Depuis dimanche, 19 mars 2023, date de divulgation de ses candidats aux élections générales, la colère grossit au sein des militants du parti au pouvoir «Insaf».Certaines personnalités annoncent qu’elles jettent l’éponge et appellent à un vote sanction. Des hakems ont même été pris d’assaut pour témoigner du rejet des propositions du parti.
Le parti «Insaf » est aujourd’hui au creux de la vague d’une contestation inattendue et généralisée. A l’origine de ce qui semble être un tsunami politique les choix des candidats de ce parti pour les prochaines élections générales prévues le 13 mai 2023.
Le parti «Insaf» semblait manœuvrer pour circonscrire «les mécontents » qui se manifestent à toutes les élections après des choix souvent douloureux et contestables. Mais cette fois la secousse semble très répandue notamment chez des personnalités proches du régime, au sein de fonctionnaires et dans les fiefs traditionnels du parti au pouvoir. Si le parti considère, peut-être, avoir coupé la poire entre vieilles gardes du parti dont plus de la moitié a été reconduite et qu’il ait observé une importante dose de renouvellement de sa représentation, le sentiment des frondeurs est qu’ils ont été trahis par des choix qui ne reflèteraient pas les aspirations des électeurs. Ils s’insurgent aussi contre le maintien ad vitam æternam de personnalités politiques et de leurs progénitures. Et là les exemples sont légions depuis plus d’une quarantaine d’années. On prend les mêmes et rebelote.
Jamais pourtant fronde n’a été aussi importante contre un parti au pouvoir. «Insaf» inaugure, à ses dépens, la première expérience de gestion et de participation à une élection sous sa nouvelle enseigne et son nouveau directoire. Beaucoup d’erreurs ont été commises sciemment ou non dont entre autres la mise en rade de tribus numériquement et qualitativement imposantes sur l’échiquier.
La situation du parti est on ne peut plus critique aujourd’hui face aux appels au vote sanction contre le parti dont d’ex-militants parmi les plus téméraires ont démissionné et promis de faire vivre au parti une défaite cuisante. Certains des démissionnaires n’hésitent même pas à proposer de voter pour le compte du parti «Ribat » de Dr Louleid ; un clin d’œil à l’ancien président Mohamed Ould Abdelaziz.
Dans le meilleur des cas, pour Insaf, ces mécontents vont aller grossir les rangs de la Majorité présidentielle qui pourrait leur servir de rampe de lancement pour briguer le suffrage des électeurs en contrecarrant les candidats du parti au pouvoir.
A moins que tout ceci ne se termine par les conciliabules pour prouver qu’il ne s’agissait, en fait, que d’une tempête dans un verre d’eau. Le mot d’ordre ne sera donc jamais lancé.
JD
ladepeche