Deux morts dans une affaire obscure
La ville de M'bout est située dans la zone agro-pastorale de l'Aftout ech-Charghi, au côté Est de la wilaya du Gorgol. Elle couvre une zone rurale encore épargnée par la délinquance et la criminalité dont souffrent les habitants des grandes villes. Au cours des dix années passées, la gendarmerie n'y a enregistré aucun meurtre ou autre grave crime. Juste quelques petits cambriolages par ci et par là, le plus souvent commis par des étrangers de passage. Presque tous les habitants de M’bout se connaissent et y vivre dans la clandestinité paraît impossible...
Le vendredi 7 Juin, un cadavre est découvert très tôt le matin dans un village limitrophe de la ville. La gendarmerie ouvre aussitôt une enquête. Le principal suspect n'est autre que le propre frère du défunt. Appliqués à sa recherche, les gendarmes sont informés qu’il serait enfui dans une zone déserte de l'Aftout susceptible de le cacher durablement. Sa traque commence et ses poursuivants pensent que la canicule estivale devrait l’empêcher de marcher sur de longues distances… Suivant ses pas, ils apprennent qu'il a passé la nuit à une dizaine de kilomètres du lieu du drame, avant de repartir à l'aube et avancé d’une trentaine de kilomètres sans escale sous une chaleur atroce. Puis l’intensité du vent brulant fait perdre toute trace et ce n’est qu’au soir qu’on découvre le cadavre d'un homme mort de soif. Il s’agit bien du fugitif soupçonné d’avoir tué son frère. Les voilà donc tous deux disparus, emportant leurs secrets dans leur tombe…
Le récidiviste et le travesti
Mohamed Moloud alias « Hamloud » est un récidiviste notoire. Spécialisé en cambriolage et vol à main armé, il est fiché par la police et a purgé plusieurs peines de prison. Abdallahi « Selama » s’affiche pour sa part en homosexuel efféminé et gère des lieux de rencontres et autres maisons closes. Lui aussi bien connu des policiers, il a également fréquenté les geôles. Les deux hommes se sont retrouvés à la dernière sortie de taule du premier. Fréquentant l'appartement loué par le travesti, il a fini par habiter avec lui et les deux compères se sont associés. Hamloud cambriolait et braquait à Tevragh Zeïna puis versait quotidiennement de l'argent ou des objets de valeur à son copain qui les revendait aussitôt. La vie leur paraissait belle.
Mais voilà que cette vie « paradisiaque » a été soudainement interrompue, la semaine dernière, par l’irruption dans leur appartement de trois agents de recherche du commissariat Tevragh Zeïna 2. Menottes aux mains, le couple a été conduit au violon. Un groupe d'étrangers résidant au quartier Centre émetteur avait porté plainte pour vol de devises et monnaie nationale et la piste conduit à Hamloud et compagnie. Après trois jours de garde à vue, ces derniers ont été déférés et écroués.
La villa « clando »
Dans la zone de Basra se trouve une maison louée au nom d'un ressortissant étranger. Elle est toujours fermée bien qu'elle soit souvent habitée. Deux hommes en assurent la garde jour et nuit. Les personnes qui s'y trouvent ne sortent que la nuit. Elle est gérée par des étrangers qui n'y passent que très rarement. On prétend que ses habitants sont tous des clandestins en provenance de divers pays d’Afrique de l'Ouest ; pour la plupart de grands bandits évadés de prison. Beaucoup d'entre eux continueront leur exil vers l'Europe ou autre continent. La police y exécute parfois des descentes. C'était là qu’on arrêta les deux nigérians recherchés au Sénégal pour le meurtre en 2008 d’un couple d’italiens. Ce repaire change souvent d'adresse.
Mosy
lecalame