- La vice-coordinatrice de l’Organisation pour l’Officialisation des Langues Nationales (OLAN), Souzy Boy, estime que la Loi d’orientation de l’Éducation nationale "vise l’arabisation totale du système éducatif" et parle d’une expérimentation "sans lendemain" des langues nationales.
Elle est interrogée par Alakhbar.
ALAKHBAR_ Comment vous décrivez votre mouvement, OLAN?
OLAN est un sursaut de citoyenneté qui a réuni des mauritaniens de différents horizons et de différents profils après l’annonce de la présentation du projet de Loi d’orientation de l’Éducation nationale, portée par le Ministère de l’Éducation nationale et de la Réforme du Système éducatif.
ALAKHBAR_ Qu’est-ce que vous réclamez précisément pour les langues nationales ?
La constitution mauritanienne reconnait quatre langues: le wolof, le puular, le soninke et l’arabe. Parmi celles-là, l’arabe est la seule langue officielle. Les autres sont des langues nationales. Nous demandons donc l’équité et l’égale citoyenneté de tous les mauritaniens et par conséquent l’officialisation des langues Puular, Soninke et Wolof au même titre que l’Arabe.
ALAKHBAR_ Pourquoi vous fustigez la Loi d’orientation de l’Éducation nationale ?
En fait, l’OLAN ne s’oppose pas à une réforme de notre Éducation. Plutôt, nous dénonçons les nombreuses zones d’ombre dans la Loi d’orientation de l’Éducation nationale. C’est une loi ambiguë quand elle aborde la réintroduction des langues nationales au système éducatif.
En lisant l’article 65, on comprend que la loi vise plutôt l’arabisation totale du système éducatif. Pour les langue nationales on nous propose simplement une expérimentation sans lendemain aux classes préscolaires et fondamentales.
D’ailleurs, les langues nationales ont été expérimentées il y a 20 ans. Pourquoi refaire aujourd’hui? Et puis, la nouvelle loi ne définit pas la période d’expérimentation. Comme je l’ai dit, il y a une volonté réelle d’arabiser tout le système éducatif.
Nous sommes seulement pour une réforme de l’Éducation qui accorde les mêmes chances à tous les enfants mauritaniens quel que soit leur appartenance communautaire.