité sociale.permettra le Développement des infrastructures pour soutenir le secteur minier.
-Qu’est ce qui est fait pour adapter la réglementation nationale à l’évolution du secteur ?
Nous sommes sur le point de refondre le cadre réglementaire. En effet, une révision totale de l’ensemble des dispositions du code minier est encore et l’accent sera mis sur l’attractivité de notre secteur minier, la participation de l’Etat dans les projets minier et la promotion du contenu local. En effet il faut développer les services et l’expertise nationale afin d’augmenter les retombées du secteur sur l’économie nationale.
Autre point important, les conventions minières qui duraient 30 ans doivent être revues et leur durée réduite avec la possibilité de renégocier à la fin de chaque période.aussi, le Département et sur le point de finaliser une stratégie du contenu local national dans les industries extractives et on tient compte de l’expertise nationale dans tous les projets miniers et les sociétés auront l’obligation d’adopter des plans de mauritanisation de l’expertise étrangère aussi bien pour les emplois que pour les services.
Un autre point très important est la réduction des superficies des permis de recherche et la mise en place des critères technico-financières.
Aujourd’hui nous avons un cadastre minier modernisé, transparent et conforme aux normes de l’ITIE. Il s’agit d’un cadastre consultable en temps réel en ligne.
Quels sont les projets miniers en vue ?
D’autres sociétés en co-entreprise avec la SNIM pour l’exploitation de Fer :- La société suisse Glencore plc, projet Guelb El Aouj (15 millions de tonnes par an), ;- La société Saudi Basic Industries Corp (SABIC), projet TAKAMUL, gisements de Guelb Atomai (10 millions de tonnes par an). D’autres projet en cours de développement :- Projet d’exploitation de l’Uranium, société Aura Energy dans le nord du pays ;- Projet d’exploitation de Phosphate de BOFAL, société Mauritanienne de Phosphate au Sud du pays ;- Projet d’exploitation de l’Or de Tijirit, société Canadienne Tirex Algold ;- Projet d’exploitation de Fer (Askaf), Société Sphere filiale de la société Anglo-Suisse Glencore, au Nord du pays ;- Plusieurs projet d’exploitation de sable noir.
Notre stratégie est axée sur la diversification. Il faut avoir d’autres mines en plus du fer et de l’or.
Le gisement de phosphates aussi est à développer. Il sera d’un grand apport pour le secteur agricole.
A noter aussi le projet TAMAYA avec un permis pour l’Etat mauritanien au sein de la mine de Taziast et le projet TIJIRIT pour la société TIREX.
Ces projets vont connaître une autre dimension avec la transition énergétique que notre pays a mis en place et l’utilisation de nos ressources gazières et l’hydrogène vert devrait nous amener à réduire les coûts de production des minerais et faire la transformation industrielle, des substances minérales ce qui va apporter une valeur ajoutée énorme pour l’économie nationale.
-Pourquoi après près de 60 ans d’existence, la SNIM a encore du mal à décoller ?
Le secteur en soi est très complexe et cyclique ajoute à ça les politiques de gestion que l’entreprise a fait face durant les derniers décennies mais avec la stratégie et la vision actuelle de la société, la SNIM devrait surmonter les défis. En effet, il y a des projets en cours comme celui de Fdérick1, en cours de développement avec un coût d’investissement propre de la société d’une capacité de production de 3 million de tonne de fer riche.La société est entraine de surmonter les problèmes au niveau de l’usine Guelb II avec une production normale de 4 millions de T mais avec déficit affiché d’environ 50% .
Donc malgré le cumul de beaucoup de problèmes techniques, il y a une stratégie pour faire évoluer la société..
-La Mauritanie est classée parmi le Top 10 des pays africains détenant les plus grandes réserves d’or. Comment cette ressource est-elle gérée et quel est son impact sur l’économie nationale ?
Il convient de noter tout d’abord que Taziast est la seule mine développée après l’indépendance du pays. Elle est passée par plusieurs phases et la situation est très favorable aujourd’hui.
La mine a commencé avec une production d’environ 200000 onces d’or. Cette année la production prévue est de 600000 onces. Le potentiel est estimé à 25 millions d’onces.
Une convention a été signée depuis 2006. Elle donnait à l’Etat 3% des Royalties et prévoyait une exonération total de la société
Cette convention a été révisée en 2020. L’accord entre l’Etat et la société Kinross confirme les termes clés de l’accord de principe signé le 15 juin 2020 et fournit une base solide et durable pour les activités minières dans le pays. L’accord comprend : 1- En plus des impôts sur le bénéfice de 25% la redevance minière de 3% passe par une redevances progressive indexée sur le prix de l’or, qui s’aligne sur la législation minière mauritanienne en vigueur. La nouvelle structure de redevances permet de doubler la redevance minière versée à l’État à un maximum de 6,5 %, sur la base du prix de l’or et garantit que le pays reçoit une part appropriée des bénéfices économiques de la mine de Tasiast.
2- La nomination par le gouvernement mauritanien de deux observateurs au conseil d’administration de Tasiast Mauritanie Limited S.A. (TMLSA) afin de croitre orer la communication et la transparence entre le gouvernement mauritanien et Kinross.4- Le non-remboursement par de 74 million de dollars américains payé par Kinross au gouvernement mauritanien sur l’exonération du carburant pour la période de janvier 2018 au juin 2020.5- Le paiement par TMLSA de 10 millions de dollars américains à la signature de l’accord, une meilleure planification du développement du contenu local.
Propos reccueillis Par Bakari Gueye
Source: Spécial HORIZONS/Juin 2022
initiativesnews
Pourtant malgré la faible couverture du territoire national par les campagnes d’exploration, le pays dispose de plus de 2000 indices miniers.
En 2020 la Mauritanie a mis en œuvre pour la première fois de son histoire une stratégie minière dont l’objectif est de booster le secteur.
Les perspectives sont prometteuses et d’importants projets miniers sont en cours.
Pour discuter des tenants et aboutissants de la situation du secteur, nous avons interrogé le directeur général des Mines Mr Mohamed Lemine Moustapha, un cadre du secteur qui a suivi de prés son évolution au fil des ans.
-La Mauritanie est présentée comme un grand pas minier. Qu’en est-il réellement ?
Effectivement le potentiel minier est important et la Mauritanie recèle d’importantes potentialités minières avec près de 2000 indices miniers et minéraux répertoriés notamment pour le fer, le cuivre, l’or, l’Uranium, le phosphate, le quartz, le chrome, le manganèse, le vanadium, le plomb, le zinc, les éléments du groupe de platine, les terres rares, les sables noirs, les sables siliceux, les sels, les tourbes…etc.…, mais le Pays reste sous exploré. En effet, seule une petite portion du territoire national a pour le moment été couverte totalement par des campagnes d’exploration.
Les ressources minières prouvées dans certaines zones déjà explorées, font état de : des ressources en fer estimées à 14 milliards dont environ 6 milliards de tonnes de réserves confirmées et nous sommes le deuxième exportateur du minerai de fer en Afrique.
De grands projets en cours de développement dans ce domaine comme le projet El Aouj, une joint-venture entre la SNIM et la société Anglo-Suisse Glencore qui porte sur des ressources estimées à 4 milliards de T dont environ 1 milliard de tonnes déjà prouvé et le projet TEKAMOL, une joint-venture entre la société saoudienne Sabic et la SNIM. Il y a aussi le projet F’dérick de la SNIM en cours qui a pour objectif la production de 3 millions de T supplémentaires de minerai de fer riche. A noter aussi le projet Tazadit underground de (SNIM).
– plus de 25 millions d’onces Or;- Cuivre : environ 28 millions de tonnes ;- Phosphate : plus de 140 millions de tonnes ;- Uranium : plus de 60 millions de livres ;- Le quartz : plus de 11 millions de tonnes :- Le gypse : plus de 2 milliards de tonnes ;- Sable noir : 500 millions de tonnes ;
-Et qu’est-ce qui est fait pour améliorer la donne ?
Malgré le potentiel deja mis en évidence, il y a encore des efforts à faire. et nous avons beaucoup des ressources à découvrir encore à peine 20 à 25% de notre territoire est couvert par des campagnes de recherche.
Afin de répondre à cette situation, Le Département a pris l’initiative d’élaborer une stratégie minière, pour la première fois, pour avoir une vision du secteur minier à moyen et à long termes. Cette stratégie permettra d’améliorer davantage l’attractivité du secteur, à travers la révision de la loi minière, et d’augmenter la confiance des investisseurs dans celui-ci. Elle permettra également de l’intégrer dans l’économie nationale à même de contribué au développement de l’expertise au niveau national et apporter des retombées plus bénéfiques à notre pays.Cette stratégie s’articule autour des éléments suivants :
1. Renforcement de la confiance et la compétitivité dans le secteur grâce à un cadre juridique attractif ;2. Amélioration des impacts économiques des activités minières :3. Développement des infrastructures pour soutenir le secteur minier, la réalisation des cartes plus précises;4. Consécration de la contribution du secteur à la préservation de l’environnement et de la prospérité sociale.permettra le Développement des infrastructures pour soutenir le secteur minier.
-Qu’est ce qui est fait pour adapter la réglementation nationale à l’évolution du secteur ?
Nous sommes sur le point de refondre le cadre réglementaire. En effet, une révision totale de l’ensemble des dispositions du code minier est encore et l’accent sera mis sur l’attractivité de notre secteur minier, la participation de l’Etat dans les projets minier et la promotion du contenu local. En effet il faut développer les services et l’expertise nationale afin d’augmenter les retombées du secteur sur l’économie nationale.
Autre point important, les conventions minières qui duraient 30 ans doivent être revues et leur durée réduite avec la possibilité de renégocier à la fin de chaque période.aussi, le Département et sur le point de finaliser une stratégie du contenu local national dans les industries extractives et on tient compte de l’expertise nationale dans tous les projets miniers et les sociétés auront l’obligation d’adopter des plans de mauritanisation de l’expertise étrangère aussi bien pour les emplois que pour les services.
Un autre point très important est la réduction des superficies des permis de recherche et la mise en place des critères technico-financières.
Aujourd’hui nous avons un cadastre minier modernisé, transparent et conforme aux normes de l’ITIE. Il s’agit d’un cadastre consultable en temps réel en ligne.
Quels sont les projets miniers en vue ?
D’autres sociétés en co-entreprise avec la SNIM pour l’exploitation de Fer :- La société suisse Glencore plc, projet Guelb El Aouj (15 millions de tonnes par an), ;- La société Saudi Basic Industries Corp (SABIC), projet TAKAMUL, gisements de Guelb Atomai (10 millions de tonnes par an). D’autres projet en cours de développement :- Projet d’exploitation de l’Uranium, société Aura Energy dans le nord du pays ;- Projet d’exploitation de Phosphate de BOFAL, société Mauritanienne de Phosphate au Sud du pays ;- Projet d’exploitation de l’Or de Tijirit, société Canadienne Tirex Algold ;- Projet d’exploitation de Fer (Askaf), Société Sphere filiale de la société Anglo-Suisse Glencore, au Nord du pays ;- Plusieurs projet d’exploitation de sable noir.
Notre stratégie est axée sur la diversification. Il faut avoir d’autres mines en plus du fer et de l’or.
Le gisement de phosphates aussi est à développer. Il sera d’un grand apport pour le secteur agricole.
A noter aussi le projet TAMAYA avec un permis pour l’Etat mauritanien au sein de la mine de Taziast et le projet TIJIRIT pour la société TIREX.
Ces projets vont connaître une autre dimension avec la transition énergétique que notre pays a mis en place et l’utilisation de nos ressources gazières et l’hydrogène vert devrait nous amener à réduire les coûts de production des minerais et faire la transformation industrielle, des substances minérales ce qui va apporter une valeur ajoutée énorme pour l’économie nationale.
-Pourquoi après près de 60 ans d’existence, la SNIM a encore du mal à décoller ?
Le secteur en soi est très complexe et cyclique ajoute à ça les politiques de gestion que l’entreprise a fait face durant les derniers décennies mais avec la stratégie et la vision actuelle de la société, la SNIM devrait surmonter les défis. En effet, il y a des projets en cours comme celui de Fdérick1, en cours de développement avec un coût d’investissement propre de la société d’une capacité de production de 3 million de tonne de fer riche.La société est entraine de surmonter les problèmes au niveau de l’usine Guelb II avec une production normale de 4 millions de T mais avec déficit affiché d’environ 50% .
Donc malgré le cumul de beaucoup de problèmes techniques, il y a une stratégie pour faire évoluer la société..
-La Mauritanie est classée parmi le Top 10 des pays africains détenant les plus grandes réserves d’or. Comment cette ressource est-elle gérée et quel est son impact sur l’économie nationale ?
Il convient de noter tout d’abord que Taziast est la seule mine développée après l’indépendance du pays. Elle est passée par plusieurs phases et la situation est très favorable aujourd’hui.
La mine a commencé avec une production d’environ 200000 onces d’or. Cette année la production prévue est de 600000 onces. Le potentiel est estimé à 25 millions d’onces.
Une convention a été signée depuis 2006. Elle donnait à l’Etat 3% des Royalties et prévoyait une exonération total de la société
Cette convention a été révisée en 2020. L’accord entre l’Etat et la société Kinross confirme les termes clés de l’accord de principe signé le 15 juin 2020 et fournit une base solide et durable pour les activités minières dans le pays. L’accord comprend : 1- En plus des impôts sur le bénéfice de 25% la redevance minière de 3% passe par une redevances progressive indexée sur le prix de l’or, qui s’aligne sur la législation minière mauritanienne en vigueur. La nouvelle structure de redevances permet de doubler la redevance minière versée à l’État à un maximum de 6,5 %, sur la base du prix de l’or et garantit que le pays reçoit une part appropriée des bénéfices économiques de la mine de Tasiast.
2- La nomination par le gouvernement mauritanien de deux observateurs au conseil d’administration de Tasiast Mauritanie Limited S.A. (TMLSA) afin de croitre orer la communication et la transparence entre le gouvernement mauritanien et Kinross.4- Le non-remboursement par de 74 million de dollars américains payé par Kinross au gouvernement mauritanien sur l’exonération du carburant pour la période de janvier 2018 au juin 2020.5- Le paiement par TMLSA de 10 millions de dollars américains à la signature de l’accord, une meilleure planification du développement du contenu local.
Propos reccueillis Par Bakari Gueye
Source: Spécial HORIZONS/Juin 2022
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