Un réseau d'eau en piteux état, la menace de coupures liées à la sécheresse, le chaos dans les transports urbains au bord de la faillite, et le problème récurrent des déchets... Dans Rome "l'éternelle", les difficultés s'amoncellent.
"Rome est la situation qui me préoccupe le plus". Pour le ministre italien de l'Environnement, Gian Luca Galletti, la sécheresse qui sévit cet été en Italie est une urgence nationale mais pour la capitale, le problème est encore plus aigu.
A tel point que la solution drastique de rationner l'eau courante pour quelque 1,5 million de Romains - sur près de 3 millions que compte la métropole - est sérieusement envisagée à partir de lundi, les interruptions préconisées pouvant aller jusqu'à huit heures par jour.
La faute à qui? A la période de sécheresse exceptionnelle, mais aussi au réseau d'eau de la capitale - qui compte quelque 7.000 kilomètres de conduits - sur lequel environ 45 litres sur 100 sont perdus, notamment en raison du piètre entretien dont il souffre depuis des années, selon le syndicat italien Uil.
Un comble pour une ville dont l'histoire nous rappelle depuis 2000 ans qu'elle fut pionnière en matière de réseaux d'égouts ou d'aqueducs pour acheminer l'eau potable...
"Il faut s'intéresser au système des canalisations dans la ville, là oui il y a un problème. Mais il faudrait un vrai investissement. On calcule qu'il faudrait 60 milliards d'euros d'investissements dans le réseau hydrique en Italie", la capitale étant une priorité, a expliqué à l'AFP le géologue Mario Tozzi.
D'autant que cette incurie a un coût pour les Romains, estimé à 90 euros sur une facture annuelle de 300 euros par famille, selon un calcul de l'association italienne de consommateurs Codacons.
Il y a une semaine, le président de la région du Latium (dont dépend Rome), Nicola Zingaretti a lui soulevé un autre problème : celui lié au niveau excessivement bas du lac de Bracciano, situé à une trentaine de kilomètres au nord de la capitale, et qui contribue à hauteur de 8% à son alimentation en eau.
Considérant qu'il y avait là "un risque de catastrophe écologique", il a ordonné l'arrêt de la captation d'eau dans le lac. Ce a quoi le gestionnaire public de l'eau potable de la métropole (l'Acea, détenu à 51% par la ville) a aussitôt répondu qu'il serait alors contraint de procéder à des coupures à partir de lundi.
- Transports et déchets aussi... -
Autre réseau en difficulté à Rome, celui des transports publics (Atac). Un problème endémique de la ville, presqu'aussi célèbre pour les retards de ses bus que pour ses fontaines, mais qui a pris une nouvelle tournure jeudi lorsque que le directeur d'Atac, Bruno Rota, a dénoncé le chaos dans lequel se trouve la société publique.
"Ces derniers mois, j'ai pris progressivement acte d'une situation de l'entreprise lourdement compromise et minée", a déclaré dans le Corriere della Sera le dirigeant nommé en avril par l'administration du Mouvement 5 étoiles (populistes), dont est issue la maire de Rome, Virginia Raggi.
Absentéisme des conducteurs aux "horaires de travail présumés", "poids écrasant" de la dette qui s'élève à 1,3 milliard d'euros, risque de faillite, Bruno Rota a tiré le signal d'alarme avant d'annoncé, vendredi, sa démission. Il est le troisième patron d'Atac à jeter l'éponge depuis l'arrivée de Virginia Raggi au Capitole, il y a à peine plus d'un an...
Trois, c'est aussi le nombre de patrons qui se sont succédé au cours de la même période à la tête de la société en charge du traitements des déchets de la capitale, l'Ama.
Car la ville éternelle offre régulièrement à ses habitants, et à ses touristes, le spectacle navrant des conteneurs débordants d'immondices.
Un problème lui aussi récurrent pour la ville dont les infrastructures de traitement peinent à absorber les quelque 4.500 tonnes de déchets produites chaque jour par les Romains.
Une urgence qui a conduit les autorités à demander l'an passé l’assistance de l'Autriche pour qu'elle accepte de traiter une partie de ces déchets dans ses usines de recyclage.
(©AFP / 28 juillet 2017 23h15)
"Rome est la situation qui me préoccupe le plus". Pour le ministre italien de l'Environnement, Gian Luca Galletti, la sécheresse qui sévit cet été en Italie est une urgence nationale mais pour la capitale, le problème est encore plus aigu.
A tel point que la solution drastique de rationner l'eau courante pour quelque 1,5 million de Romains - sur près de 3 millions que compte la métropole - est sérieusement envisagée à partir de lundi, les interruptions préconisées pouvant aller jusqu'à huit heures par jour.
La faute à qui? A la période de sécheresse exceptionnelle, mais aussi au réseau d'eau de la capitale - qui compte quelque 7.000 kilomètres de conduits - sur lequel environ 45 litres sur 100 sont perdus, notamment en raison du piètre entretien dont il souffre depuis des années, selon le syndicat italien Uil.
Un comble pour une ville dont l'histoire nous rappelle depuis 2000 ans qu'elle fut pionnière en matière de réseaux d'égouts ou d'aqueducs pour acheminer l'eau potable...
"Il faut s'intéresser au système des canalisations dans la ville, là oui il y a un problème. Mais il faudrait un vrai investissement. On calcule qu'il faudrait 60 milliards d'euros d'investissements dans le réseau hydrique en Italie", la capitale étant une priorité, a expliqué à l'AFP le géologue Mario Tozzi.
D'autant que cette incurie a un coût pour les Romains, estimé à 90 euros sur une facture annuelle de 300 euros par famille, selon un calcul de l'association italienne de consommateurs Codacons.
Il y a une semaine, le président de la région du Latium (dont dépend Rome), Nicola Zingaretti a lui soulevé un autre problème : celui lié au niveau excessivement bas du lac de Bracciano, situé à une trentaine de kilomètres au nord de la capitale, et qui contribue à hauteur de 8% à son alimentation en eau.
Considérant qu'il y avait là "un risque de catastrophe écologique", il a ordonné l'arrêt de la captation d'eau dans le lac. Ce a quoi le gestionnaire public de l'eau potable de la métropole (l'Acea, détenu à 51% par la ville) a aussitôt répondu qu'il serait alors contraint de procéder à des coupures à partir de lundi.
- Transports et déchets aussi... -
Autre réseau en difficulté à Rome, celui des transports publics (Atac). Un problème endémique de la ville, presqu'aussi célèbre pour les retards de ses bus que pour ses fontaines, mais qui a pris une nouvelle tournure jeudi lorsque que le directeur d'Atac, Bruno Rota, a dénoncé le chaos dans lequel se trouve la société publique.
"Ces derniers mois, j'ai pris progressivement acte d'une situation de l'entreprise lourdement compromise et minée", a déclaré dans le Corriere della Sera le dirigeant nommé en avril par l'administration du Mouvement 5 étoiles (populistes), dont est issue la maire de Rome, Virginia Raggi.
Absentéisme des conducteurs aux "horaires de travail présumés", "poids écrasant" de la dette qui s'élève à 1,3 milliard d'euros, risque de faillite, Bruno Rota a tiré le signal d'alarme avant d'annoncé, vendredi, sa démission. Il est le troisième patron d'Atac à jeter l'éponge depuis l'arrivée de Virginia Raggi au Capitole, il y a à peine plus d'un an...
Trois, c'est aussi le nombre de patrons qui se sont succédé au cours de la même période à la tête de la société en charge du traitements des déchets de la capitale, l'Ama.
Car la ville éternelle offre régulièrement à ses habitants, et à ses touristes, le spectacle navrant des conteneurs débordants d'immondices.
Un problème lui aussi récurrent pour la ville dont les infrastructures de traitement peinent à absorber les quelque 4.500 tonnes de déchets produites chaque jour par les Romains.
Une urgence qui a conduit les autorités à demander l'an passé l’assistance de l'Autriche pour qu'elle accepte de traiter une partie de ces déchets dans ses usines de recyclage.
(©AFP / 28 juillet 2017 23h15)