Le ministre de la Santé, Dr. Sidi Ould Zahaf a présidé jeudi 10 juin 2021 à Nouakchott, au lancement d’un atelier d’échanges et de concertation sur le Plan national de développement sanitaire (PNDS) 2021-2030, ainsi que sur le dossier d’investissement 2021-2023. Etaient présents à la rencontre, le représentant de la Délégation de l’Union européenne, ainsi que les Représentants résidents de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) et de l’UNICEF en Mauritanie.
La santé, une priorité dans l’agenda du gouvernement
Dans le mot qu’il a prononcé l’occasion, le ministre de la Santé a rappelé que dans le programme électoral du Président Mohamed Cheikh Ghazouani, 32 points ont été consacrés au secteur de la santé. Ce que, selon lui, le Premier ministre a traduit dans un programme d’action qui a abouti sur des résultats palpables que le citoyen mauritanien a ressentis, ainsi que sur un plan de restructuration qui a veillé à garder les acquis et à les consolider. Les instructions présidentielles ont porté, dira-t-il en substance, sur l’attention à accorder à la santé des populations de prime abord, ce qui requiert, selon lui, un travail sans relâche de la part des acteurs du secteur. Le deuxième objectif visé, poursuit-il, est d’assurer l’offre de services permanente en matière de santé à tous les Mauritaniens quel que soit leur lieu de résidence ou leur situation sociale ou économique.
« C’est dans ce cadre qu’a été lancé tout récemment l’ambitieux programme visant à accorder l’assurance maladie à 20% de la population mauritanienne les plus pauvres » a souligné Dr. Sidi Ould Zahaf qui a déclaré que cette initiative est à saluer pour sa particularité.
Le ministre a ensuite informé l’assistance sur le déclenchement il y a quelques mois d’une opération menée par son département visant à adopter un plan décennal pour le développement du secteur sanitaire, ce qui a nécessité selon lui, des enquêtes et des collectes de données ainsi que la mobilisation de moyens techniques multiformes dans divers spécialités et domaines. « Nous voici aujourd’hui réunis autour des résultats de cette démarche, le Plan national décennal 2021-2030, du secteur de la santé » a-t-il précisé.
Pointer le regard vers le futur
Précédant le ministre de la Santé, le Représentant de la Délégation de l’Union européenne, avait déclaré auparavant que le présent atelier vise à faire des projections sur la base d’une évaluation des étapes déjà franchies et des réalisations à accomplir dans le futur. Il a salué les efforts accomplis jusque-là par l’ensemble des acteurs, personnels de santé, partenaires et autres intervenants. « Ce PNDS est la déclinaison stratégique des interventions que nous allons faire pour les prochaines années » a-t-il souligné.
Adopter une approche multisectorielle
Pour sa part, le Représentant de l’OMS a salué « la qualité du dialogue politique qui va conduire à un document de qualité, lequel va servir de référence à nous tous, les partenaires, pour apporter l’appui nécessaire à la Mauritanie et l’aider à réaliser son agenda en matière de développement sanitaire ».
Ce processus participatif, selon lui, va aider tout le monde à s’accorder sur les priorités et à avoir une vision commune sur le développement sanitaire, surtout d’engager tous les acteurs à appuyer et à accompagner le ministère de la Santé dans la mise en œuvre des choix prioritaires qui seront faits.
Il a tenu à insister sur trois aspects, la gouvernance qui fait appel à des approches multisectorielles pour adresser les déterminants socioéconomiques de la santé, la capacité du ministère de la Santé à jouer son rôle de régulation dans le cadre de la gouvernance en faveur de la santé, en plus des approches intégrées et multirisques qui permettent d’améliorer la situation sanitaire.
Enfin, le dernier aspect selon lui, garder à l’esprit que la finalité de toutes ces approches, c’est le citoyen mauritanien pour qui, il faut disponibiliser une offre de service sanitaire de qualité et pérenne.
Groupes de travail
Sous la houlette des consultants, les participants se sont scindés en quatre groupes, selon les thématiques contenus dans le draft du PNDS. Un groupe sur la Santé maternelle, néonatale et infanto-juvénile, un groupe sur les maladies transmissibles et non transmissibles, un groupe sur la sécurité sanitaire et la réponse aux situations d’urgence de santé publique, et enfin, un groupe sur la gouvernance et l’accès équitable aux services de santé de qualité.
Il s’agira pour les participants, dont différents responsables centraux, directeurs régionaux à l’action sanitaire, consultants et société civile, de procéder à la relecture du document, et en faisant référence à leur domaine de qualification et à leurs connaissances du secteur de la santé, d’apporter leurs observations et suggestion sur les parties du document qui leur sont assignés. Ils doivent vérifier la pertinence, la cohérence et la faisabilité des données qui y sont contenus, vision, buts, principes, actions stratégiques et cadre logique des interventions, cadre de financement et projections budgétaires, cadre de mise en œuvre.
Pendant trois jours, les participants devront ainsi, dans leur groupe respectif, mettre leurs imputs sur les parties du document qui leur sont soumises. Une restitution est prévue à la fin des travaux, puis la présentation pré-finale du document modifié et son adoption définitive.
A signaler que plusieurs membres de la société civile actifs dans le domaine du développement participent aux travaux de l’atelier qui sera clos samedi 12 juin 2021.
Cheikh Aïdara
aidara.mondoblog.org