Très tôt, en cette matinée du 7 Avril, les patients investissent les locaux du centre médical de Boghé, vite obligés de refuser du monde. Et pour cause : pour la première fois dans l’histoire des Boghéens, l’Équipe médicale chinoise en Mauritanie va dispenser des prestations de santé gratuites. Un demi-siècle, déjà, que ladite équipe est présente dans notre pays, fait savoir Wang Jiam, chargé des Affaires politiques auprès de l’Ambassade de la République populaire de Chine en Mauritanie. Des prestations médicales ophtalmologiques, pédiatriques, cardiologiques, entre autres, sont dispensées, en priorité, à des femmes, des enfants et des personnes âgées, ainsi que des médicaments distribués gratuitement.
Blouse blanche et masque au nez, les médecins chinois, assistés d’interprètes Mauritaniens, comme Sada Ly, cadre de santé à l’hôpital Cheikh Zaïd de Nouakchott, auscultent, palpent, procèdent à des prélèvements sanguins et, s’enquièrent, en plus des imageries médicales, de quoi souffrent leurs malades, avant de leur prescrire ordonnance. Ils ont travaillé, non-stop, de 8 heures à 14 heures, avant de plier bagages. L’équipe a également offert un lot de fauteuils roulants et des chariots. Un autre lot de médicaments inutilisés a été déchargé au major du CM, en fin de mission. En milieu de matinée, la mission chinoise a reçu la visite des autorités locales, hakem, maire et DRASS en tête.
C’est en 1968, relate monsieur Wang Jiam, que l’« Équipe Médicale Chinoise en Mauritanie » a débuté ses prestations. « L’année en cours marque le 50ème anniversaire de sa présence que l’Ambassade compte célébrer à Nouakchott, en présence de l’Ambassadeur de la République populaire de Chine, du Ministre mauritanien de la Santé et de tout le personnel médical impliqué, de près ou de loin, dans le travail de santé. L’équipe médicale déjà fait travailler huit cents médecins répartis en trente-deux missions spécialisées. L’hôpital de Kiffa, de Sélibaby et celui de Nouakchott sont les structures où l’on peut retrouver la plupart des médecins chinois », précise le diplomate. « Des établissements qui offrent de bonnes prestations médicales, aux populations mauritaniennes, surtout les plus vulnérables », souligne monsieur Wang Jiam, tiré à quatre épingles, à côté de l’initiateur de cette campagne médicale, monsieur Abou Ly à qui l’Ambassade de Chine a déjà offert un voyage-formation-sensibilisation, au pays de Mao Zedong.
La caravane a pu détecter les malades souffrant de diabète, hypertension, hépatite (10% des personnes consultées). « À l’issue de la journée, 886 personnes ont été examinées : 400 en ophtalmologie dont 214 souffrent de cataracte, 200 en consultation générale, 32 en ORL et 40 en pédiatrie », rapporte le chef de mission, monsieur Cheng Baï qui a vivement remercié M. Abou Ly de son implication morale et financière dans la caravane. « Une mission spéciale sera dépêchée prochainement, pour des opérations chirurgicales au profit des malades dont les cataractes sont mûres », a-t-il annoncé.
La veille, la délégation chinoise a visité le village de Mabrouk II pour s’enquérir de l’état des deux salles de classe construites en 2008. Ils ont distribué un important lot de fournitures scolaires (cent cartables, cent trousses, des cahiers, des stylos) au profit des élèves et un ordinateur portable, au directeur de l’école. Une nouvelle salle de classe et un bureau pour le directeur seront prochainement érigés par l’Ambassade dont les ressortissants ont chanté et dansé, avec les habitants de Mabrouk II, avant de quitter la localité. On notera, enfin, que la caravane médicale, globalement très appréciée par les populations, s’est déroulée en partenariat avec « l’Association pour la Promotion de la Santé Communautaire » (APSC).
Brahim ould Ely Salem
source lecalame.info