Après le deuxième tour organisé le samedi 27 Mai, les rideaux sont enfin tombés sur les élections municipales, législatives et régionales. Plusieurs partis ont dénoncé la désorganisation qui a entaché le scrutin en certains endroits, la fraude à ciel ouvert et l’intervention des démembrements de l’État au profit du parti au pouvoir…Ces scrutins n’ont donc pas dérogé à la règle non écrite qui veut qu’aucune consultation électorale ne se déroule normalement.
Autre tradition, chaque élection apporte son lot de surprises. L’une d’elles – et non la moindre, sans contestation aucune – est l’affaiblissement fatal des partis de l’opposition traditionnelle (RFD, UFP et APP) qui se retrouvent sans aucun député à l’Assemblée nationale. Un véritable coup de tonnerre dont on n’a pas encore saisi toute l’ampleur. La faute à quoi ? A l’érosion progressive de l’électorat observé depuis quelques années ? Au discours modéré face aux problèmes du citoyen? À la politique d’apaisement vis-à-vis du pouvoir depuis l’arrivée de Ghazwani? A l’émergence de nouveaux partis et sensibilités aux discours plus véhéments ? Au vote tribal et identitaire qui a marqué plus que jamais ces élections ?
Il y a en tout cas comme un nivellement de l’électorat. L’opposition-ère nouvelle (Tawassoul, FRUD, SAWAB/RAG et AJD/MR) se retrouve avec une trentaine de députés. Comme à son habitude, le parti au pouvoir obtient une majorité confortable (107 députés) et n’a donc plus besoin de ces partis-cartables qui ont servi de refuge à tous ses mécontents et l’ont tout de même battu à plate couture dans certaines localités. Prendra-t-il sa revanche, comme il l’a promis ? Réponse dans quelques jours lorsque le nouveau gouvernement sera formé.
Ahmed ould Cheikh