Les préparatifs du 5e anniversaire du Manifeste pour les droits politiques, économiques et sociaux des Harratine battent leur plein pour l’organisation de la marche du 29 avril. Et pour éviter de marcher dans la division, des discussions ont été nouées entre le deux camps.
Mais, selon nos sources, les deux camps du Manifeste pourraient marcher séparément, comme l’an dernier. Les discussions engagées entre les deux tendances et qui se poursuivent encore peinent aujourd’hui à aboutir. Et pour cause.
L’aile du Manifeste présidé par Mohamed Vall Handeya, qui se dit disposé et ouvert pour parvenir à une marche unique s’oppose à ce qu’il appelle le « monopole du discours » de la marche par le camp que préside, depuis quelque temps, Me Id Ould Mohameden, en remplacement de Boubacar Ould Messaoud. En clair, Ould Handeya et ses amis exigent qu’il y ait deux discours, ce que les autres refusent. Il faut rappeler que lors de sa première marche, le directoire du Manifeste avait opposé un niet à IRA dont le président voulait prendre la parole, et les militants brandir leurs slogans.
Pour sa part, Samory Ould Beye membre du directoire du Manifeste, joint par Le Calame ajoute: « nous restons ouverts aux autres, c’est d’ailleurs la raison pour laquelle des démarches ont été entreprises auprès de l’autre tendance, mais il n’y a pas de conditions ou de préalables à une marche unique du Manifeste ». Ce qui ne tempère pas pour autant l’optimisme du président du Manifeste, Me El ID Mohameden M’Bareck qui ose croire que la raison finira pour l’emporter, si tant et que tous visent un même objectif qui a présidé à la création de cette plate forme, à savoir créer un cadre unitaire d’échanges et de propositions. Un optimisme que partage Ould Handeya qui dit espérer toujours une solution de dernière minute, ce qui ne l’a pas empêché, lui et son camp de prendre leurs précautions en déposant une demande d’autorisation de la marche.
Me Id a ensuite révélé que la Marche de cette année sera placée sous le signe de solidarité avec les nombreuses femmes Haratine envoyées en Arabie Saoudite comme domestiques et dont une partie est revenue et vit dans des conditions particulières. Ainsi ajoute-t-il, les marcheurs diront non à cette pratique, et clameront que la femme n’est pas une marchandise à vendre.
Pour Samory Ould Beye, l’ « envoi de milliers de femmes Haratine ressemble fort à une déportation dont l’objectif est de réduire cette composante. »
Pendant que les contacts se poursuivent, les deux camps ont chacun déposé une demande d’autorisation pour le dimanche. Me Id indique que leur marche ira de la mosquée Marocaine à la mosquée Ibn Abass, en passant par la Polyclinique et l’état major de la garde. Celle dirigée par Ould Handeya s’ébranlera du carrefour Madrid vers le carrefour foire (El Mina).
source lecalame.info