Trois superbes maisons romaines du site archéologique de Pompéi, près de Naples dans le sud de l'Italie, ont rouvert mardi au public dans le cadre d'un ambitieux plan de "mise en sécurité" financé à 75% par l'Union européenne.
"Les travaux de maintenance sont constants à Pompéi parce que c'est une ville en ruines", a expliqué lors d'une visite de presse Massimo Osanna, directeur général de la deuxième plus importante destination touristique italienne, avec quatre millions de visiteurs annuels, juste derrière le Colisée de Rome.
Trois superbes maisons romaines du site archéologique de Pompéi, près de Naples dans le sud de l'Italie, ont rouvert mardi au public dans le cadre d'un ambitieux plan de "mise en sécurité" financé à 75% par l'Union européenne.
Même si ce plan de 105 millions d'euros, lancé en 2014 après de graves écroulements, est bouclé, ni les travaux d'entretien ni les fouilles ne vont se terminer sur cet immense site de 44 hectares protégé par l'Unesco.
"Les travaux de maintenance sont constants à Pompéi parce que c'est une ville en ruines", a expliqué lors d'une visite de presse Massimo Osanna, directeur général de la deuxième plus importante destination touristique italienne, avec quatre millions de visiteurs annuels, juste derrière le Colisée de Rome.
"C'est une cité fragile, on ne peut jamais s'arrêter d'en prendre soin", a souligné M. Osanna, qui a supervisé les cinq ans de travaux à Pompéi, ensevelie sous la lave et les cendres par l'éruption du Vésuve en l'an 79.
Les travaux ont consisté à consolider murs et structures, protéger les bâtiments des intempéries, réparer les fondations de certains édifices, les débarrasser des rénovations hasardeuses des années 70 ou 80 et renforcer la télésurveillance.
Le plan a également permis de nouvelles restaurations comme celles des trois domus, ces habitations de la haute société de la Rome antique dévoilées mardi en présence du ministre de la Culture Dario Franceschini.
Nombre des fresques de ces domus étaient recouvertes depuis des dizaines d'années par une épaisse couche de saleté. "Il faut faire attention à ne pas tout enlever. Il faut travailler pas à pas", a expliqué à l'AFP l'un des restaurateurs présents sur place, Aldo Guida, en grattant minutieusement la surface d'un mur du fameux "rouge Pompéi" de la "Maison des chastes amants".
La Domus, rare exemple de domus de deux étages fermée pendant 40 ans après le terrible séisme de l'Irpinia (plus de 2.700 morts en 1982), tire son nom d'une inscription trouvée sur ses murs: "les amants comme les abeilles souhaitent une vie aussi douce que le miel".
- 3.000 morts -
La cendre volcanique crachée il y a 2.000 ans par le Vésuve s'est sédimentée sur la plupart des habitations de Pompéi, ce qui a permis de les préserver presque intégralement, tout comme nombre des corps des 3.000 morts que causa la catastrophe.
Deux autres domus ont rouvert au public: la Maison du verger, décorée de fresques aux arbres fruitiers luxuriants et aux magnifiques oiseaux, ainsi que celle du Navire Europe, montrant le dessin aux allures de graffitis d'un grand navire marchand.
En 2013, face aux fréquents effondrements sur le site dus à un manque d'entretien et à de fortes intempéries, l'Unesco avait menacé de retirer Pompéi de sa liste des sites protégés et réclamé des mesures drastiques pour le protéger.
Le plan mis en place l'année suivante a permis non seulement de le sauver, mais aussi de procéder à de nouvelles fouilles dans des zones négligées jusque là. Et même si Pompéi a souvent été pillée, nombre de trésors restent encore à découvrir.
"Pour que Pompéi soit sûre, nous devons continuer à faire des fouilles. Beaucoup d'endroits sont restés inexplorés au XIXe siècle", a expliqué M. Osanna, soulignant que ces zones vierges avec leur sol mouvant font pression sur les fondations de zones déjà explorées, menaçant leur stabilité.
De récentes fouilles à Pompéi ont permis notamment de découvrir en 2018 une inscription qui prouve que la ville a été détruite après le 17 octobre 79 après J.-C., et non le 24 août comme on le pensait jusque là.
En octobre, les archéologues ont aussi mis au jour une fresque représentant un gladiateur en armure se tenant debout, victorieux face à son adversaire blessé et couvert de sang. Le bâtiment qui l'abrite était sans doute une taverne fréquentée par des combattants et des prostituées.
"Lorsque vous faites des fouilles à Pompéi, il y a toujours des surprises", a souligné M. Osanna, qui se dit certain que les recherches dans les zones inexplorées donneront lieu à des "découvertes extraordinaires".
AFP