La vengeance du président mauritanien ne s’arrête pas, à l’encontre de son prédécesseur. Auparavant alliés, ils sont désormais ennemis. Et Mohamed Ould Abdel Aziz semble être dans de beaux draps depuis qu’une commission parlementaire a été chargée de passer au crible sa gestion du pouvoir. Cette même commission aimerait interroger l’ancien président qui n’a, jusqu’à maintenant, reçu aucune convocation officielle. Qu’importe, les neuf membres de la commission parlementaire ont déjà auditionné de nombreux anciens ministres et hauts fonctionnaires.
Ils enquêtent notamment sur le fonds des recettes pétrolières, sur la vente des biens immobiliers publics dans la capitale mauritanienne ou encore sur la gestion de la Fondation de la Société nationale industrielle et minière. En tout, dix dossiers sont entre les mains de ces parlementaires déterminés à faire la lumière sur les mandats de Mohamed Ould Abdel Aziz.
L’ancien Président est accusé, en somme, d’avoir mis en coupe réglée de nombreuses sociétés au profit de ses proches et de lui-même. Son ancien Premier ministre Moulaye Ould Mohamed Lagdhaf a été un des premiers à le lâcher en indiquant ne pas avoir été consulté sur les dossiers tendancieux. D’autres ministres, comme Sidi Mohamed Ould Maham, ont sommé l’ancien président de dire toute la vérité rien que la vérité.
Mais la question qui se pose est : l’ex-chef d’Etat peut-il être condamné par la Haute Cour de Justice ? Les avis divergent, l’accusation de haute trahison étant la seule possibilité de mettre un ancien président derrière les barreaux. Mais cela pourrait être le cas si des détournements de fonds et des faits de corruption sont prouvés par la commission. Si Mohamed Ould Abdel Aziz ne semble, pour le moment, pas être obligé d’obtempérer, le président mauritanien est en train de tuer politiquement son ancien allié.
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