Le présumé meurtrier de la jeune fille épinglé
Comme rapporté dans notre édition d’il y a trois semaines (N°1409), Rosso a vécu le mois dernier un drame horrible. Une jeune débile mentale avait été découverte, violée et tuée, dans une maison en ruines au quartier Satara. Un véritable choc pour les habitants de la ville, déclenchant une réelle psychose parmi les Rossossois guère habitués à la violence quotidienne. La police avait commencé par rafler, dès le premier jour de l’enquête, un grand nombre de suspects, étrangers pour la plupart. Les riverains du quartier désignaient quant à eux un mauritanien qui circulait bizarrement dans le coin et qu'ils qualifiaient d'obsédé sexuel. Placé quelques jours en garde-à-vue au commissariat du quartier, il avait été relâché, faute de preuves. Mais l'enquête n’en a pas moins suivi son cours, criblant la zone au peigne fin.
La patience a porté ses fruits. C’est sur la piste d’un seul indice que les agents de l’ordre ont fini par appréhender un ressortissant guinéen qui détenait un restaurant non loin du drame. Auditionné, il a reconnu avoir violé et tué la malheureuse jeune fille. Après la reconstitution du meurtre, il a été déféré et écroué à la prison de la ville, au grand soulagement de ses habitants.
Mellah, amour et violence
Voici, au quartier Mellah situé au Sud-est de Nouakchott, une histoire d'amour comme tant d’autres ; du moins dans ses premiers pas. Mahmoud était un jeune homme studieux du quartier qui a poursuivi ses études avec brio. Dès son plus jeune âge, il aimait Teslim, une jeune fille de son entourage. Il passait les journées de repos en sa compagnie dans les rues et places publiques. M'barek, son ami d'enfance, les accompagnait souvent, entretenant le vain espoir de lui prendre le cœur de la jeune fille…
Puis les routes des deux copains s'étaient séparées : Mahmoud toujours appliqué à sa formation jusqu’à obtenir un bon job, M'barek se dévoyant dans la délinquance et la toxicomanie jusqu’à se retrouver en taule. Quant à Teslim, elle se préparait au prochain mariage que lui avait proposé le premier de ses deux camarades. Malheureusement, le destin en a voulu autrement.
Il y a peu, M'barek sortit de prison où il avait longtemps ruminé sa revanche. Pistant la jeune fille, il l’avait surprise, la nuit venue, dans une ruelle obscure. « Viens avec moi », lui lance-t-il, « Mahmoud ne te mérite pas. On va aller bien nous amuser tous les deux. – Non, laisse-moi tranquille, je ne veux pas aller avec toi ! » Vexé, le malfaiteur tente de la violer sur place. Elle crie, des passants accourent et M'barek détale en prenant ses jambes à son cou. Mais Mahmoud fait partie des premières personnes qui sont venues au secours de Teslim et décide de poursuivre le fuyard…
Il l'attrape un peu plus loin et une violente bagarre s’engage. M’barek a le dessous et, se voyant vaincu, tire son poignard et en assène plusieurs coups à son adversaire. Évacué à l'hôpital, Mahmoud décédera hélas le lendemain... La police a passé une semaine à traquer l'assassin avant de le coffrer et le remettre en prison. Il y demeurera longtemps, cette fois, mais certainement pas assez au regard du chagrin de la pauvre Teslim condamnée à vivre désormais sans son bel amoureux...
Les conséquences de la grâce présidentielle
À l'occasion de l'anniversaire de l'Indépendance, le président de la République accorde d’habitude sa grâce à divers prisonniers de droit commun. Une remise de peine qui ne cible pas les grands bandits, assassins, violeurs ou trafiquants de drogue, conformément aux ordres du Raïs bien évidemment de bonne foi. Mais certains fonctionnaires ne les appliquent pas à la lettre et l’on a ainsi vu des multirécidivistes condamnés à de lourdes peines profiter de l’aubaine. Résultat des courses : recrudescence des vols à main armée, agressions et viols peu après ces grâces. Le cas des braquages continus de Dar Naïm en 2021 est toujours dans les mémoires. Il y a quelques années, deux autres graciés avait commis un meurtre deux jours après avoir été libérés, pour ne citer que ceux-là. Mais, cette fois-ci, l’amnistie n’a concerné que des prisonniers à qui il ne restait qu’une année à tirer. Espérons que ceux qui sortiront ne récidiveront pas !
Mosy
lecalame