2 Août 2019- 2 Août 2022, voilà trois ans qu’une page sombre de notre histoire a été tournée avec le départ d’Ould Abdel Aziz et l’arrivée de Ghazwani au pouvoir. Après une décennie de gabegie, de prévarications et de détournements de deniers publics comme le pays n’en a jamais connus auparavant. Dix ans de népotisme, de pillage à ciel ouvert, de favoritisme à peine voilé.
Une période qu’au final personne n’a regrettée. Le rapport de la Commission d’enquête parlementaire donnera d’ailleurs une idée – pas si approfondie que ça, disent certains – de l’ampleur du casse auquel ce pauvre pays a été soumis au cours de cette étape. Mais, trois ans plus tard et malgré les arrestations, les déclarations de bonnes intentions, les contrôles judiciaires, les milliers d’heures d’interrogatoires et les preuves, accablantes, aucun procès ne s’est encore tenu et le Trésor public n’a récupéré aucune ouguiya. Les liquidités, les biens, meubles et immeubles sont dit-on, sous séquestre… en attendant que la justice tranche.
En tout état de cause, l’opinion semble se lasser d’un processus dont elle ne voit pas le bout et commence à craindre qu’elle ne se retrouve, une fois de plus, le dindon de la farce. Occupée qu’elle est par les soucis du quotidien – hausse des prix des produits alimentaires et du transport qui la saigne aux quatre veines – elle a sans doute d’autres chats à fouetter que de s’occuper de ces affaires de « grands » qui, comme beaucoup d’autres, finissent toujours en eau de boudin. Et certes : si les dindons picorent ce qu’ils peuvent, les loups ne se mangent pas entre eux.
Ahmed Ould Cheikh
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