Un documentaire sur le djihadisme, « La Voix du Sahel », a servi d’ouverture, dimanche 26 juin 2022, à la soirée de clôture de la 15ème édition du festival Hip-Hop, « Assalamalekum Culture », devant un parterre d’invités comprenant des élus et des acteurs culturels, avec la présence discrète de l’ancien maire de Nouakchott et de Tevragh-Zeina, Ahmed Hamza.
Placer la Mauritanie sur la carte du monde
C’est d’ailleurs par un hommage appuyé à l’honneur d’Ahmed Hamza, l’homme de culture et « l’ami des jeunes », comme certains le surnomment, que le directeur du festival « Assalamalekum Culture », Kane Limam dit Monza, artiste, compositeur et entrepreneur dans le domaine musical, président d’Arterial Network continental, a ponctué le discours qu’il a prononcé à l’occasion.
Selon lui, « le festival Assalamalekum, c’est quinze années de travail et quinze années de solidarité entre jeunes mauritaniens qui ont une seule passion, remettre la Mauritanie sur la carte culturelle et artistique du monde ». Monza rappelle que depuis quinze ans, lui et ses camarades ont traversé des turbulences, connu des difficultés dans leurs parcours, mais qu’ils ont toujours été déterminés à poursuivre le chemin qu’ils se sont tracés. « Je suis fier d’avoir eu pour seul et uniques support la communication et la foi, et je dirai aujourd’hui que la Mauritanie n’a rien à envier au reste du monde pour se hisser au niveau de la compétition mondiale des compétences ». Pour lui, s’il a pu réaliser le modeste background qui est le sien, c’est en grande partie grâce à Ahmed Hamza, « mon mentor, celui qui a toujours été à mes côtés et aux côtés de la jeunesse de son pays, celui qui a permis aux Rappeurs de Mauritanie, hier honnis par la société, de s’exprimer et de faire exploser leurs talents. »
Monza qui a rappelé que 87.000 jeunes Mauritaniens sont aujourd’hui dans le Hip-Hop, a remercié toute l’équipe d’Assalamalekum qui a permis un tel succès pour l’évènement cette année, citant MD Mouss et le maire Taleb Mahjoub qui a cru au projet des villes créatives d’Afrique, permettant ainsi à sa commune, Tevragh-Zeina, de se hisser au Top 50 des villes les plus créatives au monde, à côté de Londres, Chicago, mais surtout d’avoir reçu un prix décerné par les Collectivités et Gouvernements Locaux Elus d’Afrique (CGLU). Il a remercié aussi Olivier Samba, cet artiste immigré camerounais, citoyen modèle de Tevragh-Zeina, qui a conçu les kiosques fabriqués à partir de bouteilles plastiques récupérés et que la commune compte distribuer aux revendeurs de cartes de crédits, à tous ces marchands sans abris. Hommage également à l’architecte et urbaniste Libyen, Mouftah Abou Dejaj, qui a conçu une maquette fabriquée à partir de pneus récupérés et qui va offrir à la commune de Tevrag-Zeina, un site inédit de loisir et de jeux pour les enfants. Il a conçu également un autre espace qui pourrait servir de complexe multifonctionnel pour les arts et la culture, fabriqué à partir de conteneurs et de matériaux récupérés.
Pour sa part, le maire de Tevragh-Zeina, Taleb Ould Mahjoub, a salué la présence d’Ahmed Hamza, louant ses larges contributions pour le rayonnement culturel de la ville de Nouakchott et l’accompagnement constant qu’il n’cessé d’accorder à la jeunesse pendant son mandat à la tête de la commune de Tevragh-Zeina et au cours de sa présidence à la Communauté Urbaine. Il a par la suite procédé à un bref bilan historique de sa commune, notamment ses réalisations en faveur de la jeunesse, des arts et de la culture. Il s’est beaucoup appesanti sur le projet « Heya Nouakchott, Tevragh-Zeina, ville créative d’Afrique » et exprimé le sentiment de fierté d’avoir pu hisser sa commune parmi les 50 villes créatives, mais surtout le prix que lui a décerné le CGLU lors de sa dernière rencontre.
La soirée s’est poursuivie par la suite sous le son mélodieux de Noura Mint Seymali et son orchestre, alors que les convives attablés, dégustaient tranquillement les nombreuses victuailles offertes à l’occasion. Parmi les invités de marque, Didier Awadi du Sénégal, Tal B du Mali et quelques jeunes étoiles montantes du hip-hop mauritanien, à l’image de « Authentique ».
Stade Olympique, sous un ciel étoilé et sur un plateau d’étoiles
Après une nuit folle, sevrés de sons et de tons servis par une kyrielle d’artistes mauritaniens et étrangers la veille, les Nouakchottois s’étaient donné rendez-vous samedi 25 juin 2022, au Stade Olympique, avec une nouvelle affiche alléchante.
« Ouais, nous venons de Basra, pour voir notre héros, Authentique » lancent joyeusement deux jeunes, les yeux pétillants de joie. Ils étaient venus de tous les quartiers de Nouakchott, Basra, Kouva, Dar Beyda, 6ème, Sebkha, Riadh, Ksar, Arafat, Toujounine, Dar-Naim, Teyarett, Ksar…Des milliers de jeunes surexcités. Ils avaient pris d’assaut dès les premières heures de la soirée, le mythique Stade Olympique. Certes, il y a eu quelques petits grabuges, mais l’ambiance fut électrique.
A l’intérieur du stade, c’était le délire, amplifié par un décor irréaliste, fait de jeux de lumières et de sons libérés par décibels par les énormes baffles placés à tous les coins du stade.
Plus d’une dizaine d’artistes avaient défilé sur le plateau de cette 15ème édition du festival Assalamalekum. Les Mauritaniens, Skipe, Adviser, Authentique, Oumzo 222 et Original Glow, les Maliennes Faiza, Tal B et Momo Choco, Tania la Tchadienne, pour ne citer que ceux-là.
Cheikh Aïdara
aidaramondoblog.org