Comme Dakar ces derniers jours, Nouakchott a connu, la semaine dernière, des journées d’enfer. Suite à la mort « accidentelle » – encore une ! – du jeune Oumar Diop entre les mains de la police, plusieurs quartiers de Nouakchott se sont embrasés. Voitures brûlées, commerces vandalisés, forces de l’ordre attaquées par des groupes de jeunes. À Nouadhibou et Boghé – où un second jeune, Mohamed Lemine ould Samba, a trouvé la mort à la suite des manifestations ! – la même tension a prévalu. Une véritable atmosphère d’intifada. La police aurait-elle eu encore une fois la main trop lourde ? Si « l’enquête diligentée par le procureur de la République à Boghé est en cours », sans laisser filtrer la moindre information supplémentaire, le communiqué de la Sûreté nationale affirme, en ce qui concerne le cas du regretté Oumar Diop, que le défunt a été extirpé d’une bagarre et serait « mort à l’hôpital suite à une insuffisance respiratoire ». L’autopsie réalisée en présence de l’avocat et d’un membre de la famille révélera sans doute les véritables raisons du décès.
Dans l’un ou l’autre des deux drames, si la police se retrouve impliquée, comme dans le cas de feu Souvi ould Cheïne, des sanctions exemplaires doivent être prises à l’encontre des fautifs. Pour qu’à l’avenir ce genre de bévues ne se reproduise plus. Et éviter ainsi de donner, à ceux qui profitent du désordre, l’occasion de s’attaquer à des biens publics et privés, comme on l’a vu lors de ces journées de folie qu’ont connues Nouakchott et Nouadhibou. Auxquelles « de nombreux étrangers auraient participé », selon la version officielle. Leur expulsion a d’ailleurs déjà commencé. Mais attention à l’excès de zèle ! Nous avons-nous-mêmes des communautés installées dans ces pays et l’ombre des évènements de 1989 au Sénégal plane toujours…
Ahmed ould Cheikh
lecalame