La bande des amazones
Chez nous, la délinquance et la criminalité féminines ne sont pas choses nouvelles. C’est dès les années 80 que ce phénomène commença à se répandre à Nouakchott, avec « Miss karaté », feue mint Ngeïguem, Fatou « Rasta » et consorts, avant que ces pionnières ne passent le relais à feue Chemchouma, Ejah mint Samba, Tata, etc. Une banalisation qui incita les autorités à fonder une maison d'arrêt pour femmes en 1996. Au début, on les interna à la section des mineurs au bagne de Beïla au Ksar. Actuellement, elles sont incarcérées dans la prison d’Arafat qui abrite des dizaines de pensionnaires dont la plupart est condamnée à de lourdes peines. Les fameuses Mariem « 4 heures » et Fatou Mar y étaient encore il y a peu.
Depuis deux mois, on parle d'une bande de jeunes filles toxicomanes, dealers et braqueuses. La semaine passée, elles ont attiré un jeune homme dans un guet-apens au quartier périphérique El Bewadi au Nord de Nouakchott. Le jeune homme conduisait lentement, la nuit, son véhicule quand il vit un groupe de filles lui faire signe de s'arrêter. Il arrête aussitôt la voiture. « Nous avons crevé un pneu et voulons de l'aide », lance l'une des filles. Le jeune homme descend pour les rejoindre dans l'obscurité… et se retrouver sous la menace de poignards ! « Ouvre ton compte Bankily et transfère de l'argent sur le numéro qu’on va te donner ! », ordonne celle qui semble la cheffe. Il s'exécute, croyant que cela mettrait fin à son cauchemar. Mais voilà qu’elle ajoute : « Donne-moi aussi ton code Bankily ! ».
Devant l’hésitation du jeune homme, la malfaisante lui flanque un coup de poignard au bras. Le malheureux n’a plus qu’à obtempérer. Après avoir vidé son compte, elles le charcutent avec leurs poignards et s’enfuient, le laissant baigner dans son sang. Heureusement secouru et évacué d'urgence à l'hôpital, il y a passé plusieurs jours dans le coma mais, aux dernières nouvelles, il serait rétabli. L'une de ces criminelles a été arrêtée dès le lendemain ; les autres un peu plus tard. Certaines ont été promptement relâchées, suite à l’intervention, dit-on, d'influentes personnes. Cette scandaleuse impunité ne serait pas une première...
Les arnaqueurs
Au quartier « Kej Baghdad » d'Arafat, un réparateur de pneus – « Michelin » en jargon populaire – était en train de gonfler un pneu quand un jeune homme apparemment étranger se présenta. « Je veux te parler en privé », lui propose-il. « OK, pas de problèmes », lui répond l'ouvrier. Ils se mettent à part et l'étranger ouvre son sac pour lui montrer un bout de métal jaune. « Je viens de Chami. Je veux rentrer chez moi et désire écouler une partie de mon or pour couvrir mes frais de transport. Je te vends ce morceau à 100 000 MRO. » Après marchandage, le « Michelin » tope pour quarante mille MRO, croyant avoir ainsi fait une bonne affaire. L'étranger encaisse l'argent et disparaît. Le même arnaqueur a abusé d’un boutiquier avec le même appât, évidemment sans valeur, contre 60 000 MRO. Plusieurs autres personnes ont été, un peu partout, victimes de telles escroqueries. La police est sur les dents.
Ahmed « Lemdessem » refait surface
Ahmed ould Mbareck est un récidiviste très célèbre dans les quartiers périphériques Sud et Sud-est de Nouakchott. Il a effectué plusieurs séjours en prison. On lui a collé le sobriquet d'Ahmed Lemdessem (le gluant) parce qu'il s'enduit le plus souvent d'huile avant d'opérer. Il est spécialisé en vol à main armée et viols. À l’instar d’Ely « Lahmar », Abdallahi « le vainqueur », Abdallahi « Lekhal », « Kabila senior » et « Van Dam », il sema la terreur à El Mina, Arafat et Riyad au cours des années 2000. De vrais cauchemars encore aujourd’hui pour les habitants de ces zones. Actuellement libre, on l’a vu tout dernièrement rôder á Mellah et cela inquiète les habitants des bidonvilles et squats des environs...
lecalame