Cette année, notre pays a connu d’importantes précipitations sur l’ensemble du territoire national, favorisant ainsi un environnement propice à la recrudescence de maladies d’une part et, d’autre part, à la pullulation des vecteurs de zoonoses majeures dont la fièvre de la Vallée du Rift.
Cette maladie est connue en Mauritanie depuis les années 80 du siècle dernier, avec deux grands épisodes chez les petits ruminants en 1987 au Trarza et en 1998 au Hodh El Gharbi, avec l’apparition d’autres cas successivement dans les années 2010-2012-2016-2018 et 2020.
Pour en savoir plus sur la situation épidémiologique de cette maladie dans notre pays, sur les mesures prises par les autorités concernées pour la combattre et sur les méthodes de prévention à suivre, l’Agence Mauritanienne d’Information a eu un entretien avec le Dr Baba Doumbia, directeur des services vétérinaires au ministère de l’Élevage.
Dr Doumbia a indiqué que cette maladie fait l’objet d’une surveillance continue depuis 1998 par le réseau d’épidémiosurveillance des maladies animales (REMEMA) à travers l’installation et le suivi de troupeaux sentinelles dans toutes les wilayas du pays.
Dans ce cadre, Il a souligné que les résultats des analyses de 476 prélèvements au niveau de 28 sites établis à cet effet au cours de cette année ont révélé une circulation à bas bruit (sans aucune incidence) à Legrave (Tintane), Sweivatt (Kiffa) et Barayene (Tidjikja).
Il a précisé que le ministère, après avoir été alerté sur la mort de camelins dans la zone de Bouderguel (commune de N’Saveni dans la moughataa d’Aioun, a dépêché le 17/08/2022 sur le terrain une mission dirigée par le délégué régional du ministère de l’levage.
Deux autres foyers similaires ont été enregistrés par la suite à Nimlane (Tagant), à Boutilimitt (Trarza), à Hassi Abdallah au Hodh El Gharbi et à Tembedra au Hodh Echarghi.
Il a ajouté que les analyses menées par les services vétérinaires après cela ont confirmé la présence de la fièvre de la vallée du Rift chez les camelins, notant que les analyses ont révélé 95 positifs sur 465 échantillons, en plus de l’enregistrement 40 cas de mortalité.
Il a passé en revue les mesures prises pour le traitement et l’isolement des animaux malades et infectés, pour la limitation des mouvements d’animaux, l’application des produits répulsifs et la vaccination contre la pasteurellose cameline.
Il a en outre indiqué que le ministère de l’Élevage a donné des instructions strictes à tous les délégués régionaux du ministère, insistant sur la vigilance, le traitement des animaux et la fourniture d’insecticides de manière permanente, en plus de la surveillance, la collecte et l’analyse des échantillons.
Il s’agit également de renforcer l’inspection au niveau des abattoirs et des aires d’abattages, ainsi que de l’information et de la sensibilisation des personnes à risque (éleveurs, bouchers, etc.).
AMI