Excellence Monsieur le Ministre
Permettez-moi d’abord de vous exprimer mes sentiments les plus respectueux en cet air grave d’esprit d’une minorité de nos concitoyens que vous avez exprimé. Vos propos, que je respecte par principe de démocratie, ne consolident pas malheureusement notre cohésion sociale, ni nos efforts de développement dont vous avez le portefeuille, ni même le principe de réserve en tant que membre du gouvernement chargé d’un département clé dans l’action gouvernementale. Votre responsabilité vous incombe la charge de défense de l’action gouvernementale et la solidarité avec toute votre équipe au lieu d’emprunter une voie qui risque de discréditer ce même gouvernement et tout le pays entier. Bien que votre situation contredit votre discours et le discrédite, je vous invite à se rappeler des faits suivants :
1) La discrimination positive, notamment au niveau de l’armée, l’éducation etc. Vos propos sont très choquants, d’autant plus qu’ils convergent vers des idées séparatistes. Pensez-vous que l’armée de terre doit être de couleur différente que l’armée de l’air par exemple. Où bien, votre idée exprime une répartition ethnique des différents corps de notre armée nationale et nos forces de sécurité. Je ne suis pas sûr que cet esprit soutien un quelconque modèle de développement quelque soit le pays. Au contraire, notre honorable Ministre ne doit pas avoir une courte mémoire pour ne pas oublier le drame rwandais qui est encore vivant dans tous les esprits. Vous savez que la discrimination positive, même réglementée, peut engendrer plus de problèmes qu’elle en résout. C’est un formalisme vide de sens. Sinon, on n’aura pas connu des agissements racistes quotidiens aux États-Unis (le meurtre de George Floyd par exemple), ni des inégalités flagrantes entre homme et femme en France par exemple, et partout dans le monde. Les échecs de ces modèles se comptent par dizaine pour ne pas dire par centaine.
2) Vous avez évoqué, Monsieur le Ministre, que les postes de contrôle de sécurité sont en trop, de l’ordre d’une vingtaine. Ce raisonnement présente une grande faille sécuritaire. Comment voulez-vous lutter contre la criminalité, contre toute forme de pratiques illégales, d’intrusion, sans fixer des hommes de sécurité dans des zones pour y séjourner longtemps que possible afin de connaitre le moindre petit détail dans leur zone et être capable d’identifier l’activité de chaque individu et son comportement. C’est la seule façon pour lutter contre l’insécurité. Ou bien, notre Ministre, préfère que la sécurité reste à désirer jusqu’à ce que l’extrémisme et la cybercriminalité envahissent nos maisons. A-t-il oublié les attentats commis dans notre pays, y compris à Nouakchott, il y a à peine dix ans ? Veut-il que chaque habitant d’une zone frontalière se sent étranger parce que les contrôles sont renforcés dans ces zones de frontière susceptibles d’abriter, au moins, des trafics illégaux de tout genre, y compris le commerce d’êtres humains ? Ou bien, veut-il ouvrir à outrance son pays pour subir les frais et dommages collatéraux des guerres et des groupes rebelles qui enflamment notre voisinage ? Sinon, alors dois-je sentir une discrimination comme lui lorsque je subis des fouilles au nord du pays parce que j’ai un teint clair comme les sahraouis et les algériens ? Pourquoi les habitants des zones frontalières à l’est et au sud, comme Bassiknou ou Kobenni à titre d’exemple, ne protestent pas contre des contrôles renforcés quotidiennement. Il s’agit d’un comportement inapproprié contre toute logique de sécurité nationale. Pourquoi, à titre d’exemple, les habitants d’un village au nord ne protestent pas contre le séjour pendant plus de dix ans du chef de brigade de la gendarmerie et ses hommes ? parce que, tout idiot du village peut deviner qu’ils seront plus efficaces dans leur mission de sécurité en connaissant parfaitement le terrain et tout ce qui bouge dedans. Alors, qu’en pensent les intellectuels qui vivent aujourd’hui dans un monde assisté par la vidéo surveillance, les images satellites et les drones ? Serons-nous aveuglés par des désirs personnels pour ne pas voir les fouilles partout dans les pays, y compris les frontières des pays européens ? L’exemple de l’arrestation la semaine dernière du groupe de banditisme à Tiquent entre Rosso et Nouakchott sur votre trajet avait sauvé beaucoup de victimes probables dont vous faites peut être partis. Si les gendarmes ne connaissaient pas bien le terrain, ce groupe aura surgit plus longtemps avec plus de victimes.
3) Vous ne devrez pas oublier, Monsieur le Ministre, l’histoire récente de notre pays, où certains secteurs étaient dominés par une seule composante nationale issue de la vallée, notamment la santé et celui des finances. Personne n’a évoqué à cette époque une politique discriminatoire, car il s’agit tout simplement de gens qui ont fait l’école en premier et donc être les premiers à posséder des compétences. Ce genre de propos ignore l’histoire de notre pays et même la nature humine. C’est une question universelle. Un médecin aura plus facilement tendance à orienter ses enfants vers son secteur qu’il maitrise. Et un économiste, etc. Ceci est valable dans tous les pays (voir la famille Bush aux États-Unis par exemple). Notre pays ne peut pas faire d’exception. Et malgré cela, je suis ingénieur d’un père ancien ouvrier dans les mines de Miferma. Vous, ainsi que beaucoup de cadres brillants ressortissants de Tekane, sont des intellectuels de parents cultivateurs modestes et petits éleveurs. C’est le cas de tous nos citoyens qualifiés dont les parents ne possédaient pas de cultures civiques modernes ou ne sont pas diplômés. C’est grâce à l’égalité des chances que nous sommes à ce niveau d’instruction. D’ailleurs, vous pouvez faire le tour des écoles d’Excellence pour affirmer ce constat et y voir les enfants de toutes les couches sociales des mauritaniens.
4) Vous êtes de Tekane, une zone agricole sublime, parmi les plus beaux villages dans notre pays. Et malgré son potentiel agricole, les efforts de développement local sont encore insuffisants. Pourquoi ne considérer pas des modèles de développement mieux adaptés à votre localité, comme par exemple le modèle new-zélandais, australien ou latino-américain, où certains pays fournissent l’Europe en fruits, lait et viande. À vos cotés et à moins de 40km, des privés exportent leurs produits agricoles en Europe. Savez-vous par exemple que la viande suisse dépend fortement des fourrages du Brésil qui est devenu la première ferme mondiale. Il faut toujours éviter de regarder sous ses pieds pour ne pas s’enclaver culturellement et intellectuellement. L’information de toute nature est à votre portée avec un coût dérisoire. Alors, je vous invite, Monsieur le Ministre, et à travers vous, tous les cadres exceptionnels de Tekane, à exploiter rationnellement le potentiel remarquable de cette zone agropastorale pour la transformer en modèle de développement dans le pays et réussir un jour à exporter ses produits, en particulier les fruits, le lait et la viande pour dépasser les zones exportatrices de poisson dans notre pays. Les pays voisins ont une forte demande en la matière avant d’avoir l’Europe dans son viseur. Je me tiens avec plaisir à votre entière disposition pour une contribution modeste et bénévole dans toute stratégie de développement local relatif à cette zone splendide.
MOHAMED ABDELLAHI LAHAH
L’École Polytechnique de Montpellier
alkhbar.info
Permettez-moi d’abord de vous exprimer mes sentiments les plus respectueux en cet air grave d’esprit d’une minorité de nos concitoyens que vous avez exprimé. Vos propos, que je respecte par principe de démocratie, ne consolident pas malheureusement notre cohésion sociale, ni nos efforts de développement dont vous avez le portefeuille, ni même le principe de réserve en tant que membre du gouvernement chargé d’un département clé dans l’action gouvernementale. Votre responsabilité vous incombe la charge de défense de l’action gouvernementale et la solidarité avec toute votre équipe au lieu d’emprunter une voie qui risque de discréditer ce même gouvernement et tout le pays entier. Bien que votre situation contredit votre discours et le discrédite, je vous invite à se rappeler des faits suivants :
1) La discrimination positive, notamment au niveau de l’armée, l’éducation etc. Vos propos sont très choquants, d’autant plus qu’ils convergent vers des idées séparatistes. Pensez-vous que l’armée de terre doit être de couleur différente que l’armée de l’air par exemple. Où bien, votre idée exprime une répartition ethnique des différents corps de notre armée nationale et nos forces de sécurité. Je ne suis pas sûr que cet esprit soutien un quelconque modèle de développement quelque soit le pays. Au contraire, notre honorable Ministre ne doit pas avoir une courte mémoire pour ne pas oublier le drame rwandais qui est encore vivant dans tous les esprits. Vous savez que la discrimination positive, même réglementée, peut engendrer plus de problèmes qu’elle en résout. C’est un formalisme vide de sens. Sinon, on n’aura pas connu des agissements racistes quotidiens aux États-Unis (le meurtre de George Floyd par exemple), ni des inégalités flagrantes entre homme et femme en France par exemple, et partout dans le monde. Les échecs de ces modèles se comptent par dizaine pour ne pas dire par centaine.
2) Vous avez évoqué, Monsieur le Ministre, que les postes de contrôle de sécurité sont en trop, de l’ordre d’une vingtaine. Ce raisonnement présente une grande faille sécuritaire. Comment voulez-vous lutter contre la criminalité, contre toute forme de pratiques illégales, d’intrusion, sans fixer des hommes de sécurité dans des zones pour y séjourner longtemps que possible afin de connaitre le moindre petit détail dans leur zone et être capable d’identifier l’activité de chaque individu et son comportement. C’est la seule façon pour lutter contre l’insécurité. Ou bien, notre Ministre, préfère que la sécurité reste à désirer jusqu’à ce que l’extrémisme et la cybercriminalité envahissent nos maisons. A-t-il oublié les attentats commis dans notre pays, y compris à Nouakchott, il y a à peine dix ans ? Veut-il que chaque habitant d’une zone frontalière se sent étranger parce que les contrôles sont renforcés dans ces zones de frontière susceptibles d’abriter, au moins, des trafics illégaux de tout genre, y compris le commerce d’êtres humains ? Ou bien, veut-il ouvrir à outrance son pays pour subir les frais et dommages collatéraux des guerres et des groupes rebelles qui enflamment notre voisinage ? Sinon, alors dois-je sentir une discrimination comme lui lorsque je subis des fouilles au nord du pays parce que j’ai un teint clair comme les sahraouis et les algériens ? Pourquoi les habitants des zones frontalières à l’est et au sud, comme Bassiknou ou Kobenni à titre d’exemple, ne protestent pas contre des contrôles renforcés quotidiennement. Il s’agit d’un comportement inapproprié contre toute logique de sécurité nationale. Pourquoi, à titre d’exemple, les habitants d’un village au nord ne protestent pas contre le séjour pendant plus de dix ans du chef de brigade de la gendarmerie et ses hommes ? parce que, tout idiot du village peut deviner qu’ils seront plus efficaces dans leur mission de sécurité en connaissant parfaitement le terrain et tout ce qui bouge dedans. Alors, qu’en pensent les intellectuels qui vivent aujourd’hui dans un monde assisté par la vidéo surveillance, les images satellites et les drones ? Serons-nous aveuglés par des désirs personnels pour ne pas voir les fouilles partout dans les pays, y compris les frontières des pays européens ? L’exemple de l’arrestation la semaine dernière du groupe de banditisme à Tiquent entre Rosso et Nouakchott sur votre trajet avait sauvé beaucoup de victimes probables dont vous faites peut être partis. Si les gendarmes ne connaissaient pas bien le terrain, ce groupe aura surgit plus longtemps avec plus de victimes.
3) Vous ne devrez pas oublier, Monsieur le Ministre, l’histoire récente de notre pays, où certains secteurs étaient dominés par une seule composante nationale issue de la vallée, notamment la santé et celui des finances. Personne n’a évoqué à cette époque une politique discriminatoire, car il s’agit tout simplement de gens qui ont fait l’école en premier et donc être les premiers à posséder des compétences. Ce genre de propos ignore l’histoire de notre pays et même la nature humine. C’est une question universelle. Un médecin aura plus facilement tendance à orienter ses enfants vers son secteur qu’il maitrise. Et un économiste, etc. Ceci est valable dans tous les pays (voir la famille Bush aux États-Unis par exemple). Notre pays ne peut pas faire d’exception. Et malgré cela, je suis ingénieur d’un père ancien ouvrier dans les mines de Miferma. Vous, ainsi que beaucoup de cadres brillants ressortissants de Tekane, sont des intellectuels de parents cultivateurs modestes et petits éleveurs. C’est le cas de tous nos citoyens qualifiés dont les parents ne possédaient pas de cultures civiques modernes ou ne sont pas diplômés. C’est grâce à l’égalité des chances que nous sommes à ce niveau d’instruction. D’ailleurs, vous pouvez faire le tour des écoles d’Excellence pour affirmer ce constat et y voir les enfants de toutes les couches sociales des mauritaniens.
4) Vous êtes de Tekane, une zone agricole sublime, parmi les plus beaux villages dans notre pays. Et malgré son potentiel agricole, les efforts de développement local sont encore insuffisants. Pourquoi ne considérer pas des modèles de développement mieux adaptés à votre localité, comme par exemple le modèle new-zélandais, australien ou latino-américain, où certains pays fournissent l’Europe en fruits, lait et viande. À vos cotés et à moins de 40km, des privés exportent leurs produits agricoles en Europe. Savez-vous par exemple que la viande suisse dépend fortement des fourrages du Brésil qui est devenu la première ferme mondiale. Il faut toujours éviter de regarder sous ses pieds pour ne pas s’enclaver culturellement et intellectuellement. L’information de toute nature est à votre portée avec un coût dérisoire. Alors, je vous invite, Monsieur le Ministre, et à travers vous, tous les cadres exceptionnels de Tekane, à exploiter rationnellement le potentiel remarquable de cette zone agropastorale pour la transformer en modèle de développement dans le pays et réussir un jour à exporter ses produits, en particulier les fruits, le lait et la viande pour dépasser les zones exportatrices de poisson dans notre pays. Les pays voisins ont une forte demande en la matière avant d’avoir l’Europe dans son viseur. Je me tiens avec plaisir à votre entière disposition pour une contribution modeste et bénévole dans toute stratégie de développement local relatif à cette zone splendide.
MOHAMED ABDELLAHI LAHAH
L’École Polytechnique de Montpellier
alkhbar.info