Les syndicats des enseignants en Mauritanie et les acteurs du système éducatif sont en train de travailler dans l’ombre, unis dans une démarche ambitieuse visant à obtenir de l'État une nouvelle stratégie pour assurer à tous les enseignants un accès à un habitat décent. Ce secteur, bien que profondément gratifiant, est également marqué par des conditions de travail exigeantes et stressantes, ce qui renforce l’urgence de la demande syndicale.
Une cité entière pour les enseignants
Les syndicats ne se contenteront plus de revendications modérées : ils exigent rien de moins qu'une cité entière dédiée aux enseignants. Cette cité pourrait être localisée à Nouakchott, Nouadhibou, ou même décentralisée dans les capitales régionales, offrant ainsi des options variées pour satisfaire les besoins des enseignants à travers le pays. Cette approche vise à répondre de manière globale aux problématiques de logement rencontrées par les acteurs du secteur éducatif, qui méritent une reconnaissance accrue pour leur engagement quotidien.
Une alternative plus pragmatique et immédiate envisagée par les syndicats serait l’octroi de terrains fiabilisés aux enseignants proches de la retraite. Cette solution permettra aux enseignants de sécuriser un logement décent en fin de carrière, sans nécessiter la construction d’une nouvelle infrastructure. Bien que cette option soit plus ciblée, elle représente un pas important vers la résolution des inégalités en matière de logement pour les enseignants.
Un contexte de favoritisme et d’inégalités
La question de l’urgence d’un habitat décent pour les enseignants intervient dans un contexte où d’autres professions ont déjà bénéficié de mesures similaires. Récemment, le ministre de la Culture, des Arts, de la Communication et des Relations avec le Parlement, M. Houssein Medou, a réussi à obtenir dix hectares pour la construction d'une cité des médias, avec une partie dédiée à une maison de la presse. De plus, dans un passé récent, magistrats, professeurs d'université, parlementaires et même une centaine d’avocats ont déjà obtenu des parcelles de terrain dans des zones résidentielles.
Les enseignants, témoins de ce favoritisme manifeste, se sentent désormais marginalisés et réclament une égalité de traitement. Ils estiment que la question du logement ne devrait plus être considérée comme un sujet secondaire ou un épouvantail, mais comme une priorité absolue nécessitant une attention sérieuse de la part de l'État.
Appel à une collaboration étroite
Pour faire avancer cette cause, les syndicats appellent à une collaboration étroite entre le ministère de l’Éducation et le ministère des Domaines, des Biens de l'État et de la Réforme Foncière. Ils espèrent que cette coopération permettra de trouver des solutions concrètes et efficaces pour garantir un habitat décent aux enseignants, en adéquation avec leurs contributions et sacrifices professionnels.
Les revendications des syndicats des enseignants mettent en lumière une problématique cruciale dans le secteur de l’éducation. Alors que d’autres professions ont vu leurs besoins en logement satisfaits, les enseignants, malgré leur rôle essentiel dans la société, semblent avoir été laissés pour compte.
Il est désormais impératif que l'État mauritanien prenne en compte ces revendications et s'engage dans une réforme significative de la politique de logement, afin d'assurer à chaque enseignant un cadre de vie digne et adapté à ses besoins. Le cas échéant, cette question d’un logement décent s’invitera dans la prochaine rentrée scolaire, et restera une véritable pomme de discorde avec tous les risques et périls…
ladepeche.mr