Projet Mobilité Nouakchott à l’horizon 2026 : une idée qui allie fluidité du trafic et amélioration du visage urbain de la capitale

La ville de Nouakchott connaît une dense croissance démographique, accompagnée d’une expansion urbaine horizontale constante, qui provoque de graves embouteillages, notamment au niveau des principaux carrefours routiers et axes, nécessitant la mise en place d’infrastructures routières modernes qui contribuent à résoudre cet épineux problème.

Dans un souci de rendre les citoyens heureux et de leur permettre de se déplacer facilement, les plus hautes autorités du pays ont récemment adopté le « Projet Mobilité Nouakchott à l’horizon 2026 », qui constituera une vision intégrée du développement du transport urbain dans les différents quartiers de la capitale.

Ce projet comprend des ponts, des intersections et des structures équipées pour atteindre un système de transport public efficace et de grande capacité à travers des voies réservées.

Il permettra également d’assurer un système de transport par bus de qualité, sur 51 km de lignes réservées, dans tous les quartiers de Nouakchott, avec la réhabilitation des carrefours routiers au niveau des principales intersections routières en plus de la gestion intelligente et la préparation de la circulation.

Des voies piétonnes et cyclistes pour assurer une meilleure circulation dans un dense environnement urbain.

Afin d’apporter un éclairage sur cette question, le conseiller technique chargé des transports terrestres au ministère de l’Equipement et des Transports, M. Mohamed Mahfoudh Ould Ely Ould Aoubeck, a expliqué dans une interview accordée à l’Agence Mauritanienne d’Information (AMI), que le projet de mobilité de Nouakchott, adopté par le Conseil des ministres le 11 janvier 2023, vise à résoudre le problème du transport urbain et à encourager la transition de l’utilisation des voitures personnelles vers le transport en commun.

Ce qui s’effectuera à travers l’utilisation des bus rapides, tout en améliorant l’aspect urbain autour des principaux axes routiers reliant la capitale aux autres Wilayas, a-t-il précisé.

Ce projet intervient en réponse aux défis liés à la mobilité urbaine à Nouakchott en anticipant la croissance rapide des déplacements automobiles et en réduisant la contribution du secteur des transports aux émissions de gaz à effet de serre, a ajouté Ould Ely Ould Aoubeck.

Toujours selon lui, le projet s’inscrit aussi dans le cadre du Plan de Mobilité Urbaine Durable « PMUD – Nouakchott 2040 », qui a identifié cinq lignes de Bus à Haut Niveau de Service (BHNS) en utilisant des passages spéciaux à exécuter d’ici 2026, disant qu’en plus de certaines mesures d’accompagnement visant à préparer les infrastructures, il comprend 3 étapes, dont la première consiste à préparer trois lignes sur cinq pour le transport par Bus Rapides de Haute Qualité (BHNS).

La longueur de ces trois lignes est de 36 km, comme indiqué ci-dessous :

* La ligne 1 (BHNS1) est longue de 11 km et comporte 11 stations sur des voies réservées s’étendant du pont Taazur au pont de l’Amitié (Madrid).

* La ligne 2 (BHNS2) a une longueur de 10 km et compte 13 stations sur des voies réservées. Cette ligne relie Toujounine à la Polyclinique, en passant par le Pont de l’Amitié (Madrid).

* La ligne 3 (BHNS3) a une longueur de 15 km et compte 17 stations sur des voies réservées. Cette ligne s’étend du pont de l’Amitié (Madrid) jusqu’au complexe universitaire, en passant par le Centre National de cardiologie, la routes Cheikh Zayed et Jemal Abdel Nasser (en passant par le carrefour « Sabah » et le carrefour « BMD »).

Le Conseiller a souligné que durant la première phase de ce projet, 112 bus sur les 180 bus qui seront acquis d’ici 2026 ont été achetés. Ces bus se composent de :

– 62 bus climatisés de haute qualité d’une capacité de 150 passagers, conçus pour assurer le confort et équipés des dernières technologies de surveillance et d’information des passagers.

– 50 nouveaux autobus réguliers d’une capacité de 80 passagers, en plus de deux camions pour remorquer les autobus en panne et de deux ateliers mobiles.

Trois feux de signalisation intelligents ont été installés aux principaux carrefours, grâce au financement de la région de Nouakchott, a-t-il indiqué, disant qu’ils permettront de réduire le temps de parcours des bus, ce qui contribuera à améliorer la fluidité du trafic et à augmenter la vitesse commerciale du (BHNS).

Cette gestion intelligente de la circulation permettra également de donner la priorité aux bus aux intersections grâce à des capteurs installés sur les bus et aux feux de signalisation. Ces dispositifs identifieront les bus s’approchant de l’intersection et enverront des informations à l’unité de contrôle des feux de circulation, permettant ainsi de donner la priorité aux bus.

Des procédures d’accompagnement ont été entreprises dans le cadre de la première phase de ce projet dont la réorganisation des lignes de transport urbain via les taxis et leur différenciation par des couleurs et des numéros de série, la fixation du statut des véhicules à trois roues qui effectuent le transport urbain de personnes et la limitation de leur activité en dehors du centre-ville à trois groupes géographiquement répartis sur le reste de la zone urbaine et au-delà.

Il y a aussi la révision du système de transport de marchandises dans le centre-ville et la fixation d’horaires spéciaux pour la circulation des camions, en plus de la libération de l’espace public exploité de manière anarchique par les magasins, les vendeurs ambulants, les ateliers industriels et artisanaux, a-t-il dit.

On compte aussi parmi ces mesures, la création d’un nouveau système pour développer et numériser le suivi et la dissuasion des infractions au code de la route, en commençant par les infractions qui affectent le plus la circulation et la sécurité routières.

Ce projet vital et important devrait donner une apparence civilisée décente à tous les quartiers de Nouakchott, en améliorant les intersections routières aux principaux carrefours et en assurant une meilleure fluidité des transports, a-t-il conclu.

Quel est l’avis des citoyens ?

M. Ali Ahmed Salem, père de famille qui exerce le transport électrique, estime que la capitale a effectivement commencé à prendre de véritables mesures vers une forme moderne de villes, en s’intéressant à la construction de ponts et de trottoirs et à la distribution de l’éclairage dans la plupart des routes, en plus des mesures visant à établir un nouveau réseau routier et à déterminer les directions de circulation sur les rues officielles au moyen de séparateurs en ciment. Ce qui mérite des éloges, des encouragements et un rappel de la nécessité d’un entretien permanent de ces projets, a-t-il affirmé, soulignant l’importance d’éduquer les citoyens sur le code de la route et de s’y conformer, et de sévir sévèrement contre quiconque les enfreint.

Il a cité parmi les contrevenants les chauffeurs des taxis et des tik-tok, appelant à davantage de formation de la police de la circulation, en particulier sur la nécessité d’équilibrer le contrôle de la circulation aux intersections avec l’ouverture rapide de la voie aux voitures dans toutes les directions et la coordination avec les organisateurs du trafic au niveau des carrefours très proches afin que la régulation de la circulation n’entrave pas involontairement sa flexibilité.

Ce projet, dont on ne sait pas quand il sera achevé, peut être très important pour la façade de la ville et avoir un rôle clair dans la fluidité du trafic à l’avenir, a déclaré à son tour, M. El-Abed Ould Mohamed, un employé d’une station de lavage de voitures près de l’intersection des routes Soukouk, appelant à la création de certaines solutions alternatives avant son achèvement. Ceci permettra d’éviter les embouteillages qui font perdre du temps aux citoyens qui peinent comme lui, à rejoindre leur lieu de travail au sud de la capitale et dans sa partie extrême nord en passant par plusieurs stations.

De son côté, M. Sidi Limam, chauffeur de taxi, a salué l’aspect urbain de la capitale que le gouvernement s’apprête à créer et ce qu’il représente pour les habitants, en plus de son rôle attendu dans la fluidité de la circulation, exprimant sa satisfaction pour ces améliorations qui ont inclus sans précédent toutes les rues de la capitale, « puisque tous les quartiers populaires de Nouakchott ne sont pas habitués à être inclus dans le développement des infrastructures », a-t-il souligné.

Ce projet en cours de construction devrait résoudre le problème de congestion du trafic qui tourmente depuis longtemps les citoyens, a-t-il indiqué, disant que le pont El Haye Saken dont les travaux ont été achevés, en est la meilleure preuve, eu égard à sa contribution de manière significative à la fluidité du trafic ainsi qu’à éviter les embouteillages dans la zone voisine.

Il est attendu que la fluidité du trafic et l’aspect urbain des routes de la ville bénéficieront, après l’achèvement du « Projet Mobilité Nouakchott à l’horizon 2026 », en premier lieu, aux citoyens, dont la plupart des avis s’accordent sur l’importance de ce projet et son rôle efficace dans la résolution du problème de congestion du trafic, qui nuit à la fois aux passagers et aux piétons. AMI