L’article de Mauriweb à propos du tir présumé du fils d’Aziz, Bedr, sur un berger est écrit au conditionnel. Même le titre est sous forme d’interrogation : « Urgent, Bedr Ould Mohamed Abdel Aziz aurait-il tiré sur un berger ? ». Avec un titre pareil, on peut difficilement parler de diffamation même si cela est tempéré par une phrase dans l’article qui dit « selon une source fiable ».
Il faut donc libérer ces journalistes.
Cela dit, il faut arrêter de jouer avec les nerfs du chef de l’état en se servant de la liberté de presse pour l’attaquer lui et sa famille par tous les moyens en usant de la diffamation. Où est-elle dans cette affaire ? Tenez-vous bien : vu de l’extérieur, on se dit « deux journalistes ont été jetés en prison à cause d’un article présumé diffamatoire ». C’est normal de bondir mais gare à faire le jeu de quelque chose dont vous ignorez les ficelles. Il faut juger sur pièce. Lisez jusqu’au bout.
D’abord il ne faut pas mélanger les acteurs de cette affaire : Jedna Deida est un vieux routard de la presse, j’oserais même dire un vieux roublard de la profession, qui est clairement, ce qui est tout à son honneur, un journaliste engagé de l’opposition, faisant feu de tout mot. Là où le bât blesse, c’est qu’il ne le ferait pas pour son compte mais parce qu’il roulerait pour quelqu’un, en l’occurrence un célèbre banquier en exil comme d’ailleurs il ne fait pas mystère d’être pro-Maroc. Il n'est pas le seul ni le premier car Bouamatou de l'aveu de notre Hamza national en 2008 « lors des campagnes présidentielles, Bouamatou est celui qui donne le plus et finance chaque candidat ». De quoi faciliter les relations avec le pouvoir, quel qu'il soit « Ici, certains disent que, avec tout l'argent qu'il a dépensé pendant les campagnes, il devrait déjà être président de la République, poursuit le président de la CUN. Mais la politique ne l'intéresse pas… » »
On imagine alors son état d'esprit depuis l'exil pour fuir son poulain devenu président de la république qui se dit sans amis et sans cousins... Bouamatou a-t-il désarmé ? Rien n'est moins sûr car on dit l'homme têtu et fidèle jusqu'au bout à la vengeance...
Tout cela est le droit le plus légitime de Jedna Deida mais il ne faut pas le comparer à un jeune journaliste employé dans un site qui ne lui appartient pas et où il faut répondre aux ordres : en l’occurrence Babacar qui a d’ailleurs été écarté il y a peu pour quelque temps de Cridem car depuis le décès de Claude K yarahmou, on ne sait plus qui tient la boutique ce qui est sûr c’est que ce n’est pas Babacar…
Les liens entre Cridem et Bouamatou, du vivant de Claude, étaient ceux d’un site avec un partenaire financier qui protégeait même Cridem juridiquement contre certains acteurs économiques du temps où Bouamatou était encore l’ami engagé d’Aziz. La schizophrénie a commencé quand Bouamatou est parti en guerre déclarée contre Aziz. Cridem s’est retrouvé coincé entre « la dette » financière et morale envers son ami banquier et le pouvoir en place qu’il faut bien ménager un peu surtout quand on est un toubab. Claude K fit ce qu’il a pu de son vivant entre des pressions de forces puissantes jadis amies désormais ennemies.
Le site mauriweb a connu son essor grâce à Cridem qui pouvait via lui se prémunir de la responsabilité en disant qu’il ne s’agit que d’une revue de presse et Jedna Deida du Quotidien de Nouachott est un journaliste confirmé. Ainsi toutes les affaires et attaques gratuites publiées sur Mauriweb atterrissaient quasiment sur-le-champ sur Cridem bouleversant parfois la programmation des articles.
Tout ça pour dire qu’aux yeux du pouvoir qui nous surveille tous, mauriweb n’est pas un enfant de chœur et il serait soutenu par le banquier en exil. Aussi plusieurs fois mauriweb et cridem ont été convoqués comme une menace afin de cesser de jouer aux plus fins avec la diffamation présumée. Apparemment cela n’a servi à rien, on peut comprendre pourquoi car le journaliste qui dérange le pouvoir devient encore plus précieux pour son banquier prêt à couvrir les frais… Que reste-t-il au pouvoir sinon coffrer ledit journaliste un peu comme Birame a été coffré pour de bon après plusieurs menaces et même une grâce accordée après le soutien de Messoud et même Bodiel à l’époque.
Depuis Birame est au trou pour ses deux ans de peine tout prix ONU des droits de l’homme qu’il est et personne n’y peut rien ni l’ONU, ni les USA ni l’Irlande ni personne sans que cela ne change rien à la coopération entre les pays de la communauté internationale et Aziz.
Là avec Cridem et Mauriweb, je crains qu’on n’arrive au même résultat, ce qui est une catastrophe pour le pouvoir mais le pouvoir a déjà perdu depuis longtemps la guerre de la communication à force de mépris dû aussi à une incompétence en la matière. Maintenant, quand il voit que certains journalistes ou activistes, dont il méprise le discours souvent sournois, commencent à lui faire du mal, il sévit en donnant le coup de pied de l'âne à savoir en coffrant les concernés mais en l’occurrence il y a méprise dans la capture car Babacar est à Cridem juste un employé.
Dans cette affaire, il faut mettre les choses dans leur contexte : Bedr a été lynché par la presse à l’époque de la balle qu’a reçue la jeune fille handicapée depuis. Il a mérité ce passage médiatique car il a échappé à la prison mais là encore la famille n’était pas obligée d’accepter le deal financier prévu par la charia en vigueur sous nos cieux. Bedr passa encore un sale moment dans la presse quand il fut à son tour blessé par balle. Son image est catastrophique en Mauritanie et il faudra certainement 30 ans de bonne conduite pour tempérer la chose et encore ce n'est pas sûr...
Voilà que son frère meurt dans un accident de voiture, la famille le met à la tête de la fondation Errahma en espérant qu’à la longue son image va changer. Soudain un article sort venant d’un journaliste, présumé proche de Bouamatou, connu pour ses attaques contre le pouvoir par tous les moyens, article repris par Cridem, proche de Bouamatou aussi pour donner une information au conditionnel faisant état d’un tir de Bedr encore une fois sur un innocent. Le tout avec la mention « Urgent ». Quelle urgence à sortir une chose pareille sans que le journaliste ne prenne le temps de vérifier la chose se contentant de parler d’une source fiable ?
De qui se moque-t-on ? Mauriweb savait que cela ferait l’effet d’une bombe de rumeurs surtout en paraissant sur Cridem.
Là on arrive à Cridem. Tant que Cridem ne fait que reprendre l’article, on peut parler de revue de presse même si connaissant les connexions de Cridem avec Bouamatou et Mauriweb, on ne saurait faire passer cela pour de l’innocence.
Babacar dans cette affaire reste un employé qui suit la mécanique de la boutique et publie les articles des partenaires. D’ailleurs tous ceux qui regardent la TVM savent que Babacar est aussi journaliste là-bas. On entend parfois sa voix pour accompagner le JT. Il n'a rien à faire en prison. D'ailleurs sans lui, le site continue de tourner comme si de rien n'était alors qu'à la place de Cridem j'aurais arrêté toute publication. N'est-ce pas un aveu de culpabilité et la preuve manifeste que Babacar compte pour du beurre dans cette affaire si on estime les forces qui se battent par medias interposés ?
Là où Cridem est coupable de diffamation dans cette affaire c’est dans la gestion des commentaires. Les commentaires ne sont pas libres et ils sont censés respecter la charte de Cridem contre la diffamation...
Tous les commentaires qui sont publiés sont validés. Jadis dans Cridem 1.0, ils passaient en ligne automatiquement. On se souvient encore des xxxxxx de Claude K au début de Cridem. Donc la responsabilité de Cridem est directement engagée dans la publication des commentaires.
Eh ! bien lisez ce qu’on trouve à cette heure sur Cridem sous l’article de mauriweb à propos du tir présumé de Bedr. Je dis bien tir présumé car à cette heure on ne sait toujours pas ce qui s’est passé vraiment pour motiver cet article toujours en ligne.
12 commentaires pour 4771 lectures après 3 jours en ligne. Tous vont dans le même sens celui d’accabler Bedr et son père :
Extraits, avec l’orthographe d’origine, des commentaires validés écrits par des anonymes de surcroît :
Sybasarr « Voila un dictateur qui regne par le pillage, les mensonges, la force et l'arrogance qui perd des enfants de facon violente. Qui regne par le feu perira par le feu. «
Zelimkhan2 : « En plus, c’est le fils du Président, on peut bien fermer les yeux d’autant plus qu’il n’a tiré que sur un berger. Si cela lui chante, il peut tirer sur la femme du berger juste sur la patte et, avec quelques milliers de nos sous, clore l’incident. Mieux, il pourrait aussi s’incruster dans le conseil des Ministres et y semer la panique. Papa est là, il est juste, honnête et raisonnable pour calmer les esprits. Le fils du Président, c’est le Président aussi. La femme, l’est tout aussi. "
Adiekodda : « Ce Bedr qui a le permis de tuer par ce qu'il est fils du président deviendra avec tous ceux qui le soutiennent une poubelle de l'histoire. Khadafi était plus puissant que son père mais sa mort était la plus honteuse et dégueulasse au monde . C'est le même sort qui vous attend Qui vivra verra "
Papis2017 : « Encore et encore notre cher Bedr a feu a fait sur un berger comme si ce n'était qu'un animal sauvage pourchassé en plein brousse, mais c'est poutant bien de ça qu'il s'agit car notre cher Bedr a tout les droits parce que la loi ne s'applique pas à lui, non il est au dessus de la loi, et bien pire c'est lui qui la loi. »
Ikslebart : « Ce bedr là, je vois bien une balle traverser le corps en passant entre les jambes et sortir par le crane. Le pays sera endeuillé quelques. Le fils du roi est mort vive le roi: peut etre en ce moment le pere dormira tranquille n'ayant plus de voyou à craindre dans la cours. »
Kangourou : « Avec un peu de patience et deux mandats de plus et le flls du président vous tuera tous et " prendra " vos femmes. »
Lass77 : « Qu'il continue sa vie de fils gaté et comblé d'orgueil. ça sent le sort de Qosai ou Oudai de l'Irak. Meme avec la mort de son frere ainé aucune leçon n' a été tirée de cette tragedie qui guette à jamais Aziz et sa progeniture. Wait and see. »
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On ne peut pas tolérer que des commentaires pareils soient validés sur le premier site d’audience francophone en Mauritanie ni nulle part ailleurs. C’est de la diffamation à tous les étages et tout y passe même à propos du frère décédé qui n’a jamais fait de mal à une mouche et qui est mort en rentrant d’une action humanitaire.
Personne n'est à l'abri d'un traitement pareil. C'est du terrorisme médiatique.
Il y a dans ce pays bien des journalistes honnêtes qui le payent cher car rien ne les soutient. On ne peut pas mettre tout le monde dans le même sac. Que ceux qui veulent être les plumes armées de forces opposées au pouvoir n’engagent pas la réputation des autres obligés de venir les défendre quand ils en payent le prix.
Sous ce régime, nous avons la chance de débattre de tout. On peut indirectement le payer cher car même nos proches peuvent payer pour nous ; chacun a en mémoire quelqu’un dont le frère a été limogé à cause du militantisme ou des déclarations d’un frère ou d’un parent proche mais rien n’est pire pour la presse comme pour les civils en général que de se battre contre les gens du pouvoir en voulant être plus cyniques et sournois qu'eux.
C’est une guerre perdue d’avance à ce jeu-là. Au contraire, il faut essayer de se battre avec d’autres armes, celles de la déontologie afin de trouver au cœur du système des soutiens vers un rapport de force constructif…
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Mise à jour 8 avril : les deux journalistes ont bénéficié d'une liberté provisoire aujourd'hui vers 12h.