Mardi 1er août 2023 marque le 4ème anniversaire de l’accession du président Ghazaouni au pouvoir. Une occasion pour un portrait croisé avec l’ancien Chef de l’Etat qui après un règne, sans partage, durant une décennie, s’est retrouvé englué dans des démêlées avec la Justice.
C’est la dernière ligne droite du premier mandat du président Ghazaouani avant la présidentielle de 2024. Jusqu’à présent, Ghazouani ne s’est pas prononcé sur sa candidature. Il souhaiterait, sans doute, comme le lui permet la Constitution, briguer une seconde fois le suffrage de ses compatriotes pour un second et dernier mandat.
A un an de cette élection, l’état-major politique est déjà effervescent. Il trahit l’assurance que le président actuel voudrait bien rempiler à la tête de l’Etat. Le dernier test fut pour lui celui des élections générales et leurs résultats. Des consultations qui sont aujourd’hui derrière nous. Elles consacrent, malgré les couacs de leur organisation par la CENI, la mainmise du parti au pouvoir «Insaf» sur la scène politique nationale. «Insaf » s’est -malgré la fronde intestine- adjugé une majorité politique confortable. Par ailleurs, le président Ghazaouani pourrait aussi se prévaloir d’un soutien de plusieurs formations politiques présentes au sein de l’hémicycle. Mais le président traine néanmoins avec lui des «péchés originels » avec la reconduction suivie de la réhabilitation de hauts responsables décriés. Des choix que l’opinion ne semble pas lui pardonner sous quel que prétexte que ce soit. C’est le véritable dilemme pour l’actuel président. Mais Ghazouani, sur ce registre, préfère s’en tenir, pour évacuer les critiques, à une politique de l’autruche. La mise en place le 4 juillet dernier gouvernement –qui se veut politique- en est la parfaite matérialisation.
Sans outsider
On ne l’a pas tous encore compris. Le tempérament du président Ghazouani n’est pas à susciter des vagues. Il continue de cultiver la discrétion sur ses relations personnelles. C’est tout le contraire de son prédécesseur. Aziz aimait le changement fracassant. Ghazouani adule le changement dans la stabilité. Son aura et son acceptation sur la scène internationale corroborent le crédit de sagesse qui lui est calqué par ses pairs du monde entier.
Le Portrait croisé des deux hommes atteste qu’autant l’ancien président était fougueux, autant l’actuel semble plus prudent, plus mesuré voire sournois. Attentiste même disent ces détracteurs. Mais les résultats sont là. D’un pays asphyxié économiquement et surendetté, le président Ghazaouani a transformé ce lourd tribut pour rendre le pays solvable et crédible auprès des bailleurs de fonds. La comparaison aurait pu s’arrêter là entre les résultats économiques enregistrés par les deux derniers Chefs d’Etat. Mais plus on épluche, plus il n’y a pas photos entre les deux hommes en dépit d’une communication qui ne suit pas à toute allure les réalisations de l’actuel président. Sur ce plan, une certaine opinion crédite son adversaire d’un bilan plus « visible ». Et c’est peut-être vrai. Le tapage s’en était chargé. L’ancien président a certainement du mérite. Ghazouani, son vieil ami, le lui reconnaît.
Mais les deux hommes, sans le paraître, étaient diamétralement opposés. Deux hommes ; deux styles diamétralement opposés. On est même en droit de se demander quels étaient les atomes crochus entre les deux hommes pour perpétuer une amitié de 40 ans? Cela transparait nettement aussi dans le style de gouvernance. Le plus grand challenge était, sans doute pour Ghazouani, de ressusciter les grands équilibres économiques du pays malgré la pression, l’emprise de la dette extérieure (près de 100% du PIB) et l’impact de la pandémie de la Covid19. L’inflation à 12% du PIB, presque la banqueroute, a considérablement baissé en 2023 grâce à une politique économique et financière prudente par la BCM. Dans toute la région ouest-africaine, la Mauritanie est le seul endroit où les investissements directs étrangers ont augmenté de près de 10% en 2023. Les espoirs d’un lendemain meilleur accompagnent aussi les promesses du secteur énergétique (Gaz et Hydrogène vert). L’exploitation de GTA puis les réserves de BirAllah pourraient apporter de l’oxygène à l’économie du pays et même hisser le pays au stade d’une économie émergente.
Pourtant, les flux migratoires de la jeune du pays vers les USA sonnent déjà comme une fausse note. Une réalité à laquelle il faut des solutions idoines pour maintenir nos jeunes au bercail et les encourager à y rester. Le pays a besoin de leurs bras pour mettre en valeur ses nouvelles richesses et le construire.
A l’heure actuelle, aucun éventuel candidat au sein de notre classe politique ne saurait faire ombrage à la réélection de l’actuel président. Le boulevard semble assurément ouvert pour les ambitions nourries par le président encore en exercice. Ce n’est en tout cas pas l’opposition actuelle qui saura lui enfanter un outsider de taille. Alors d’où pourrait provenir l’oiseau rare ? Wait and see !
JD
ladepeche
C’est la dernière ligne droite du premier mandat du président Ghazaouani avant la présidentielle de 2024. Jusqu’à présent, Ghazouani ne s’est pas prononcé sur sa candidature. Il souhaiterait, sans doute, comme le lui permet la Constitution, briguer une seconde fois le suffrage de ses compatriotes pour un second et dernier mandat.
A un an de cette élection, l’état-major politique est déjà effervescent. Il trahit l’assurance que le président actuel voudrait bien rempiler à la tête de l’Etat. Le dernier test fut pour lui celui des élections générales et leurs résultats. Des consultations qui sont aujourd’hui derrière nous. Elles consacrent, malgré les couacs de leur organisation par la CENI, la mainmise du parti au pouvoir «Insaf» sur la scène politique nationale. «Insaf » s’est -malgré la fronde intestine- adjugé une majorité politique confortable. Par ailleurs, le président Ghazaouani pourrait aussi se prévaloir d’un soutien de plusieurs formations politiques présentes au sein de l’hémicycle. Mais le président traine néanmoins avec lui des «péchés originels » avec la reconduction suivie de la réhabilitation de hauts responsables décriés. Des choix que l’opinion ne semble pas lui pardonner sous quel que prétexte que ce soit. C’est le véritable dilemme pour l’actuel président. Mais Ghazouani, sur ce registre, préfère s’en tenir, pour évacuer les critiques, à une politique de l’autruche. La mise en place le 4 juillet dernier gouvernement –qui se veut politique- en est la parfaite matérialisation.
Sans outsider
On ne l’a pas tous encore compris. Le tempérament du président Ghazouani n’est pas à susciter des vagues. Il continue de cultiver la discrétion sur ses relations personnelles. C’est tout le contraire de son prédécesseur. Aziz aimait le changement fracassant. Ghazouani adule le changement dans la stabilité. Son aura et son acceptation sur la scène internationale corroborent le crédit de sagesse qui lui est calqué par ses pairs du monde entier.
Le Portrait croisé des deux hommes atteste qu’autant l’ancien président était fougueux, autant l’actuel semble plus prudent, plus mesuré voire sournois. Attentiste même disent ces détracteurs. Mais les résultats sont là. D’un pays asphyxié économiquement et surendetté, le président Ghazaouani a transformé ce lourd tribut pour rendre le pays solvable et crédible auprès des bailleurs de fonds. La comparaison aurait pu s’arrêter là entre les résultats économiques enregistrés par les deux derniers Chefs d’Etat. Mais plus on épluche, plus il n’y a pas photos entre les deux hommes en dépit d’une communication qui ne suit pas à toute allure les réalisations de l’actuel président. Sur ce plan, une certaine opinion crédite son adversaire d’un bilan plus « visible ». Et c’est peut-être vrai. Le tapage s’en était chargé. L’ancien président a certainement du mérite. Ghazouani, son vieil ami, le lui reconnaît.
Mais les deux hommes, sans le paraître, étaient diamétralement opposés. Deux hommes ; deux styles diamétralement opposés. On est même en droit de se demander quels étaient les atomes crochus entre les deux hommes pour perpétuer une amitié de 40 ans? Cela transparait nettement aussi dans le style de gouvernance. Le plus grand challenge était, sans doute pour Ghazouani, de ressusciter les grands équilibres économiques du pays malgré la pression, l’emprise de la dette extérieure (près de 100% du PIB) et l’impact de la pandémie de la Covid19. L’inflation à 12% du PIB, presque la banqueroute, a considérablement baissé en 2023 grâce à une politique économique et financière prudente par la BCM. Dans toute la région ouest-africaine, la Mauritanie est le seul endroit où les investissements directs étrangers ont augmenté de près de 10% en 2023. Les espoirs d’un lendemain meilleur accompagnent aussi les promesses du secteur énergétique (Gaz et Hydrogène vert). L’exploitation de GTA puis les réserves de BirAllah pourraient apporter de l’oxygène à l’économie du pays et même hisser le pays au stade d’une économie émergente.
Pourtant, les flux migratoires de la jeune du pays vers les USA sonnent déjà comme une fausse note. Une réalité à laquelle il faut des solutions idoines pour maintenir nos jeunes au bercail et les encourager à y rester. Le pays a besoin de leurs bras pour mettre en valeur ses nouvelles richesses et le construire.
A l’heure actuelle, aucun éventuel candidat au sein de notre classe politique ne saurait faire ombrage à la réélection de l’actuel président. Le boulevard semble assurément ouvert pour les ambitions nourries par le président encore en exercice. Ce n’est en tout cas pas l’opposition actuelle qui saura lui enfanter un outsider de taille. Alors d’où pourrait provenir l’oiseau rare ? Wait and see !
JD
ladepeche