- L’IMRI a organisé une mission en Mauritanie du 18 au 22 novembre, dans le cadre de la 18ème Convention Europe-Afrique du Nord. L’occasion d’exposer aux Mauritaniens les offres d’enseignement et d’emploi du Maroc. Quels sont les tenants et aboutissants de cette initiative ?
- En effet, l’Institut Marocain des Relations Internationales (IMRI) sous la présidence de M. Jawad Kerdoudi est le partenaire depuis des années de la Convention Europe- Afrique du Nord. A ce titre, il a mobilisé ses membres et audelà pour cette première édition en Mauritanie à Nouakchott. Et ce fut un succès puisque l’APEBI, la fédération marocaine des nouvelles technologies a rejoint cette mission avec une forte délégation.
Ainsi, deux de ses membres sont en train de finaliser des contrats avec l’université de Nouakchott afin de former et de recruter des étudiants mauritaniens dans les métiers IT. En tout seize entreprises du Maroc ont fait le déplacement et sont entrain de concrétiser leurs projets en partenariat avec des homologues de Mauritanie ou en direct. En tant que hub africain, le Maroc est également sollicité par des multinationales pour entrer sur le marché mauritanien et au-delà.
- Est-ce que la Mauritanie dispose de tous les ingrédients incitant à l’investissement des entreprises marocaines, par rapport à ses voisins du Sud ?
- C’est la création par le chef d’Etat mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, de l’APIM, équivalent de l’AMDIE au Maroc, qui a révélé la volonté d’ouverture de ce pays aux investissements étrangers et marocains en particulier. La perspective d’une future économie gazière aiguise bien des appétits chez tous les pays, l’avantage sera en premier pour les pays déjà présents : Chine, France, Espagne, Turquie, Maroc.
L’Algérie se positionne de plus en plus, au moment où la Tunisie se retire de son principal investissement sur place, dans les télécoms. Il restera à la Mauritanie de bien consolider ses acquis de stabilité politique et de climat social apaisé pour lutter efficacement contre l’informel, la pauvreté extrême et la construction des infrastructures routières notamment.
La mise en place d’un Conseil supérieur des investisseurs, placé directement au niveau du Président de la République, est un des mécanismes d’amélioration du climat des affaires, avec également le travail de consolidation du cadre juridique de l’investissement. Ces atouts doivent, comme le déclare notre ambassadeur à Nouakchott, inciter les entreprises marocaines à saisir l’opportunité de création de filiales qui bénéficieront d’un marché mauritanien en pleine croissance, et d’ouvertures sur l’ensemble de la région.
- Que peut offrir la Mauritanie au Maroc ?
- Et vice-versa, que peut offrir le Maroc à la Mauritanie ? La balance commerciale actuelle est largement en faveur du Maroc, étant donné que la Mauritanie importe l’essentiel de ses besoins. Il est vrai que la part du Maroc dans le marché mauritanien ne constitue que le quart de celle de la Chine. Offrir des produits marocains de qualité aux Mauritaniens doit rester la principale préoccupation des entreprises marocaines.
La Convention Europe-Afrique du Nord a remis un Trophée de Certification à l’entreprise mauritanienne AMC Travaux qui a décroché le premier label ISO 45000 qui lui a été attribué par un bureau de certification basé au Maroc. Nous travaillons avec des entreprises locales pour la création d’un Label Halal Mauritanie, avec le concours de Halal Côte d’Ivoire, à l’image de celui qui a été initié lors de la 10ème Convention tenue à Marrakech en 2011 sous le haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
- L’entrée de Akwa sur la marché mauritanien de la distribution pétrolière, en rachetant Total Mauritanie rejoignant d’autres investissements marocains structurants : Maroc Télécom, Attijari wafabank, Addoha… Une façon de contrer l’expansion algérienne en Mauritanie ? A quels défis sont confrontés ces grands investisseurs ?
- Les investisseurs marocains établissent des stratégies et des business plan en fonction des besoins identifiés en Mauritanie et en parfaite synergie avec les orientations économiques du pays. La concurrence sera de plus en plus vive, les opérateurs marocains ont de redoutables challengers que sont les entreprises européennes et asiatiques. Les Mauritaniens ont un avis très positif à l’égard de l’expertise et du savoir-faire des entreprises marocaines, la priorité désormais est de renforcer leur présence par des actions de formation et d’intégration au profit des jeunes.
Je salue à cet égard l’implication de l’APEBI et de ses membres qui ont ouvert les premiers postes en partenariat avec l’Université de Nouakchott. D’autres membres de la délégation marocaine sont en train de finaliser leurs plans d’investissements, nous aurons de belles surprises en 2023. C’est pourquoi nous avons décidé de renouveler l’organisation de la Convention l’année prochaine, et d’ouvrir sur place un bureau pour accompagner nos partenaires.
- A quel point le conflit au Sahel peut-il mettre en péril ces investissements ?
- Le principal danger que constitue le terrorisme est pris en compte par l’ensemble des pays de la région. La reprise en main du passage de Guergarat par le Maroc et la Mauritanie a mis fin à la source principale d’inquiétudes pour les entreprises. Résultat : les échanges économiques se déroulent normalement. La dynamique positive entre le Sénégal et la Mauritanie assure une continuité verticale de tous les échanges, et ne manquera pas d’influer positivement l’ensemble des acteurs de la région.
- Pensez-vous que les relations entre Rabat et Nouakchott sont en nette amélioration ?
- Les relations entre pays ont leur météo, tantôt calme, tantôt agitée. La fraternité entre nos deux pays n’est pas un slogan, c’est une réalité que chacun peut constater. Nos services consulaires en Mauritanie délivrent plus de visas que l’ensemble des pays présents. Les élites des deux pays travaillent chaque jour à consolider les bonnes relations, dans le respect mutuel. L’économie fait des miracles, là où la politique s’inscrit dans le temps long, les entrepreneurs construisent chaque jour des passerelles et des liens solides.
- En effet, l’Institut Marocain des Relations Internationales (IMRI) sous la présidence de M. Jawad Kerdoudi est le partenaire depuis des années de la Convention Europe- Afrique du Nord. A ce titre, il a mobilisé ses membres et audelà pour cette première édition en Mauritanie à Nouakchott. Et ce fut un succès puisque l’APEBI, la fédération marocaine des nouvelles technologies a rejoint cette mission avec une forte délégation.
Ainsi, deux de ses membres sont en train de finaliser des contrats avec l’université de Nouakchott afin de former et de recruter des étudiants mauritaniens dans les métiers IT. En tout seize entreprises du Maroc ont fait le déplacement et sont entrain de concrétiser leurs projets en partenariat avec des homologues de Mauritanie ou en direct. En tant que hub africain, le Maroc est également sollicité par des multinationales pour entrer sur le marché mauritanien et au-delà.
- Est-ce que la Mauritanie dispose de tous les ingrédients incitant à l’investissement des entreprises marocaines, par rapport à ses voisins du Sud ?
- C’est la création par le chef d’Etat mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, de l’APIM, équivalent de l’AMDIE au Maroc, qui a révélé la volonté d’ouverture de ce pays aux investissements étrangers et marocains en particulier. La perspective d’une future économie gazière aiguise bien des appétits chez tous les pays, l’avantage sera en premier pour les pays déjà présents : Chine, France, Espagne, Turquie, Maroc.
L’Algérie se positionne de plus en plus, au moment où la Tunisie se retire de son principal investissement sur place, dans les télécoms. Il restera à la Mauritanie de bien consolider ses acquis de stabilité politique et de climat social apaisé pour lutter efficacement contre l’informel, la pauvreté extrême et la construction des infrastructures routières notamment.
La mise en place d’un Conseil supérieur des investisseurs, placé directement au niveau du Président de la République, est un des mécanismes d’amélioration du climat des affaires, avec également le travail de consolidation du cadre juridique de l’investissement. Ces atouts doivent, comme le déclare notre ambassadeur à Nouakchott, inciter les entreprises marocaines à saisir l’opportunité de création de filiales qui bénéficieront d’un marché mauritanien en pleine croissance, et d’ouvertures sur l’ensemble de la région.
- Que peut offrir la Mauritanie au Maroc ?
- Et vice-versa, que peut offrir le Maroc à la Mauritanie ? La balance commerciale actuelle est largement en faveur du Maroc, étant donné que la Mauritanie importe l’essentiel de ses besoins. Il est vrai que la part du Maroc dans le marché mauritanien ne constitue que le quart de celle de la Chine. Offrir des produits marocains de qualité aux Mauritaniens doit rester la principale préoccupation des entreprises marocaines.
La Convention Europe-Afrique du Nord a remis un Trophée de Certification à l’entreprise mauritanienne AMC Travaux qui a décroché le premier label ISO 45000 qui lui a été attribué par un bureau de certification basé au Maroc. Nous travaillons avec des entreprises locales pour la création d’un Label Halal Mauritanie, avec le concours de Halal Côte d’Ivoire, à l’image de celui qui a été initié lors de la 10ème Convention tenue à Marrakech en 2011 sous le haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
- L’entrée de Akwa sur la marché mauritanien de la distribution pétrolière, en rachetant Total Mauritanie rejoignant d’autres investissements marocains structurants : Maroc Télécom, Attijari wafabank, Addoha… Une façon de contrer l’expansion algérienne en Mauritanie ? A quels défis sont confrontés ces grands investisseurs ?
- Les investisseurs marocains établissent des stratégies et des business plan en fonction des besoins identifiés en Mauritanie et en parfaite synergie avec les orientations économiques du pays. La concurrence sera de plus en plus vive, les opérateurs marocains ont de redoutables challengers que sont les entreprises européennes et asiatiques. Les Mauritaniens ont un avis très positif à l’égard de l’expertise et du savoir-faire des entreprises marocaines, la priorité désormais est de renforcer leur présence par des actions de formation et d’intégration au profit des jeunes.
Je salue à cet égard l’implication de l’APEBI et de ses membres qui ont ouvert les premiers postes en partenariat avec l’Université de Nouakchott. D’autres membres de la délégation marocaine sont en train de finaliser leurs plans d’investissements, nous aurons de belles surprises en 2023. C’est pourquoi nous avons décidé de renouveler l’organisation de la Convention l’année prochaine, et d’ouvrir sur place un bureau pour accompagner nos partenaires.
- A quel point le conflit au Sahel peut-il mettre en péril ces investissements ?
- Le principal danger que constitue le terrorisme est pris en compte par l’ensemble des pays de la région. La reprise en main du passage de Guergarat par le Maroc et la Mauritanie a mis fin à la source principale d’inquiétudes pour les entreprises. Résultat : les échanges économiques se déroulent normalement. La dynamique positive entre le Sénégal et la Mauritanie assure une continuité verticale de tous les échanges, et ne manquera pas d’influer positivement l’ensemble des acteurs de la région.
- Pensez-vous que les relations entre Rabat et Nouakchott sont en nette amélioration ?
- Les relations entre pays ont leur météo, tantôt calme, tantôt agitée. La fraternité entre nos deux pays n’est pas un slogan, c’est une réalité que chacun peut constater. Nos services consulaires en Mauritanie délivrent plus de visas que l’ensemble des pays présents. Les élites des deux pays travaillent chaque jour à consolider les bonnes relations, dans le respect mutuel. L’économie fait des miracles, là où la politique s’inscrit dans le temps long, les entrepreneurs construisent chaque jour des passerelles et des liens solides.
Recueillis par Safaa KSAANI
lopinion.ma