Le mercredi 25 Janvier s’est enfin ouvert le procès tant attendu. Celui d’Aziz et douze de ses compagnons d’in(fortune). Longtemps attendu par l’opinion nationale, il devrait sceller pour de bon le sort de l’ex-Président qui n’a cessé de narguer le pouvoir et la justice incapables, selon lui, de lui faire un procès. Ses avocats n’ont d’ailleurs pas cessé de multiplier les manœuvres dilatoires, en usant de tous les recours possibles et imaginables, allant jusqu’à la Cour Suprême pour éviter que le procès n’ait lieu.
Sans doute savaient-ils que leur client serait dans une des positions les plus inconfortables qui soit au cas où il aurait à justifier les milliards qu’il a amassés. Et dont une (petite ?) partie est déjà entre les mains de la Justice. Il est en effet écrit noir sur blanc, dans la nouvelle loi sur la corruption, que c’est à la personne inculpée de prouver l’origine de sa fortune. Que dira donc Ould Abdel Aziz en cette occurrence ? Lui à qui il était interdit de s’adonner au commerce et aux affaires durant l’exercice de ses fonctions. Et qui devait, de surcroît, verser toutes les donations de quelque nature qu’elles soient au Trésor public.
On a donc à entendre le Droit. Non pas les arguties subtiles autour d’éventuels vices de forme ou de procédure qui permettraient à l’un ou l’autre des accusés, voire tous, de se voir, non pas blanchis, mais très salement exemptés des suites pénales de leurs forfaits. Non, le Droit dans toute sa noblesse, au service de la vérité. Il ne s’agit pourtant pas ici d’idéalisme ni même d’éthique. C’est très concrètement notre avenir qui est en jeu. Rien de plus pragmatique donc. Car en plus d’être un test pour le pouvoir actuel, qui laissera – ou non… – la justice suivre son cours normal, il servira de leçon pour nos futurs dirigeants convaincus– ou non… – à ne plus se hasarder, comme s’y complut notre ancien guide éclairé, à faire preuve de boulimie.
Ahmed ould Cheikh
lecalame