Le Président de la République, Monsieur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, a reçu, en audience, vendredi au palais présidentiel à Nouakchott, une délégation du fonds monétaire mondial (FMI), conduite par son directeur général adjoint, M. KENJI OKAMURA.
A l’issue d l’audience, M. OKAMURA a fait une déclaration à l’AMI dans laquelle il a exprimé ses remerciements au Président de la République, au Premier ministre, aux ministres des finances et des affaires économique et au Gouverneur de la Banque centrale de Mauritanie pour l’hospitalité généreuse et les entretiens fructueux dont il a fait l’objet pendant son séjour en Mauritanie.
Il a ajouté : Dans le cadre de nos discussions, nous avons examiné l’évolution économique récente en Mauritanie et les risques qui pèsent sur elle. J’ai félicité les autorités de leur riposte résolue à la pandémie de COVID-19, qui, alliée à un soutien financier international conséquent, a placé la Mauritanie sur la voie de la reprise ».
Cependant, M. OKAMURA a fait remarquer qu’une une confluence de chocs, notamment la guerre en Ukraine et les tensions régionales, a réduit la marge de manœuvre des pouvoirs publics, alors que la Mauritanie doit encore faire face à des besoins considérables en matière de développement humain et d’infrastructures.
S’agissant de la montée des prix internationaux des produits de base, le responsable du FMI a précisé qu’elle a entraîné des pressions inflationnistes et provoqué une insécurité alimentaire.
Parlant des fluctuations des prix des matières premières, le chef de la délégation a déclaré qu’elles ont également dégradé la position extérieure de la Mauritanie. « Selon des données préliminaires, le déficit des transactions courantes a doublé pour atteindre 16,4 % du PIB en 2022, sous l’effet des pressions sur les prix internationaux des denrées alimentaires et de l’énergie et de la baisse des cours du minerai de fer, et les réserves internationales ont légèrement diminué en 2022. Une accélération de la croissance est attendue, à 5,3 % en 2022, principalement tirée par la reprise du secteur extractif ».
Il a salué le lancement du programme de réforme économique de la Mauritanie, appuyé par des accords avec le FMI d’environ 87 millions de dollars ; programme qui vise à préserver la stabilité macroéconomique, à renforcer les cadres de politique budgétaire et monétaire, à consolider les bases d’une croissance durable et inclusive et à réduire la pauvreté.
Au sujet de l’investissement, M. OKAMURA a déclaré avoir discuté avec les autorités mauritanienne de la nécessité de préserver les investissements dans les infrastructures et les dépenses sociales afin de parvenir à une croissance plus élevée et plus verte. « Cette stratégie doit respecter une discipline budgétaire pour contenir l’endettement. Le maintien d’une politique monétaire restrictive, en étroite coordination avec l’exécution du budget, contribuera à réduire l’inflation ».
Il a déclaré avoir souligné l’importance d’une exécution résolue des réformes structurelles, notamment l’amélioration de la gouvernance, de la transparence, de l’environnement des affaires et de l’inclusion financière, ainsi que l’atténuation des défis liés au changement climatique.
« En conclusion, je salue l’excellence et la longévité des relations entre la Mauritanie et le FMI, et je me réjouis de la poursuite de notre partenariat dans le cadre du programme économique appuyé par le mécanisme élargi de crédit et la facilité élargie de crédit », a-t-il noté.
L’audience s’est déroulée en présence du Gouverneur de la Banque Centrale de Mauritanie, M. Mohamed Lemine Ould Dhehbi, le directeur de Cabinet du Président de la République, M. Ismaêl Ould Cheikh Ahmed, et M. Mohamed lemine Ould Selmane, conseiller à la Présidence de la République ainsi que les membres de la délégation du FMI.
AMI