Le Pouvoir a pris l’initiative de réviser la Constitution de notre pays, la République Islamique de Mauritanie. La Constitution de notre pays a été révisée plusieurs fois depuis son adoption. Mais cette fois-ci la révision de la Constitution aborderait une question essentielle à savoir la modification du Drapeau National
Cette question est d’une extrême importance et l’initiative du Pouvoir si elle se confirme est inexplicable et ne procède à notre avis d’aucune logique compréhensible. Elle est particulièrement grave s’agissant du Drapeau National, un symbole suprême pour un pays. Changer le drapeau plus de 56 après l’indépendance d’un pays comme la Mauritanie est assez grave. Et ce à plusieurs titres :
1. Un Drapeau est un symbole fort de la souveraineté d’une Nation, il se déploie lors des manifestations ou sur les bâtiments institutionnels à l’intérieur du pays comme à l’étranger.
- Notre drapeau est un symbole national que tous les Mauritaniens ont adopté et respecté depuis plus de 56 ans
- Nul n’a le droit de le modifier sans l’accord de tous les Mauritaniens. Même dans le cas où une minorité reste attachée à ce Drapeau, la responsabilité politique et morale doit pousser les dirigeants à le maintenir pour veiller à la cohésion nationale…
- Dans un pays si une partie de la population aime un drapeau et l’autre aime un autre drapeau, c’est la cohésion nationale qui est mise en péril. Un Drapeau National est plus important que des motivations particulières ou circonstancielles.
Aussi pensons-nous que le Drapeau doit symboliser la ligne rouge à ne pas atteindre. Toucher au Drapeau, c’est ouvrir la voie à la division et c’est justifier à chaque Pouvoir dans le futur le droit de choisir le Drapeau qui lui convient.
L’intérêt national impose le retrait du changement de Drapeau de l’actuel Projet de modification de la Constitution.
Nouakchott, le 1er mars 2017
Tijani Mohamed El Kerim
Directeur de l’Institut Mauritanien pour l’Accès à la Modernité (IMAM)
Ancien Ambassadeur
Ex Député
Ancien Président du Conseil Supérieur des Jeunes, Haut-Commissaire à la Jeunesse
source lecalame.info