Nouakchott suffoque quotidiennement, dès les premières heures du jour et parfois même à toutes les heures, empêchée de respirer convenablement du fait des nuages de fumées que dégagent les tas d’immondices accumulés et incinérés par les sociétés chargées de la collecte des ordures ménagères dans la capitale.
Les nouakchottois se sont plaints, sans succès, de cet air irrespirable dans leur ville, certains même ayant choisi de quitter leurs quartiers, dans l’impossibilité de s’adapter à la situation.
Deux raisons président à l’incinération des déchets.
La première dans l’optique de s’en débarrasser, la seconde pour en tirer profit, collecter les matières dures comme le fer, l’aluminium ou le cuivre, après que les autres composantes, plastique ou autres déchets domestiques aient été consumés par le feu.
Les tas d’immondices naissent anarchiquement aux quatre coins de la capitale, en l’absence d’une politique efficiente de la collecte des ordures au niveau de la capitale.
Les places publiques ne sont pas à l’abri, car elles constituent un lieu de prédilection pour les charretiers commis par les populations pour évacuer leurs ordures, se refusant à faire l’effort d’aller jusqu’aux lieux réservés à la collecte.
Les habitants de certains quartiers particulièrement affectés ont pris des initiatives à leur niveau, en nettoyant les dépôts d’ordures anarchiques et en prenant sur leur compte des gardiens pour maintenir la salubrité des lieux.
Pendant quelques mois d’épais nuages enveloppaient au summum de la journée l’axe de Soukouk, reliant ce quartier à celui de Teyarett, obligeant les automobilistes à faire le trajet, vitres fermées et l’accélérateur au plancher.
Le temps que durera la traversée de la zone nauséabonde sera mis à profit par les passagers d’un taxi pour s’en prendre à la communauté urbaine de Nouakchott, accusée de ne rien faire pour nettoyer la ville, malgré les impôts accablants imposés aux citoyens.
La discussion débordera d’ailleurs aux autres sujets politiques, certains y trouvant l’occasion de faire le procès du régime.
Après une sourde oreille de quelques mois, la communauté urbaine de Nouakchott est intervenue au niveau de Soukouk pour interdire le dépôt d’ordure dans ce quartier.
Il y a quelques semaines l’association pour la défense des consommateurs a déclaré qu’elle allait intenter un procès aux responsables de l’incinération des ordures dans certains quartiers de la capitale pour les préjudices qu’ils portent à la santé de la population.
Ayant reçu différentes plaintes, elle a annoncé qu’elle allait solliciter l’aide de spécialistes du droit dans sa démarche.
Pour l’association pour la défense des consommateurs, c’est bien la communauté urbaine de Nouakchott qui est la première responsable de cette situation, car elle se devait d’empêcher l’incinération des déchets en milieu urbain et de la poursuite de ceux qui en sont responsables.
La communauté urbaine avait rompu, à l’amiable, au mois de septembre dernier, les contrats qui les liaient à des sociétés privées commises pour la collecte des ordures, considérant qu’elles avaient été incapables d’honorer leurs engagements dans les quartiers ciblés dans leurs cahiers de charges.
Au terme de l’accord conclu entre la communauté urbaine et les sociétés privées, celles-ci devaient se limiter à un seul quartier au lieu de 3, et les 6 autres quartiers relevant désormais de la responsabilité de la communauté elle-même.
Celle-ci a décidé de réunir chaque samedi tout son personnel et ses engins dans l’un des quartiers pour l’assainir et dégager les voies secondaires, et a appelé les populations à participer à cette entreprise.
source saharamedias.net