Il relève de la redevabilité publique qu’un responsable investi par l’État d’une charge d’intérêt collectif, quel que soit son niveau, soit amené, régulièrement ou de façon sporadique, à rendre des comptes. C’est la contrepartie de la confiance que les autorités, au nom du peuple, ont placée en lui. Des procédures et des règles convenues ont été élaborées pour de tels contrôles.
Les auditions de hauts responsables, entendus par la Commission Parlementaire il y a de cela deux ans, quand bien même relevant d’une procédure exceptionnelle et dont l’initiative est politique, entrent dans ce cadre. Du moins c’est ce qui est attendu.
Le cas de Monsieur Taleb Abdivall Maouloud nous semble illustrer le mauvais exemple de l’application de ces règles et une singularité flagrante de son dévoiement.
Nous, constitués en comité de soutien, tenons à porter à la connaissance de l’opinion publique, concernant le cas de Monsieur Abdivall, les éléments suivants :
1- Monsieur Abdivall est le premier et le seul, parmi l’ensemble des prévenus, à avoir décidé de publier l’ensemble de son patrimoine avec moult précisions permettant de quantifier les biens et d’en pister la traçabilité jusqu’au moindre détail. Une maison d’habitation principale composée d’un simple plein pied (rez-de-chaussée) et acquise avant sa prise de fonction. Un appartement à Nouadhibou et un autre aux Canaris, payés par les revenus de son activité professionnelle après son départ des fonctions à responsabilité publique qu’il a occupé et dont les payements ont transité, le plus légalement et le plus clairement possible, par des comptes dans des établissements bancaires connus et reconnus. Cette publication destinée à éclairer l’opinion publique n’a pas manqué d’aider les enquêteurs chargés de dresser la liste des biens des prévenus. Elle dénote de la parfaite sérénité de Monsieur Abdivall et de son ambition de collaborer avec la justice dans une totale transparence et dans le respect des procédures.
2- Monsieur Abdivall, là aussi seul parmi ses co-accusés, a décidé de démissionner ou de suspendre l’ensemble de ses charges publiques (Université) et semi-publiques (Conseils d’Administration) dès l’annonce de son inculpation. Il considère que la longue liste d’accusations que le parquet lui oppose, quand bien même il ne s’agissait à ce stade que d’accusations, étaient incompatibles avec le niveau d’exemplarité que requéraient ces charges. Il y avait là une éclatante preuve du respect et de la confiance que Monsieur Abdivall place en la justice de son pays.
3- Deux ans qu’a duré l’instruction et pendant lesquels Monsieur Abdivall n’a été entendu en tout et pour tout que 45 minutes, des sites d’information publiaient les conclusions du Juge d’instruction et montraient la parfaite concordance entre la liste des biens que Monsieur Abdivall avait volontairement déclarés à l’opinion publique et celle retenue par le Juge d’instruction. Rien qui étaye la longue liste de chefs d’accusation allant de l’enrichissement illicite au trafic d’influence en passant par la prise illégale de bénéfice et le détournement des biens publics. Malgré tout cela Monsieur Abdivall fut renvoyé devant la Cour Pénale et mis sous contrôle judiciaire strict.
4- Nombre d’entre nous connaissons Monsieur Abdivall en privé, d’autres ont travaillé avec lui en tant que collègues ou collaborateurs et certains les deux à la fois. Mais, plus que sur notre conviction de sa probité et de son innocence des infamies qu’on essaye de lui coller, la réaction que nous rendons ici publique est basée sur la vacuité du dossier de Monsieur Abdivall et la concordance parfaite entre ses déclarations rendues publique par lui-même et le résultat de l’enquête diligentée par les autorités judiciaires.
5- Étant donné l’ensemble des éléments précédents, nous demandons à ce que cesse ce qui s’apparente à de l’acharnement politico-judiciaire à l’encontre de Monsieur Abdivall et que la Justice ne puisse servir d’instrument de règlement de compte ni de punition collective.